Le Sénégal va apporter assistance à la Guinée dans les domaines économique et financier en vue de lui permettre «de résoudre ses problèmes les plus urgents», a annoncé, mardi à Dakar, le chef de l’Etat, qui s’est dit, en outre, «assez optimiste» quant à la capacité de la classe politique guinéenne à surmonter la situation difficile qu’elle traverse.
«(...)Je ne suis pas allé en Guinée pour apporter des solutions. J’étais parti avec l’idée de renforcer les relations bilatérales, renforcer les relations personnelles avec le président Conté et offrir mes services dans le domaine économique, en particulier économique et financier», a indiqué Me Wade avant d’ajouter : «Nous allons maintenant aider la Guinée à résoudre ses problèmes les plus urgents : de nourriture, de riz, d’électricité, d’assainissement, etc. Des domaines où nous pouvons faire quelque chose».
Le chef de l’Etat, qui s’adressait à la presse, peu après avoir regagné Dakar, en fin d’après-midi, en provenance de Conakry où il a effectué une visite de quelques heures, a précisé avoir eu «un long entretien en tête-à-tête» à son arrivée avec son homologue guinéen qui, a-t-il dit, «estime le Sénégal». «Il (Ndlr, Lansana Conté) a eu beaucoup de plaisir à me retrouver. Le Président Conté est un homme extrêmement chaleureux spontané et peut-être nous nous rejoignons sur cet aspect. Nous avons évoqué la coopération bilatérale, surtout il a évoqué ses souvenirs de sa dernière visite au Sénégal, à Dakhar-Bango qu’il aime bien. Il parle du Sénégal en termes tellement chaleureux que souvent je lui dis : ‘’vous pouvez le dire, mais moi je ne peux pas le dire. Cela ferait des jaloux’’. (..) Il insiste sur le rôle historique du Sénégal dans cadre de l’Union africaine», a par ailleurs, indiqué le Président Wade.
Précisant n’avoir pas eu le temps de rencontrer les partis politiques ni les syndicats, vu la brièveté de sa visite, le chef de l’Etat a souligné qu’il ne pouvait ne pas aborder «par la force des choses» avec son hôte la situation politique en Guinée. Tout en se gardant de passer pour un ‘’Zorro’’ venu «amener des solutions», il a souligné avoir trouvé auprès son interlocuteur «un extrêmement ouvert, contrairement à ce l’on pense».
«Aujourd’hui, a-t-il dit, pour ce que j’ai constaté il y a un Premier ministre de consensus. Peut-être, il faut que les partis politiques aillent vers ce Premier ministre et discutent avec lui pour créer les conditions pour aller à des élections libres et démocratiques. Je pense que le président Conté serait dans cette option. Je le crois, je pèse bien mes mots, c’est ma conclusion en tant qu’ami après une visite relativement brève.»
Vu que le calme est revenu, même si «cela peut être un calme plat ou un calme précaire», il est nécessaire, selon Me Wade, que la classe politique guinéenne trouve autour du Premier ministre Lansana Kouyaté «les conditions pour un dialogue politique et pour aller vers des élections libres et démocratiques».
«Tout ce qu’un pays fait doit aboutir à des élections, c’est pour ma part une option fondamentale. Je n’ai jamais cautionné les changements violents ou parallèles et autres ; donc je ne peux conseiller à mes frères guinéens que ce que j’ai fait», a souligné le chef de l’Etat, ajoutant avoir reçu de son homologue des félicitations pour sa réélection à la tête du Sénégal. Abdoulaye Wade, qui était accueilli à son retour à Dakar par le Premier ministre Macky Sall, entouré de plusieurs membres du gouvernement, s’est également réjoui de l’accueil de la communauté sénégalaise vivant en Guinée avant de lui rendre hommage pour sa grande contribution à sa réélection. En effet, il a souligné avoir recueilli dans ce pays 99 % des suffrages, soit son «meilleur score».
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