La dernière sortie de Cheikh Omar Diagne traitant les tirailleurs sénégalais de "traîtres" continue de soulever des vagues d'indignation. Depuis Paris, le président de l'association Serigne Fallou Fall fustige jusqu'à la dernière énergie le comportement du ministre conseiller chargé des moyens de la présidence de la République. Pour Serigne Cheikh Fall Khady Guèye Ibn Serigne Modou Abdoulaye Fall Ibn Serigne Abdoulaye Fall Ndar Ibn Mame Cheikh Ibrahima Fall, "les propos tenus par Cheikh Omar Diagne sont d'une extrême gravité. Ils sont injurieux, dénigrants à l'encontre de ces braves soldats qui ont combattu pour libérer la France", tonne le petit-fils de Mame Cheikh Ibrahima Fall.
Avant de renchérir, le cœur rempli d'amertume : "Nous regrettons ces paroles qui relèvent tout simplement d'une ignorance crasse. Elles ont un goût de la provocation. En tenant ce discours déplorable, son auteur commet une faute politique et morale majeure. Traiter les tirailleurs sénégalais de 'traîtres' relève d'une double culpabilisation de ces victimes innocentes qui ont servi de chair à canon et ont été faits prisonniers par les Allemands, assassinés par la France."
Et Serigne Cheikh Fall Khady Guèye de revenir sur la genèse de sa structure : "Depuis sa création en 1998, l'association Serigne Fallou Fall, animée par les disciples et descendants de Mame Cheikh Ibrahima Fall, se bat pour sortir de l'anonymat les tirailleurs, surtout Serigne Fallou Fall, fils aîné de Mame Cheikh Ibrahima Fall enrôlé pendant la Grande Guerre 1914-1918. Il est mort pour la France à Salonique, en Grèce, en 1918. Sa sépulture n'a jamais été trouvée comme celles de milliers de tirailleurs engagés au combat. Lors de la Seconde Guerre mondiale, son frère Serigne Abdoulaye Fall Ndar (3e khalife des Baye Fall) a, lui, aussi, combattu au côté de la grande métropole."
Rappelons que chaque 8 mai, l'association Serigne Falllou Fall initie une grande marche dans les rues de Paris suivie d'un dépôt de gerbe de fleurs. Le principal maître d'oeuvre de l'événement qui rend hommage aux tirailleurs sénégalais tombés sur le champ d'honneur, Serigne Cheikh Fall Khady Guèye, invite le ministre conseiller Cheikh Omar Diagne et le secrétaire d'État chargé des Sénégalais de l'extérieur à venir s'imprégner de la vraie histoire de ces vaillants soldats. Il réitère ses félicitations et encouragements au président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son chef du gouvernement Ousmane Sonko pour l'hommage appuyé tenu, le 1er décembre dernier, à l'endroit des tirailleurs sénégalais.
31 Commentaires
Les gens les plus catégoriques sont les plus incultes
Son titre de docteur il l’a acquis dans un établissement qui n’est pas habilité à le délivrer.
Il n’est absolument pas professeur
Il faut que dans ce pays ceux qui sont dans l’espace public respectent l’intelligence des autres, qui est souvent supérieure à la leur
Reply_author
il y a 1 jour (20:20 PM)Reply_author
il y a 16 heures (11:33 AM)Le bataillon des Tirailleurs Sénégalais a été formé par un décret de Napoléon III en juillet 1857, sous le commandement de Louis Faidherbe, gouverneur du Sénégal depuis 1854 et dont on connaît le rôle dans l’expansion coloniale et ses violences meurtrières. Le recrutement effectué d’abord sur les terres sénégalaises s’est peu à peu étendu à d’autres nations africaines, recrutant dans ses rangs des soldats d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique du Nord.
L’objectif de l’existence de ce contingent était d’apporter un soutien militaire aux opérations d'envahissement et de conquêtes coloniales. Les Tirailleurs sénégalais avaient d’abord pour mission de réprimer toute résistance à l’empire colonial français, utilisant les mêmes armes que l’impérialisme colonial. Ainsi, les Tirailleurs Sénégalais devenaient la main armée de l’empire colonial français, sur leur propre territoire en combattant les peuples en lutte. Et il n’est pas insultant de dire que Les Tirailleurs Sénégalais devenaient ainsi les collaborateurs de la domination coloniale française. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le bataillon a été dissout entre 1960 et 1962, au moment des indépendances des États africains.
