Selon l’opinion dominante, un confinement total des populations serait la riposte, la plus adéquate contre la pandémie du Coronavirus qui frappe le pays. Mais cette stratégie de riposte comporte au moins deux inconvénients : la paralysie économique du pays et la disproportion de la mesure. En effet, la carte de la maladie à l’échelle nationale laisse apparaître des zones, exemptes de Covid-19. Faut-il traiter ces zones comme celles qui sont infectées ? Ne vaudrait-il pas mieux promouvoir les gestes « barrière », dans ces zones non infectées, en les assortissant d’une quarantaine ? Les forces de sécurité seront chargées d’empêcher toute entrée ou sortie de ces zones, exemptes de contamination. Ce type riposte a l’avantage d’être proportionnel au risque et de ne pas bloquer les activités économiques. A titre d’exemple, s’il n’y a pas de cas de Covid-19 à Richard-Toll ou à Ndendory, pourquoi confiner ces villes qui abritent d’importantes industries à savoir respectivement les usines de sucre et de phosphate. Dans les communes rurales non infectées, les activités économiques, comme les marchés ouverts, pourraient être maintenues sous la stricte application de mesures « barrière ». A défaut de masque, les hommes pourraient faire usage du turban traditionnel et les femmes se couvrir avec le foulard. En ce qui concerne les villes infectées par le Coronavirus, pourquoi également ne pas dresser le tableau de la localisation par commune de la maladie et sur cette base faire un confinement assorti d’une quarantaine ? Par ailleurs, pour le secteur informel, ne serait-il pas plus efficace de faire subir des tests à ses acteurs et pour ceux qui sont négatifs, leur fournir une aide financière, au retour vers le village, s’il est à l’abri de la pandémie ? En définitive, en lieu et place d’une riposte uniforme, ne serait-il pas plus indiqué, d’opter pour une riposte graduée ? Autrement dit, une riposte basée sur les spécificités locales.
Me Amadou Aly KANE
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