" Toi aussi, mon fils, tu prendras notre pouvoir". Ainsi parla l'empereur romain Auguste au jeune Galba, futur successeur de Néron, sans doute inspiré par la fameuse phrase de Jules César, quand il vit Brutus, son fils adoptif, parmi ses assassins: " Toi aussi, mon fils ".
Le contexte peut être réadapté d'une situation de prophétie comme ce fut le cas avec Auguste ou de surprise et de déception dans le cas de César et Brutus à une situation d'encouragement et de stimulation prétentieuse :" d'autres fils de présidents en Afrique l'ont fait, toi aussi tu le feras, mon fils". Et le scénario de se mettre en branle : tentative de briguer la mairie de Dakar qui se solda par un échec lamentable, ministère surhumain pour faire croire aux Sénégalais qu'il est au-dessus de tous les ministrables de ce pays sans parler de ses pouvoirs exorbitants qui empiètent sur presque tous ceux des autres ministres, y compris le premier d'entre eux, mise en place de réseaux dans toutes les sphères du pouvoir et jusque dans des mosquées de la banlieue avec l'Association des imams de la GC de la banlieue. Suprême sacrilège! Ces derniers auraient même organisé des séances de récitals du Coran pour la gloire du prince, ayant évidemment à l'esprit l'enveloppe qui suivra…."Et n'échangez pas mes révélations contre un vil prix. Et c'est moi que vous devez craindre "Coran, II, 41."Et ne vendez pas Mes enseignements à vil prix.", V, 44;leurs invocations n'iront pas plus loin que le bout de leurs lèvres, et ils le savent très bien.
D'une manière générale, dans ce Sénégal de l'alternance, les fils des grands sont des intouchables, presque des demi-dieux, des" oints du Seigneur", un peu comme les anciens souverains britanniques qui régnaient par le principe selon lequel "Le roi-ou le prince- est l'élu de Dieu, malheur et damnation à ceux qui osent toucher ou résister à l'oint du Seigneur", Macky SALL en a fait l'expérience, mais- à quelque chose malheur est bon- ce fut pour lui une expérience bénéfique en ce sens qu'elle lui a permis de quitter cette galère maléfique dans laquelle il s'était embarqué. Ce sera au tour d'Abdou Latif COULIBALY d'en faire les frais. On ose seulement espérer que la machination diabolique finira en eau de boudin et que la justice n'inversera pas les rôles pour condamner le dénonciateur innocent et laisser en liberté ce coupable qui, soit dit en passant, avait déclaré après avoir quitté le PDS pour le PLS au début des années 90, qu'il préférait " voter pour une chèvre" plutôt que pour l'actuel occupant du palais de Roume.
Pour en revenir à celui qu'on nous présente comme un politicien chevronné et un financier hors pair, le meilleur de tous les fils du Sénégal, "cet enfant" prodigue, celui "que personne dans l'opposition sénégalaise ne peut battre", il suffira de faire un retour sur les dernières élections locales pour constater qu'il a été défait non pas dans une région, un département, une ville, une circonscription, un centre mais un simple bureau, malgré la présence et le vote de ses puissants soutiens. Ce fut le premier échec du projet de dévolution monarchique dans la République du Sénégal. Cependant, que de méfaits, de torts et de frustrations on aura commis en son nom ! Mais leurs auteurs ne perdent rien pour attendre ; il est des torts, surtout à l'endroit de ses semblables, que Dieu punit ici-bas, tout patient qu'il est ; il n'attendra pas l'au-delà pour faire payer auteurs et commanditaires.
Oser dire à ses compatriotes que son fils est meilleur que les leurs est un manque de considération notoire. L'on a coutume de dire que le Sénégal manque de tout, sauf de ressources humaines prestigieuses. Au nom de tous les dignes pères des dignes fils de ce pays, je vous dirai que nos fils et nos filles sont très intelligents, beaucoup plus intelligents que celui que vous nous présentez sous les traits d'un génie et qui veut s'imposer aux Sénégalais. On ne compte pas le nombre de fils du pays qui enseignent dans les grandes universités du monde ou qui occupent de hautes fonctions dans les institutions financières internationales. Pour avoir une petite idée de la valeur intellectuelle de ceux et celles qui font la fierté de ce pays, il suffit de se référer au mensuel "REUSSIR" numéro 45 de juin 2010 : " Collèges du Monde Uni : une couveuse de cracks "pages 12 à 19, nos compatriotes y occupent une place très enviée. Ces fils et filles du Sénégal, qui parlent les langues de ce pays qui les a vus naître et auquel ils s'identifient, n'ont pas attendu que leurs pères obtiennent un quelconque pouvoir pour être ce qu'ils sont. En plus des langues du pays, ils parlent le français mieux que votre champion toutes catégories, ce français qui est pourtant sa langue maternelle, et ce, sans faire de fautes grossières chaque fois qu'ils ouvrent la bouche ou qu'ils prennent la plume. Qu'on en finisse donc avec cette histoire de fils prodige !
Yatma DIEYE, professeur d'anglais, Rufisque
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