Plusieurs questions se posent alors. Comment peut-on encore défendre un groupe armé à la solde de la colonisation ? Pourquoi en Afrique et au Sénégal en particulier, devient-on les défenseurs naturels des collaborateurs ?
Engagés inconsciemment ou consciemment comme tous les soldats de la première guerre mondiale et de la seconde guerre mondiale, les Tirailleurs Sénégalais tirent toutefois leur existence dans des actes de collaboration et de répression envers leur propre peuple, avec des avantages non négligeables à ce moment de l’histoire. De même, ils ont contribué aux guerres coloniales en Afrique, en Indochine, en Algérie et à Madagascar, aux côtés de l’empire colonial français.
Souvenons-nous que les collaborateurs ont partout été jugés, tués et indexés dans l’histoire de leur pays. Le Maréchal Pétain, héros de la première guerre mondiale et alors vainqueur dans l’opinion publique, est accusé de collaboration avec les nazis à la fin de la seconde guerre mondiale pour avoir installé le régime autoritaire de Vichy. À la libération, il est jugé et arrêté pour haute trahison et condamné à mort, une peine commuée en détention à perpétuité. Il meurt en prison en 1951. Aujourd'hui encore, l’histoire de la France ne reconnaît pas la mémoire du Maréchal Pétain car cela n’est pas acceptable pour tous les combattants et les résistants à l’occupation nazie.
En Italie, Benito Mussolini, dictateur fasciste et collaborateur du régime nazi, a été exécuté en place publique en avril 1945 par les partisans italiens et son corps mutilé a été exposé à la foule, comme l’ultime humiliation.
En Algérie, les harkis, combattants anti-indépendance à la solde de l’armée française, ont été bannis de leur pays, avec un traitement de violence qui aujourd'hui continue de subsister, pour dénoncer leur collaboration avec l’empire colonial français.
Alors pourquoi nous, Africains noirs sub-sahariens, et en particulier Sénégalais, conscients des luttes sanglantes que nous avons eues à mener face à l’agression perpétuelle et à l’extermination de notre souveraineté humaine, culturelle et historique, célébrons-nous encore ceux qui ont été les complices de notre propre désintégration ?
J’ose m’adresser au peuple sénégalais en disant de ne pas soutenir les oppresseurs de notre libre-arbitre. C'est une insulte à ceux et à celles qui se sont levés contre la colonisation et qui ont œuvré pour la liberté. Si nous voulons nous affranchir définitivement du joug colonial, nous devons examiner notre conscience pour oser prendre position contre ce type de manipulations mentales.
Je ne dis pas que les assassinats du camp de Thiaroye en décembre 1944 sont une bonne chose, je dis simplement que notre mémoire doit s'accompagner d’une conscience entière, sans déni de vérité historique.
Si les archives françaises du 1er décembre 1944 restent nébuleuses ou inaccessibles, c’est encore une fois une manière de garder la mainmise sur notre histoire. Ce n’est pas non plus un hasard si l’État français continue d’honorer la mémoire des Tirailleurs Sénégalais car ils sont le symbole de leur suprématie qui continue d’instrumentaliser notre conscience historique. Mais gardons-nous de pleurer ceux qui ont collaboré pour mieux écrire notre propre récit historique et pour célébrer la mémoire de ceux qui ont toujours résisté à l’empire colonial français.
Ce qui nous importe aujourd'hui au XXIe siècle, c'est de faire vivre notre propre récit, de célébrer les combattants historiques des luttes pour notre liberté, sans omettre de dénoncer ceux qui nous ont trahis. Notre devoir de mémoire s’accompagne de cette prise de conscience qui contribue à la renaissance africaine et à l’émergence de tous les soleils de notre émancipation.
Amadou Elimane Kane est enseignant, écrivain poète et chercheur en sciences cognitives.
Senegalus
il y a 5 heures (21:45 PM)Cordialement
Juste de relever une sottise sortie par ce personnage. Une vraie sottise que vous aurez du mal à justifier
Toubab Français
il y a 1 jour (19:58 PM)C'est un jeu dangereux que de vouloir salir la mémoire de combattants pour la liberté ....
