En pleine crise universitaire marquée par l’excès de zèle de ses troupes, Ousmane Ngom se consacre à son exercice favori : jeter le discrédit sur Idrissa Seck. Dans un entretien accordé au journal Wal Fadjri en date du 21 février 2006, il déclare que «M. Idrissa Seck a commis des crimes économiques avec les chantiers de Thiès». Un argument qui sonne comme du déjà entendu, mais qui dénote l’état d’esprit d’un frustré et d’un homme politique en mal de popularité.
Ousmane Ngom a préféré se prononcer sur l’affaire des chantiers de Thiès en mettant en exergue la mauvaise foi. Il se limite à lancer des affabulations et des accusations qui ne reposent sur aucun élément de preuve et sur aucun argumentaire tangible. Déjà en sa qualité de ministre-conseiller auprès du président de la République, il avait tenu les mêmes propos en affirmant que «tout le monde sait qu’à Thiès, on n’a même pas investi 20 milliards, même pas 15 milliards. Alors où sont passés les 43 milliards débloqués par l’Etat. C’est un crime économique et je suis persuadé que le président ne laissera pas impuni ce crime, le peuple sénégalais non plus. Personnellement, je me battrai avec tous les patriotes jusqu’à ce que ce scandale et les autres aussi soient éclaircis et que les prévaricateurs soient châtiés de façon exemplaire» (L’Observateur du lundi 26 avril 2004).
Déjà, en avril 2004, Ousmane Ngom demandait des comptes alors que la première tranche des chantiers de Thiès n’était même pas encore achevée. Comment peut-on parler de crime économique alors que l’investissement n’est même pas encore effectif pour pouvoir faire une différence entre la somme débloquée et la somme effectivement investie ? Ce n’est vraiment pas logique. Et aujourd’hui, le même Ousmane Ngom renouvelle les mêmes accusations après que la justice s'est partiellement prononcée sur cette question et ne repose désormais la responsabilité d'Idrissa Seck que sur celle éventuelle de Bara Tall. En réalité, Ousmane Ngom fait montre d’une haine aveugle face à un adversaire politique qui boxe en catégorie supérieure. Cette haine aveugle l’avait poussé à profiter des pouvoirs exorbitants que confère le prétexte du délit d’atteinte à la sûreté de l’Etat collé à Idrissa Seck pour s’acharner sur les amis et partisans de ce dernier qu’il soumettait à des interrogations infernales pour les uns et a réussi à créer les conditions d’un séjour carcéral pour les autres.
Ce qui semble paradoxal est qu'Ousmane Ngom n’a aucun bénéfice politique de ses actes et de ses propos. Il préfère se mouvoir dans le vide, en affirmant des choses qui ne reposent sur rien et en ne s’adossant sur aucune stratégie politique qui dénote une ambition réelle. Ses ambitions politiques ont été vues à la baisse et monnayées par un retour dans la maison du père pour s’alimenter après plusieurs années d’errance. L’ancien membre de Convergence patriotique qui avait décidé de soutenir le candidat Abdou Diouf lors des élections présidentielles de 2000, se contente d’être un exécuteur de décisions derrière Abdoulaye Wade et Macky Sall.
Ousmane Ngom est prêt à tout pour gommer son parricide intervenu en plein milieu de l’époque des vaches maigres et il compte sur sa dévotion d’après alternance pour noyer les sacrifices consentis par Idrissa Seck au moment où personne ne voulait de Wade. Il préfère se mouvoir dans le vide en s’adossant sur aucune ambition politique.
Wade sait bien utiliser son produit «made in Wade» qui s’était, à un moment donné, dévié des indications de la notice wadienne. Ce produit a été réajusté et adapté compte tenu des préoccupations de l’ex-opposant et actuel dirigeant. Les propos d'Ousmane Ngom désignent en toile de fond les intentions de Wade. Ousmane Ngom ne joue que le rôle d’un éclaireur.
En faisant sa première déclaration, il avait ouvert la voie aux poursuites contre Idy et cette dernière déclaration ne constitue ni plus ni moins que des menaces à peine voilées que Wade envoie à Idrissa Seck, histoire de lui dire en suspense : «Nous avions eu les moyens de te retenir en prison, nous aurons les moyens de t’y faire retourner, alors fais gaffe». Une sorte de chantage pour qu’il ne tente rien qui puisse nuire à sa réélection à la magistrature suprême et Ousmane Ngom le précise implicitement en ces termes : «La liberté provisoire fait partie de notre arsenal juridique. Mais, cela n'a jamais voulu dire que la personne qui en bénéficie, est totalement et définitivement blanchie. Elle est encore entre les mains de la justice.»
Dans son système machiavélique de règne, Wade a besoin de personne comme Ousmane Ngom capable de répondre favorablement à toute forme de mot d’ordre. Mais dans un pays qui aspire au mieux, des personnes de cet acabit freinent toute ascendance vers la félicité.
Ousmane Ngom ferait mieux de descendre sur le terrain politique en lieu et place d’utiliser les prérogatives que lui confère son statut de ministre de la République pour s’acharner sur un adversaire politique gênant.
0 Commentaires
Participer à la Discussion