Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, a insisté, à la conférence des intellectuels d’Afrique et de la diaspora, sur la nécessité pour l’Afrique de parachever son unité. Le salut de l’Afrique réside dans le parachèvement de son unité à travers la réalisation des États-Unis d’Afrique, a dit Me Wade.
C’est à un véritable plaidoyer en faveur de la solidarité et du partenariat entre l’Afrique et sa diaspora pour promouvoir le développement du continent que se sont livrés, mercredi et jeudi à Salvador, les présidents en exercice sortant et entrant de la Conférence des intellectuels d’Afrique et de la diaspora (Ciad). En cédant le flambeau à son homologue du Brésil pour conduire les objectifs de ce forum qui venait d’ouvrir sa deuxième édition dans la capitale de l’État brésilien de Bahia (nord-est), le chef de l’État sénégalais, Abdoulaye Wade, a surtout insisté sur la nécessité pour l’Afrique de parachever son unité.
« Notre continent ne représentant que 1,7 % du commerce mondial et moins de 1 % de l’investissement mondial, son salut réside dans le parachèvement de son unité à travers la réalisation des États-Unis d’Afrique », a souligné le président Wade, non sans insister sur l’apport du Brésil qu’il perçoit, vu son immense potentiel, comme « une des quatre grandes puissances de demain ».
À ce sujet, le président Luiz Inacio Lula da Silva est allé dans le même sens que son homologue sénégalais au cours de la première table ronde de cette deuxième édition de la Ciad, tenue aussitôt après la séance d’ouverture autour du thème de la Renaissance africaine.
Le président brésilien a, en effet, insisté sur la riche et unique expérience de son pays en matière de biodiesel, mais aussi et surtout dans le domaine des huiles végétales, qui se présentent d’ores et déjà, selon lui, comme le futur concurrent le plus sérieux des hydrocarbures d’aujourd’hui.
« Au lieu d’aller chercher de l’or noir dans des trous de 4.000 mètres, nous allons bientôt « planter du pétrole » pour obtenir une énergie alternative et tout le carburant dont nous aurons besoin », a expliqué M. da Silva, fortement applaudi par l’assistance.
Le dirigeant brésilien, qui a salué l’apport inestimable de l’Afrique dans ce qu’est devenu le Brésil, n’a pas manqué de plaider pour l’édification d’un monde avec moins de maladies, moins de chômage, moins de faim, moins d’injustices, se plaçant ainsi dans le sillage tracé peu auparavant par le président de la Commission de l’Union africaine (Ua), Alpha Oumar Konaré.
En effet, l’ancien chef de l’État du Mali, en s’exprimant peu auparavant sur le thème de la Renaissance africaine, avait d’emblée souligné que la seule question qui mérite d’être posée est celle de savoir de quel projet politique il s’agit de mettre en oeuvre pour l’Afrique.
« La seule nation qui vaille, c’est la nation africaine après l’échec des États-Nations (qui ont eu cours en Afrique pendant des décennies). Nous devons affirmer que le besoin de l’Afrique passe par les États-Unis d’Afrique : la stratégie est là, il faut à présent définir la démarche », a estimé M. Konaré.
L’autre question à laquelle s’est intéressé le président de la Commission de l’Ua est celle de savoir quel lien formel doit exister entre l’Afrique et sa diaspora.
Pour cela, a-t-il dit, il s’agira de faire redémarrer la Conférence des peuples d’Afrique, mais aussi créer une Fondation pour les États-Unis d’Afrique et une Université pour les États-Unis d’Afrique.
Parmi les actions à entreprendre pourrait aussi figurer, comme l’a indiqué une fois de plus le président Abdoulaye Wade du Sénégal, l’érection de la diaspora comme « sixième région » du continent pour l’ajouter aux cinq zones traditionnelles que sont l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique de l’Est, l’Afrique centrale et l’Afrique australe.
Le gouvernement issu de l’alternance démocratique survenue à la tête du Sénégal en février/mars 2000, prenant en marche le train de l’Ua, avait constaté que le mot « diaspora » lui-même était absent de l’Acte constitutif de l’organisation, d’où sa suggestion consistant à combler cette lacune.
L’édification de l’Union Africaine
Cependant, comme l’a déploré le chef de l’État sénégalais, la résolution adoptée en fin de compte se contente d’inviter et d’encourager la pleine participation de la diaspora africaine à l’édification de l’Union africaine en tant que « composante importante de notre continent », ce qui n’est manifestement pas suffisant à ses yeux.
Comme l’expliquait, au cours d’un entretien avec la Pana, le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Cheikh Tidiane Gadio, « il s’agissait d’en faire une sixième région naturelle, historique, politique, affective, intellectuelle du continent ».
De nombreuses autres personnalités ont pris la parole au cours de cette table-ronde sur la Renaissance africaine, notamment le président Festus Mogae du Botswana, Pedro Pires du Cap-Vert, John Kufuor du Ghana et Obiang Nguema Mbasogo de Guinée-Équatoriale.
Outre ces chefs d’État, de gouvernement et d’institution, un millier d’intellectuels en provenance d’Afrique, des Amériques, des Antilles et des Caraïbes prennent part à cette rencontre de deux jours, la deuxième du genre après celle tenue, en octobre 2004, à Dakar, au Sénégal.
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:36 PM)Participer à la Discussion