Dimanche 22 Décembre, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Culture

PRESIDENTIELLE GAMBIENNE: Jammeh croisera le fer avec deux opposants

Single Post
PRESIDENTIELLE GAMBIENNE: Jammeh croisera le fer avec deux opposants

La commission électorale indépendante gambienne a validé trois des quatre candidatures à la présidentielle qu’elle avait enregistrées début août. Yahya Jammeh, candidat à sa propre succession, devra donc en découdre avec deux candidats de l’opposition : Halifa Sallah, candidat désigné par le Nadd, coalition des cinq partis de l’opposition et Oussainou Darboe, candidat malheureux à la dernière présidentielle et, également, issu des flancs de la coalition de l’opposition.

Le siège de la commission électorale indépendante (Iec), a drainé du monde. Les habitants de Banjul, la capitale gambienne, qui s’y sont donné rendez-vous pour ne pas se faire conter la cérémonie d’investiture des candidats à la présidentielle du 22 septembre, ont dès les premières heures de la matinée gagné massivement les lieux. Le premier à se signaler, Halifa Sallah, porte-étendard du Nadd, est arrivé au siège de l’Iec un peu avant 13 heures, entouré de Lamin Waa Juwara, l’enfant terrible de la scène politique gambienne, du député Sidia Jatta, de Landing Jallow Sonko, président de la coalition de l’opposition ainsi que de nombreux ténors de l’opposition gambienne. Après s’être acquitté des exigences de l’investiture, le candidat du Nadd s’est dit confiant quant à l’issue de la présidentielle, se fondant surtout sur la campagne de proximité, qui l’a conduit à travers le pays, et qui lui a permis de jauger la Gambie profonde. ‘Aujourd’hui, avec cette investiture, le Nadd est accepté aussi bien au plan national qu’international comme un parti politique légal’, a-t-il dit, radieux, faisant ainsi allusion aux difficultés que les cinq partis coalisés avaient rencontrées pour mettre en place un parti unique de l’opposition. Par ailleurs, Halifa Sallah a abordé la question des possibles retrouvailles entre les deux coalitions de l’opposition ; celle qu’il représente et celle qui regroupe le parti démocratique uni (Udp), de Oussainou Darboe et le parti national pour la réconciliation (Nrp), de Hamath Bah . ‘Nous nous retrouverons certainement pour voir comment régler les questions qui nous ont divisés lors de l’investiture du candidat unique de l’opposition mais surtout voir comment trouver un consensus pour la gestion collégiale du pouvoir, notamment en instaurant un système où il y aura un président et un Premier ministre’, a dit Sallah, déterminé à ratisser large. Lui qui est, de plus en plus, sûr de remporter la présidentielle, a mis l’accent sur les réformes constitutionnelles devant renforcer les libertés publiques et individuelles. ‘Nous allons nous engager dans des réformes judiciaires et administratives nécessaires pour donner plus de libertés et d’aisance à nos populations. Personne ne sera plus persécuté dans ce pays pour des faits d’opinion si nous arrivons au pouvoir’, a t-il-conclu. Le second candidat à l’investiture, Yahya Jammeh, accompagné de son épouse Zineb et de plusieurs barons de l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction, a provoqué un véritable déferlement de ses militants, venus nombreux le soutenir, et qui ont failli déborder les forces de sécurité mobilisées en grand nombre.

Après les quinze minutes d’investiture, Yahya Jammeh, s’adressant à la foule a promis une cinglante défaite à l’opposition. ‘Je suis l’homme du peuple et, d’avance, je suis assuré de l’emporter. Je vous promets que le 23 septembre prochain, je vous convierai tous à une grande fête pour marquer cette nouvelle victoire comme jamais on ne l’a vécue en Afrique’, avance-t-il. Yahya Jammeh en a aussi profité pour s’épancher sur ses ‘nombreuses réalisations’. ‘En douze ans de pouvoir, a-t-il souligné, je fais ce que le précèdent gouvernement n’a pas fait pendant de nombreuses années. La Gambie est aujourd’hui un pays où il fait bon vivre et doté d’infrastructures de qualité qui sont visibles à travers le pays’.

Puis, arrivé vers 16 heures, Oussainou Darboe, avocat de son état et qui se présente à la présidentielle pour la troisième fois comme Jammeh, main dans la main avec Hamat Bah, leader du Nrp, a fait monter la tension avec de nombreux groupes d’animation venus lui témoigner soutien. A sa sortie du siège de l’Iec, Oussainou Darboe a appelé ses supporteurs à œuvrer pour la paix. ‘Je vous prie de tout faire pour que nous puissions préserver la paix, la seule vraie richesse que nous ayons dans ce pays’. Comme ses devanciers, il s’est dit tout aussi confiant de remporter la présidentielle. ‘Nous sommes certains que si les conditions de transparence sont réunies, nous allons gagner haut la main ces élections. Aussi, je prie les Gambiens et Gambiennes de ne pas céder aux sirènes de l’achat de conscience et autres manœuvres frauduleuses visant à biaiser la présidentielle’. Le candidat Darboe est, également, revenu sur des retrouvailles avec l’autre camp de l’opposition : celui animé par Sallah. ‘La coalition Udp-Nrp n’est pas opposée à l’idée d’une nouvelle alliance avec nos anciens alliés. La politique étant une dynamique, je crois que tout est possible’, a-t-il lâché avant de prendre la direction de sa résidence à quelques encablures de la commission électorale indépendante.

Avec ces investitures, la course pour la présidentielle se clarifie. Avec en toile de fond, deux candidats de l’opposition contre Jammeh. Deux candidatures de l’opposition qui, à première vue, se présentent comme un handicap, mais que beaucoup à Banjul pensent être un bon moyen de contraindre Jammeh au deuxième tour et grâce aux jeux des alliances, le battre au second.

Dans le camp de Jammeh, cette désunion de l’opposition pousse à l’optimisme quant à la réélection pour un troisième mandat de l’actuel occupant du State House dès le premier tour. Mais l’aura de Halifa Sallah, un sociologue très respecté dans le pays et qui bénéficie d’un capital de confiance exceptionnel auprès des habitants de Banjul, qui constituent au moins un tiers de l’électorat, la tâche risque d’être, plutôt, ardue pour la matérialisation de cette hypothèse. Aux yeux de nombreux habitants de Banjul, Halifa est bien parti pour battre Jammeh si les élections se tiennent dans la transparence.

Ize BOLA (RedTram 31/08/2006)

 



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés. --
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email