On ne peut pas accepter l'escalade dans la provocation et l'injure, c'est abjecte...!!
Reply_author
il y a 1 jour (21:04 PM)Talibe Serigne Saliou
il y a 1 jour (20:38 PM)Ngoor Tothie Tothie
il y a 18 heures (09:06 AM)Ngoor Tothie Tothie
il y a 18 heures (09:06 AM)Reply_author
il y a 12 heures (15:12 PM)Senegalus
il y a 5 heures (21:50 PM)Ne confondez pas tout enfin
Les gens sont légers.
Ibou
il y a 1 jour (21:03 PM)Reply_author
il y a 1 jour (01:15 AM)Reply_author
il y a 20 heures (07:33 AM)Surtout s'il est français ou sujet français.
Les soldat sénégalais en opérations en Gambie au service de Diawara ( opérations gabou)) ou de la CEDEAO
sont ils des traite.
Tu dis que l histoire est un tout. C'était des sujet français. N'oublie pas que c'est la France qui a créé le Sénégal qui n'existait pas. On été Diollof Diollof ou gabounke.
Par ailleurs, si tu vas sans l'armée américaine tu trouveras des sénégalais qui après avoir bénéficie de la gratuité de l'enseignement du pays et ensuite obtenu une bourse ont choisi de devenir aussi américaine et de servir pour les USA.
Reply_author
il y a 20 heures (07:33 AM)Surtout s'il est français ou sujet français.
Les soldat sénégalais en opérations en Gambie au service de Diawara ( opérations gabou)) ou de la CEDEAO
sont ils des traite.
Tu dis que l histoire est un tout. C'était des sujet français. N'oublie pas que c'est la France qui a créé le Sénégal qui n'existait pas. On été Diollof Diollof ou gabounke.
Par ailleurs, si tu vas sans l'armée américaine tu trouveras des sénégalais qui après avoir bénéficie de la gratuité de l'enseignement du pays et ensuite obtenu une bourse ont choisi de devenir aussi américaine et de servir pour les USA.
Reply_author
il y a 20 heures (07:33 AM)Surtout s'il est français ou sujet français.
Les soldat sénégalais en opérations en Gambie au service de Diawara ( opérations gabou)) ou de la CEDEAO
sont ils des traite.
Tu dis que l histoire est un tout. C'était des sujet français. N'oublie pas que c'est la France qui a créé le Sénégal qui n'existait pas. On été Diollof Diollof ou gabounke.
Par ailleurs, si tu vas sans l'armée américaine tu trouveras des sénégalais qui après avoir bénéficie de la gratuité de l'enseignement du pays et ensuite obtenu une bourse ont choisi de devenir aussi américaine et de servir pour les USA.
Donnez le votre.
On parle d arguments ici.vous allez chercher la connaissance ou vous allez laisser ce monsieur en paix.
I
Pourtant Elle Tourne
il y a 1 jour (21:47 PM)Zeub
il y a 1 jour (21:56 PM)Leuz
il y a 1 jour (22:19 PM)Mais on sait tous que COD a parfaitement raison.
Qui capturaient leur propre frère africain pour les vendre aux blancs ?
Reply_author
il y a 1 jour (23:21 PM)Leuz
il y a 1 jour (22:19 PM)Mais on sait tous que COD a parfaitement raison.
Qui capturaient leur propre frère africain pour les vendre aux blancs ?
Les tirailleurs ont été enrôlés de force ou par ignorance...débats d'historiens.
Par contre, je suis un peu déçu par COD qui visiblement ne fait pas la part des choses entre son ex statut d'opposant, celui de scientifique et celui de désormais homme au pouvoir qui a une responsabilité, celle de renforcer et de maintenir la cohésion nationale et éviter des polémiques qui altère le crédit politique du régime.
