La crise a atteint un "seuil critique" au Soudan du Sud, où une famine "catastrophique" menace des millions de personnes, a averti jeudi l'ONG Oxfam, alors que le pays entre dans son sixième mois d'un sanglant conflit que rien ne semble pouvoir arrêter. "Soit nous agissons tout de suite, soit des millions de personnes vont en payer le prix", a lancé Mark Goldring, directeur général d'Oxfam, dans un communiqué. "Un travail de titan nous attend, faire parvenir une aide massive à la population au pire moment de l'année, quand les pluies rendent de nombreuses régions difficiles d'accès et transforment les routes en torrents de boue", a-t-il souligné.
M. Goldring a appelé à "une hausse massive et rapide de l'aide pour empêcher que la faim n'atteigne des niveaux catastrophiques. Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre, nous ne pouvons pas nous permettre d'échouer". Sous forte pression internationale, le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, qui a pris la tête d'une rébellion mi-décembre, ont signé le 9 mai à Addis Abeba un "accord pour mettre fin à la crise au Soudan du Sud", prévoyant notamment l'arrêt des combats, mais ceux-ci ont repris moins de 24 heures plus tard. Un premier cessez-le-feu, signé le 23 janvier, n'avait déjà jamais été appliqué.
La guerre dans la plus jeune nation du monde, indépendante depuis juillet 2011 seulement, a déjà fait des milliers, voire des dizaines de milliers de morts et plus de 1,2 million de personnes ont été chassés de chez elles. Le conflit a commencé sur fond de rivalité à la tête du régime entre MM. Kiir et Machar, divisant l'armée sur des lignes ethniques entre les Dinka et les Nuer, les deux principales communautés du pays auxquelles appartiennent respectivement les deux hommes. Les combats se sont accompagnés de massacres et d'atrocités contre les civils sur des bases ethniques. La Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'Onu et ancienne présidente du Tribunal international pour le Rwanda (TPIR), Navi Pillay, a récemment indiqué avoir reconnu "de nombreux signes précurseurs d'un génocide" au Soudan du Sud dans "les crimes contre l'humanité" dénoncés dans un rapport de l'ONU. L'ONU a estimé à 1,27 milliard de dollars l'aide nécessaire, dont seulement 40% ont été réunis jusqu'ici. Plus d'un tiers de la population - 3,7 millions de personnes - est menacée par la faim, selon les Nations-Unies qui estiment qu'il n'existe qu'un "créneau très étroit" pour éviter la famine.
5 Commentaires
Xeme
En Mai, 2014 (12:06 PM)Rootblog
En Mai, 2014 (12:09 PM)Alphaone
En Mai, 2014 (12:10 PM)M 23
En Mai, 2014 (14:21 PM)Macki
En Juillet, 2014 (18:04 PM)Participer à la Discussion