Le rôle économique de la diaspora sénégalaise est aujourd’hui évident et reconnu partout. Son rôle de soupape des régimes qui ont la chance d’en posséder, diaspora est plus que prégnant.
Non seulement elle aide les familles sénégalaises, mais aussi, elle investit, crée dans les villages des projets de développement et attire les étrangers au Sénégal. Cette diaspora contribue au développement de son pays d’accueil autant qu’au Sénégal. Sa binationalité économique n’est plus à démontrer.
Malheureusement, elle n’est pas efficace et les gouvernants en place n’en profitent pas pour élever le niveau de développement du pays. Ils préfèrent plutôt s’enrichir à l’infini. Du coup, l’argent des émigrés fait un aller-retour comme eux-mêmes le font lorsqu’ils vont en vacances au Sénégal. Tous les mois, mon ami Pape, sénégalo-canadiens, comme des millions de membres de la diaspora sénégalaise, envoie de l’argent à sa famille pour régler les factures et payer les taxes de sa famille. Ce même argent rentre dans le budget national et sert à payer les salaires faramineux des dirigeants du pays; ces dirigeants en retour viennent investir cet argent au canada pour leur compte propre. Dans cet exemple, à l’image de mon ami Pape, la diaspora sénégalaise est le dindon de la farce. La binationalité économique doit s’accompagner d’une binationalité politique.
Diaspora sénégalaise, contrôleur et surveillant de l’état
Cette binationalité politique ne consiste pas en la création d’un parti politique. Il s’agit là d’augmenter son intérêt dans la conduite des affaires de l’État du Sénégal. Plusieurs définitions de la Politique disent qu’elle « a trait au collectif, à une somme d'individualités d’une société et porte sur les actions, l’équilibre, le développement interne ou externe de cette société, ses rapports internes et ses rapports à d'autres ensembles ». Cette tâche noble, que nos sociétés exercés bien avant l’avènement de la démocratie, ne doit plus être laissée à l’exclusivité des politiciens d’aujourd’hui dont la majorité n’a rien à faire du peuple. La diaspora ne peut plus se réfugier dans son apolitisme et rester les bras croisés lorsque le pays se meurt. Ce n’est pas parce qu’on n’appartient pas à un parti politique qu’on a rien à dire dans la marche du pays. Il n’est plus acceptable pour n’importe quel citoyen de regarder le pays s’enfoncer sans rien dire sous le prétexte qu’il n’est pas politicien. Aujourd’hui plus que jamais, la diaspora doit réagir quant à la conduite du pays. Elle ne doit pas attendre qu’on lui donne le rôle de contrôleur des actions de l’état, elle doit prendre ce rôle.Cela veut dire que la diaspora doit, par exemple, pouvoir lire des projets budgétaires, comprendre les orientations politiques d’un budget et voir son application opérationnelle. Elle doit aller sur les sites internet des différents ministères afin de lire les chiffres des différentes réalisations. Toute bonne gestion doit être reconnue et bien sûr, toute mauvaise gestion, dénoncée, et les responsables connues et sanctionnées. Les meilleures pratiques doivent être préconisées et implantées dans nos propres pays. La diaspora sénégalaise doit participer à la conscientisation des masses en renforcement du travail qui est déjà fait par plusieurs courageux journalistes, partis politiques, mouvements citoyens et autres organismes.
Diaspora sénégalaise, Dénonciateur de l’expatriation des biens du Sénégal et de la présence des pilleurs de l’Etat dans leur seconde patrie
Il est aussi de la responsabilité de la diaspora sénégalaise de surveiller, de dénoncer et de faire arrêter les pilleurs de l’état, réfugiés dans leurs pays d’accueil, à l’instar de la diaspora tunisienne la diaspora tunisienne au canada qui s’est opposée avec force, à la présence d’anciens mercenaires du régime Ben Ali. Elle doit également dénoncer les biens réfugiés par les pilleurs de l’État du Sénégal, dans leur seconde patrie. Je n’ai aucun doute que des pays comme le Canada où le millième de leurs malversations n’est pas toléré, porteront une grande attention à de telles dénonciations.Diaspora sénégalaise, sherpa d’un retour aux vraies valeurs
Parce que plusieurs des ses membres sont des modèles et des mentors dans leurs famille et leurs quartiers, la diaspora doit mieux participer à la mise en exergue de valeurs qui font la fierté d’être sénégalais. L’unité factuelle de tous les sénégalais, quel que soit leur religion et leur ethnie. Lorsque nous subissons le racisme en Europe, en Amérique ou ailleurs, c’est l’homme noir qui en est victime et non pas le Sérère, le Diola, le wolof ou autres. Et nous sommes heureux de nous retrouver entre sénégalais, entre africains, entre hommes noirs, pour dénoncer ces exactions. Lorsque les extrémistes veulent nous faire abandonner nos valeurs et nos croyances, nous refusons et exigeons le respect de nos valeurs et de ce que nous sommes; de la même façon, nous devons veiller à ce que ces principes soit ériger au Sénégal.Avec l’aide des médias, la diaspora est très bien placée pour dénoncer les écarts comportementaux observés au Sénégal. Sa connaissance de l’histoire couplée à celle des érudits locaux, doit être mise en exergue afin de rappeler que le Sénégal fut la terre d’illustres qui ont défendu les libertés individuelles et ont prôné l’abstinence et la prudence face aux biens publiques. Les idéaux de l’almamy Souleymane Baal, de Ahmadou Bamba et de l’organisation de la société diola pour ne donner que ces exemples, montrent que ce qui est aujourd’hui appelé « démocratie » n’est pas une nouveauté dans notre pays.
La diaspora sénégalaise doit assumer ses responsabilités.
Assane Badji
2 Commentaires
Minerve
En Avril, 2011 (20:53 PM)Poupina
En Avril, 2011 (21:04 PM)Participer à la Discussion