Deux conseils M. Diagne, si je puis me permettre :
1) comprenez qu'il y a un prix à payer lorsque l'on choisit d'être au pouvoir...On renonce à une partie de sa liberté. Si ce sacrifice vs semble trop important, prenez vos responsabilités
2) Pensez à l'équipe et un peu moins à vous...a terme, vos co équipiers passeront plus de temps à vous défendre qu'à travailler et à servir le projet
3) vs êtes une des raisons pour laquelle j'ai vote PASTEF. j'ai encore l'intime conviction que vs allez bcp apporter mais de grâce.. evitez de vos disperser sur un terrain qui n'est pas celui que le Sénégal et votre équipe attendent de vous.
Bravo par ailleurs pour le travail que vs abattez à la Présidence et en espérant vs voir a d'autres stations plus stratégiques
Lefou
il y a 1 jour (23:37 PM)en effet ils se servaient des tirailleurs pour aller massacrer les habitants d'une région hostile.
les tirailleurs étaient soit utilisés comme chair a canon en Europe, soit comme des auxiliaires de la répression en Afrique.
les personnes qui hurlent sont a mon avis pas du tout informés de la triste réalité de l 'utilisation des troupes coloniales.
les tirailleurs se sont bien retournés contre leurs frères noirs en résumé.
et il n'est pas incertain que d'autres tirailleurs ne se soient pas mêlés a la tuerie de thiaroye
sous le commandement d'un officier blanc.
les gens qui hurlent devraient se documenter avant de donner leurs avis.
pour ma part je leur recommande ce livre "le grand capitaine un aventurier inconnu de l’épopée
coloniale"
juste un passage du livre.
le grand capitaine, superbe chantaient les griots de leurs voix enrouées tandis que le capitaine,
impassible, regardait les paillotes flamber comme des torches.
des villes entières anéanties , des populations massacrées, de centaines de captifs distribuées
aux tirailleurs, telles sont les informations confidentielles et terrifiantes que reçoit le gouvernement français en avril 1899, sur la colonne du capitaine Voulet,
le livre est disponible au édition Grasset.
Toubab Français
il y a 1 jour (00:18 AM)Est-ce encore la Russie qui manoeuvre encore derrière tout ça...??
Reply_author
il y a 16 heures (11:12 AM)Si on suit sa logique, les esclaves africains déportés aux Amériques étaient-ils des poltrons qui ont accepté de se faire livrer au lieu de se battre ?
Le Régiment des Tirailleurs (RTS) est né dans le contexte d'un régime d'Etat colonial. Qui avait le pouvoir ? La République française évidemment. Le fait pour les tirailleurs de participer à la Deuxième Guerre Mondiale fut un facteur déclencheur d'une conscientisation de l'élite politique africaine pour nos Indépendances.
En ce qui concerne les guerres d'indépendance en Algérie ou au Cambodge, C'est l'Etat français qui en est entièrement responsable. Ces tirailleurs ont connu l'enfer avec ces guerres qui d'ailleurs ne les concernaient pas. Ils n'étaient pas dans un contexte de liberté individuelle et collective. Ils étaient tous sous domination française. Ils n'avaient pas le choix.
Ils sont loin d'être des traîtres. Nous connaissons bien l'histoire des harkis algériens mais C'est une autre histoire. Les harkis avaient la possibilité d'intégrer l'armée du FNL, mais pour les tirailleurs au Sénégal est-ce qu'il y avait une alternative après la déroute de nos royaumes ?
Les tirailleurs ont connu la guerre et des hauts faits leur sont dédiés. Beaucoup d'entre eux sont morts dans l'anonymat loin de leurs terres. D'autres en sont revenus mutilés physiquement et psychologiquement. Ils ont connu le racisme et la lâcheté de ceux pour qui ils se sont battus.
Nous leur devons respect et considération.
Nous sommes fiers des tirailleurs.
Qu'ils reposent en paix.
Si Cheikh Oumar Diagne cherche a se faire virer par ses chefs pour faire le buzz, c'est son problème.
Citoyen
il y a 20 heures (06:36 AM)Reply_author
il y a 18 heures (08:50 AM)Patriote Forever
il y a 19 heures (08:05 AM)C'est comme la question de l'esclavage les esclaves ont ils été arrachés ou achetés ???
