En République démocratique du Congo (RDC), le parquet général de la République envisage des poursuites contre l'ex-direction de la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (Biac) et ses actionnaires. Le gouverneur de la Banque centrale a porté plainte fin mai et dans les jours qui ont suivi, des mesures conservatoires ont été prises avec des requêtes pour geler les avoirs et les comptes de personnalités et entreprises citées. Du côté des actionnaires comme de l'ancienne direction, on dément toute malversation. La Biac était sous surveillance de la banque centrale depuis 2012. La dernière mission d'audit date de l'an dernier avec un rapport finalement remis en février 2016, quelques semaines avant la plainte déposée par la Banque centrale.
L'actionnaire majoritaire, la famille Blattner, et les entreprises qu'elle contrôle, sont bel et bien accusés de plusieurs maux : manque de transparence avec des sociétés ayant leurs sièges dans des paradis fiscaux, ingérence dans la gestion de la banque, y compris jusqu'à la nomination d'un des fils à un poste de responsabilité, 17 millions de créances, dont une partie douteuse, et très peu d'investissements. Des investissements qui auraient été nécessaires aux réformes engagées pour remettre la banque sur pied.
Le rapport de février 2016 souligne également que la Biac vit au-dessus de ses moyens, avec des salaires et des avantages sociaux pour ses dirigeants trop élevés pour une banque en difficulté. Mais la Banque centrale reconnait des efforts, même si insuffisants, de la partde l'ex-direction et Michel Losembe, pour assainir la gestion depuis leur précédent audit en 2012.
Autre révélation de ce rapport : la part de responsabilité de l'Etat dans la fragilité de l'établissement bancaire avec près de 30 millions de dollars de créances douteuses, à surveiller, et des mauvais payeurs publics comme la société congolaise des postes et télécommunication et la police nationale. En mai dernier, devant les députés, le gouverneur de la Banque centrale avait toutefois reconnu que malgré tout, si l'État ne lui avait pas ordonné de retirer 40 milliards de francs CFA de refinancement à la Biac, la banque n'aurait jamais connu une telle situation.
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