Les ambitions de la Chine sur le continent africain ne font plus l’objet d’un doute. Dans un ouvrage qu’il a publié récemment sur « Les faits et chiffres entre l’Afrique et la Chine », le Centre africain pour le commerce, l’intégration et le développement (Cacid) montre qu’à terme, le projet chinois ambitionne de créer une zone de libre-échange sino-africain. En attendant d’y arriver, les statistiques font état d’une hausse substantielle du flux du commerce entre la Chine et l’Afrique.
Au cours des 15 dernières années, les statistiques économiques montrent que les flux du commerce de marchandises entre le dragon Chinois et l’Afrique, en termes monétaires, ont enregistré des hausses substantielles qui ont fini de traduire en réalité le volontarisme chinois dans la conquête du marché africain. Dans sa toute dernière publication portant sur l’évolution des relations commerciales entre l’Empire du milieu et l’Afrique, le Centre africain pour le commerce, l’intégration et le développement (Cacid) s’est évertué à démontrer cette réalité en faits et chiffres. Aujourd’hui, selon les analyses du Cacid, les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique ont été presque multipliés par 12 pour s’élever à plus de 123 milliards de dollars. Inférieurs à 4 milliards de dollars en 1995, ces échanges s’élevaient à près de 10 milliards de dollars en 2000. Mieux, la hausse exponentielle s’est aussi maintenue au fil des ans, en dépit de la crise financière qui a secoué le marché mondial depuis 2008. Suite aux estimations, les échanges bilatéraux entre les deux parties pourraient même dépasser les 300 milliards de dollars dès 2015. Ce qui reflète une nouvelle création de richesses et d’opportunités en Afrique. Cependant, d’après les analyses, ceci est essentiellement sous-tendu par le commerce de ressources, qui n’est pas une solution viable pour la trajectoire de développement de l’Afrique, mais constitue, néanmoins, une plateforme pour des niveaux plus importants d’activités et de croissance économiques.
Principal partenaire commercial de l’Afrique
L’accélération de la croissance des échanges avec l’Afrique a élevé la Chine au rang de principal partenaire commercial du continent. Une position antérieurement occupée par les Etats-Unis. Ce brusque accroissement des échanges est lié, selon les analyses du Cacid, à un certain nombre de moteurs politiques, sociaux et économiques que l’on peut classer comme suit : la quête de sécurité énergétique, de ressources, de marchés et de sécurité alimentaire, entre autres. D’après le livre, la hausse des relations commerciales a été aussi stimulée davantage par une plus grande stabilité politique et des efforts consentis pour la résolution des conflits dans certains Etats africains. Les importations chinoises en provenance d’Afrique ont rebondi ces dernières années pour atteindre une croissance moyenne annuelle d’environ 41 %, alors que les exportations tournent autour de 28,5 %. La croissance du total des échanges a été largement positive et reflète un taux de croissance annuel moyen de 33 %, dépassant de près de 13 % le taux de croissance annuel moyen du commerce de marchandises indo-africain sur une période similaire, d’après les analyses faites par le Cacid.
En ce qui concerne les produits, il a été indiqué que l’huile de pétrole et autres huiles obtenues à partir de produits bitumineux, ainsi que les minerais et concentrés de fer, les cuivres et alliages de cuir raffinés non forgés et les platines semi-manufacturés constituent les cinq premières importations chinoises en provenance d’Afrique. Quant aux exportations chinoises vers l’Afrique, elles restent dominées par les produits chimiques et connexes, les plastiques et gomme, les textiles et les métaux. Les machines et autres équipements électriques font partie aussi du lot de produits chinois exportés vers l’Afrique.
Les analyses montrent que les perspectives et les opportunités économiques pour l’Afrique dans ces échanges sont vastes, tout comme le sont les possibilités de les exploiter au mieux, à travers un plus grand engagement commercial. L’Angola reste le premier partenaire commercial de la Chine en Afrique depuis 2007, même si les entreprises chinoises n’ont obtenu qu’une faible part dans le secteur du pétrole dans ce pays.
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