Je veux bien que les gens se mettent à prétendre dire la vérité mais qu’ils commencent par ne pas laisser dire des mensonges sur eux
Cheikh Omar n’est en outre pas professeur
A Lire Et Faire Lire
il y a 16 heures (11:27 AM)Le bataillon des Tirailleurs Sénégalais a été formé par un décret de Napoléon III en juillet 1857, sous le commandement de Louis Faidherbe, gouverneur du Sénégal depuis 1854 et dont on connaît le rôle dans l’expansion coloniale et ses violences meurtrières. Le recrutement effectué d’abord sur les terres sénégalaises s’est peu à peu étendu à d’autres nations africaines, recrutant dans ses rangs des soldats d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique du Nord.
L’objectif de l’existence de ce contingent était d’apporter un soutien militaire aux opérations d'envahissement et de conquêtes coloniales. Les Tirailleurs sénégalais avaient d’abord pour mission de réprimer toute résistance à l’empire colonial français, utilisant les mêmes armes que l’impérialisme colonial. Ainsi, les Tirailleurs Sénégalais devenaient la main armée de l’empire colonial français, sur leur propre territoire en combattant les peuples en lutte. Et il n’est pas insultant de dire que Les Tirailleurs Sénégalais devenaient ainsi les collaborateurs de la domination coloniale française. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le bataillon a été dissout entre 1960 et 1962, au moment des indépendances des États africains.
Plusieurs questions se posent alors. Comment peut-on encore défendre un groupe armé à la solde de la colonisation ? Pourquoi en Afrique et au Sénégal en particulier, devient-on les défenseurs naturels des collaborateurs ?
Engagés inconsciemment ou consciemment comme tous les soldats de la première guerre mondiale et de la seconde guerre mondiale, les Tirailleurs Sénégalais tirent toutefois leur existence dans des actes de collaboration et de répression envers leur propre peuple, avec des avantages non négligeables à ce moment de l’histoire. De même, ils ont contribué aux guerres coloniales en Afrique, en Indochine, en Algérie et à Madagascar, aux côtés de l’empire colonial français.
Souvenons-nous que les collaborateurs ont partout été jugés, tués et indexés dans l’histoire de leur pays. Le Maréchal Pétain, héros de la première guerre mondiale et alors vainqueur dans l’opinion publique, est accusé de collaboration avec les nazis à la fin de la seconde guerre mondiale pour avoir installé le régime autoritaire de Vichy. À la libération, il est jugé et arrêté pour haute trahison et condamné à mort, une peine commuée en détention à perpétuité. Il meurt en prison en 1951. Aujourd'hui encore, l’histoire de la France ne reconnaît pas la mémoire du Maréchal Pétain car cela n’est pas acceptable pour tous les combattants et les résistants à l’occupation nazie.
En Italie, Benito Mussolini, dictateur fasciste et collaborateur du régime nazi, a été exécuté en place publique en avril 1945 par les partisans italiens et son corps mutilé a été exposé à la foule, comme l’ultime humiliation.
En Algérie, les harkis, combattants anti-indépendance à la solde de l’armée française, ont été bannis de leur pays, avec un traitement de violence qui aujourd'hui continue de subsister, pour dénoncer leur collaboration avec l’empire colonial français.
Alors pourquoi nous, Africains noirs sub-sahariens, et en particulier Sénégalais, conscients des luttes sanglantes que nous avons eues à mener face à l’agression perpétuelle et à l’extermination de notre souveraineté humaine, culturelle et historique, célébrons-nous encore ceux qui ont été les complices de notre propre désintégration ?
J’ose m’adresser au peuple sénégalais en disant de ne pas soutenir les oppresseurs de notre libre-arbitre. C'est une insulte à ceux et à celles qui se sont levés contre la colonisation et qui ont œuvré pour la liberté. Si nous voulons nous affranchir définitivement du joug colonial, nous devons examiner notre conscience pour oser prendre position contre ce type de manipulations mentales.
Je ne dis pas que les assassinats du camp de Thiaroye en décembre 1944 sont une bonne chose, je dis simplement que notre mémoire doit s'accompagner d’une conscience entière, sans déni de vérité historique.
Si les archives françaises du 1er décembre 1944 restent nébuleuses ou inaccessibles, c’est encore une fois une manière de garder la mainmise sur notre histoire. Ce n’est pas non plus un hasard si l’État français continue d’honorer la mémoire des Tirailleurs Sénégalais car ils sont le symbole de leur suprématie qui continue d’instrumentaliser notre conscience historique. Mais gardons-nous de pleurer ceux qui ont collaboré pour mieux écrire notre propre récit historique et pour célébrer la mémoire de ceux qui ont toujours résisté à l’empire colonial français.
