Le coronavirus est une situation très difficile et inquiétante pour l’humanité, qui doit aussi nous permettre d'avoir une prise de conscience, de nous réveiller pour de bon.
L’Afrique en général, et le Sénégal en particulier, doit arriver à assurer elle-même son développement, au sens propre du terme. Ma lecture des réseaux sociaux ces derniers jours, notamment le développement d’initiatives de chercheurs sénégalais et africains, me fait espérer que l'heure du réveil est proche. Je suis convaincue que nos scientifiques ont la capacité de le faire, s’ils sont soutenus par l'engagement et la volonté politique de nos nations. Ainsi, nous pourrons avancer à grandes enjambées pour aspirer à des changements de paradigme qui tiennent compte de notre histoire et perfectionnent notre présent. Autrement dit, cela revient à reconstruire un modèle de développement souverain, épanoui et durable sur les plans économique, social, culturel, environnemental et politique pour les générations futures.
Toutefois, à l'écoute de certaines idéologies développées dans les débats et informations qui inondent les canaux de communication durant ce temps de crise sanitaire liée au COVID-19, ce modèle ne semble pas promu, dès l’instant que le développement des uns est lié au sous-développement des autres.
Ainsi, la situation que nous vivons actuellement et tous ces débats qui l'accompagnent renforcent ma conviction. Je le répète encore une fois, nous avons besoin d’une volonté politique et d’un engagement militant de tout un chacun. Une lueur d’espoir est là. Chapeau aux services de santé sénégalais, à nos scientifiques, et à tous ces combattants politiques, religieux, hommes de lois, la recherche, la société civile, les organisations paysannes, la jeunesse et les femmes, tous unis derrière le Président de la République, pour faire face à cet ennemi commun de l’humanité qu’est le COVID-19.
Mais cette dynamique nationale doit s’inscrire dans la durabilité. Je trouve irraisonnable que toutes les communautés sénégalaises se mobilisent contre un même ennemi, et qu’après cela, le devenir de notre pirogue commune ne nous rassemble pas pour des transformations saines et durables. J’en appelle aux décideurs politiques, pour développer un dialogue courageux, patient et inclusif autour des propositions portées par la société civile pour une transformation qualitative dans l’ensemble des domaines d'activités. Aujourd’hui, le défi de l’ensemble des acteurs qui s’activent autour du développement du Sénégal, doit être de renforcer cette unité au profit des générations actuelles et futures, pour préserver la gouvernance durable de l’ensemble des ressources dont nous disposons, et assurer le contrôle de notre système sanitaire et éducatif, et le rétablissement des bases fondamentales de nos valeurs culturelles et sociales, quels que soient les idéaux que portent nos hommes politiques.
Et cela est valable pour tous les pays du Tiers-Monde, qui doivent concevoir un modèle de développement lié à leur identité et à leurs ressources, en évitant de se faire obnubiler par des modèles de vie opportunistes.
Prions tous, et pour tous, pour que le Tout Puissant nous débarrasse de cette pandémie, et que nous bâtissions un Sénégal et une Afrique nouvelle, de paix, épanouie, prospère, dans la durabilité.
Mariam Sow, Enda Pronat,
Présidente du Conseil d’Administration du Réseau international Enda Tiers Monde
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