La mobilisation régionale en réponse à la piraterie et au vol à main armée en mer devrait être perçue comme une manifestation de la volonté des États du Golfe de Guinée d’assumer leurs responsabilités dans le domaine sécuritaire qui relève tout d’abord de leur souveraineté nationale, a indiqué l’ambassadeur Fodé Seck, représentant du Sénégal aux Nations-Unies.
M. Seck s’exprimait, lundi à New York (États-Unis) lors d’un débat public du Conseil de sécurité des Nations-Unies sur la "consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest ; actes de piraterie et vols à main armée en mer dans le Golfe de Guinée" à l’initiative de la présidence chinoise en rapport avec la délégation sénégalaise et angolaise.
"La sécurité dans la région doit être appréhendée de manière holistique, car les principales causes et déterminants de l’insécurité maritime sont à chercher sur la terre ferme. En vérité, la criminalité maritime est souvent entretenue par de vastes réseaux d’activités illicites qui se construisent progressivement sur fond de mauvaise gouvernance, d’extrême pauvreté et de violence", a soutenu le diplomate sénégalais dans un communiqué parvenu à l’APS.
’’Il nous parait primordial de souligner les liens existant entre la piraterie et la criminalité transnationale organisée, étant entendu que ce fléau est l’un des défis majeurs qui menacent la stabilité des pays de la région", a soutenu le diplomate.
Selon M. Seck, compte tenu du contexte sécuritaire particulier en Afrique de l’Ouest et du Centre, "il nous faudrait envisager, sérieusement, la possibilité de l’existence de connections entre la piraterie dans le Golfe de Guinée et le financement des activités des groupes terroristes implantés dans la région".
Invitant à tenir compte des autres enjeux liés à la sécurité et à la sûreté maritimes tels que la gestion et le contrôle des ressources marines, le représentant du Sénégal à l’ONU a laissé entendre que de "nombreux indices laissent à penser, en effet, qu’avec la raréfaction des ressources terrestres, l’exploitation de celles marines va inévitablement se poursuivre à un rythme encore plus soutenu et risque de constituer ainsi un facteur supplémentaire d’insécurité maritime".
Prenant l’exemple du secteur de la pêche où apparaît une pression sur les ressources halieutiques disponibles du fait, notamment, de l’augmentation du nombre de navires de pêche opérant et de la pêche illégale, M. Seck a fait constater que "la rareté des stocks de poissons a tendance à pousser les pêcheurs-artisans ou traditionnels à s’affranchir des frontières maritimes et des réglementations nationales des États".
’’Tous ces facteurs constituant des sources potentielles de conflit, il est nécessaire de renforcer les politiques et partenariats en matière d’exploitation rationnelle des ressources halieutiques, de gouvernance et de partage des ressources marines transnationales, en tenant compte, toutefois, des spécificités des pays", a-t-il dit.
1 Commentaires
Anonyme
En Avril, 2016 (09:47 AM)- La lutte contre la piraterie en Méditerranée fut une des justifications de la colonisation de l'Afrique du nord
- La partie africaine de l'Océan indien est aujourd'hui la "piscine" des grandes puissances ( dont la Chine) au nom de la lutte contre la piraterie et le terrorisme, mais au nom du libre commerce surtout!
La Chine aide t-elle pour sauvegarder la souveraineté des états africains ou œuvre t-elle pour empêcher son encerclement par les puissances occidentales; comment va-t-elle concilier les deux objectifs sans une dose d'impérialisme puisque les flottes africaines sont inexistantes
C'est sans doute un hasard du calendrier: commande record de sous-marins à la France par l'Australie, la Chine qui veut transformer en sortes de porte-avions des îles du Pacifique et de la Mer de Chine et cette "mobilisation régionale" initiée par la Chine!
Les états africains peuvent se positionner dans différents partenariats stratégiques puis voler de leurs propres ailes ! Espérons que les envies d'en découdre des militaires chinois ( qui échappent parfois aux contrôles du PARTI quand ils sont en opération) ne se traduisent par des "incidents" sur les côtes africaines! Mais, puisqu'il n' y a pas d'incidents majeurs entre puissances dans l'Océan indien donc elles savent s'entendre quand il s'agit d'enjeux plus importants: le commerce
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