Ce qui nous importe aujourd'hui au XXIe siècle, c'est de faire vivre notre propre récit, de célébrer les combattants historiques des luttes pour notre liberté, sans omettre de dénoncer ceux qui nous ont trahis. Notre devoir de mémoire s’accompagne de cette prise de conscience qui contribue à la renaissance africaine et à l’émergence de tous les soleils de notre émancipation.
Amadou Elimane Kane est enseignant, écrivain poète et chercheur en sciences cognitives.
Oussou Les Sous
il y a 11 heures (16:04 PM)En effet, l'histoire du Sénégal est très complexe entre les royaumes d’antan, leurs familles, leurs alliances, leurs rivalités, leurs relations entre eux et entre eux et les ""Toubab"" dès les installations de comptoirs.
Cela a duré plusieurs siècles avant les premières installations militaires du ""Toubab"" pour protéger ses comptoirs commerciaux dont le plus important était Saint Louis faisant partie du Walo ce royaume faible en puissance et soucieux de garder son indépendance et sa culture pour ne pas se faire manger par deux géants à l'est et au nord que sont le Tékrour et le Trarza.
Alors le Walo toujours résistant fut l'un des premiers royaumes à signer un traité de protectorat avec la France pour assurer sa survie. Et quelques années plus tard, le Walo fut parmi les premiers où des tirailleurs furent recrutés avant le début des conquêtes pour pénétrer l'intérieur du Sénégal. Là, c'est une histoire très très longue....
Ensuite, nos grands parents de nos royaumes se sont plusieurs fois entre tués pour dominer, s'alliant un jour aux français pour combattre l'autre royaume frère ou s'alliant un autre jour entre eux pour combattre un autre royaume frère allié aux français.
La plupart des motifs était soit la domination, soit la contestation soit la revendication du pouvoir par une famille qui veut régner.
Et le ""Toubab"" a su jouer sur ces rivalités pour bien s'implanter au Sénégal et en faire partie pour y jouer des rôles majeurs d'où les reconnaissances ou non d'un tel comme roi ce qui arrange certains même impopulaires. C'est ce qui avait favorisé les traités de protectorats.
C'est une affaire très complexe et très longue.
Ensuite, les combattants du ""Toubab"", étaient composés des Troupes Françaises, des Goumiers du Maroc, des Spahis du Sénégal, des Tirailleurs du Sénégal, des volontaires des zones traversées par les colonnes qui se faisaient rémunérer dans les butins et les cavaliers et autres fantassins fournis par les rois sénégalais favorables aux français.
Là aussi, c'est une histoire très très longue.
Traiter les tirailleurs de Traîtres donc est une vision simpliste de l'esprit si on ne tient pas compte du contexte de l'époque par rapport à notre temps où l'aptitude au jugement dans ce domaine d'engagement personnel est plus développé.
A cette époque de la conquête coloniale la durée du ""Toubab"" dans le pays avait fait de ce dernier un familier quoi qu'on dise compte tenu des rivalités, et des couvertures en avantages ce qui favorisa l'attirance.
Après les conquêtes coloniales du pays viendra le temps de la république française où les autochtones ou indigènes deviennent tous des sujets français et les unités de tirailleurs encore en grand nombre pour pénétrer le continent après la conférence de Berlin et aller jusqu'à Fachoda.
Tout cela est très très compliqué dans notre histoire pour arriver à traiter les tirailleurs de traîtres.
Ceci me rappelle les ordres criminels de Hitler au Maréchal Rommel d'exécuter les combattants d'origine allemand, Tchèque et Slovaque comme traîtres pris en Afrique du nord dans les rangs de la légion étrangère française.
Rommel n’exécuta pas ces ordres car considérant ces derniers comme des combattants réguliers donc jouissant du statut de prisonniers de guerre.
Tout cela c'est notre histoire du Sénégal des royaumes devenus un seul État.
Excusez-nous de notre modeste contribution.
Issa Ndao
il y a 6 heures (20:43 PM)Participer à la Discussion