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Poursuite des tirs anti- Gbagbo, à la "demande" de Ouattara (communique)

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Poursuite des tirs anti- Gbagbo, à la "demande" de Ouattara (communique)
La force de l'ONU en Côte d'Ivoire (ONUCI) et la force française Licorne ont poursuivi leurs frappes dans la nuit de dimanche à lundi près de la résidence du président sortant Laurent Gbagbo, dont les forces ont réussi ces derniers jours à regagner du terrain à Abidjan face aux combattants d'Alassane Ouattara.
 
Le camp Gbagbo a aussitôt accusé la France de n'avoir pas d'autre objectif que d'"assassiner" le président sortant.
 
Peu après minuit, une nouvelle série de frappes aux missiles a été déclenchée en direction de la résidence du président, a-t-on appris de source proche de l'opération et auprès de témoins.
 
Dans un communiqué publié dans la nuit, Alassane Ouatara a annoncé qu'il avait demandé" le jour même au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon la "neutralisation" des armes lourdes de son adversaire, "conformément à la résolution 1975" de l'ONU.
 
En fin de journée, deux missiles avaient été tirés dans le secteur de la résidence présidentielle vers 18h45 (heure locale et GMT), a rapporté un habitant. Des tirs nourris de mitrailleuses lourdes ont répondu dans ce quartier pro-Gbagbo, selon la même source.
 
Dans un contexte de détérioration de la situation politique et sécuritaire, les hélicoptères de l'ONUCI et de la force Licorne avaient tiré auparavant "plusieurs missiles sur des véhicules blindés situés à l'extérieur de la résidence de Laurent Gbgabo" dans le quartier de Cocody (nord), a indiqué une source proche de l'opération à l'AFP.
 
Un habitant de Cocody a dit avoir vu "un hélicoptère français tirer quatre missiles dans le secteur de la résidence", peu avant 17h00.
Ces frappes ont été menées "pour neutraliser les armes lourdes" dans les environs du palais et de la résidence de Laurent Gbagbo ainsi que dans plusieurs camps militaires, a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'ONUCI.
 
"On a repris l'opération consistant à neutraliser les armes lourdes partout où elles se trouvent. L'ONUCI et Licorne ont entrepris de viser des cibles en plusieurs endroits, notamment aux abords du palais présidentiel et dans les environs de la résidence présidentielle", a déclaré le porte-parole Hamadoun Touré.
 
Les tirs ont également visé aussi "les camps où les exercices de reconnaissance ont permis d'identifier des armes lourdes", a-t-il ajouté.
 
"Au cours des trois, quatre derniers jours, on a constaté une utilisation de ces armes lourdes contre les populations civiles et les Casques bleus. Les tirs contre le siège de l'ONUCI ont continué, d'où la nécessité de réagir pour protéger les populations civiles conformément à notre mandat", a-t-il ajouté.
 
Ces informations sont reprises dans un communiqué publié à New York de M. Ban Ki-moon.
 
"La poursuite de l'utilisation d'armes lourdes contre les populations civiles et les Casque bleus, ainsi que les attaques contre le quartier général du gouvernement légitime, m'ont poussé, une fois de plus, à ordonner à l'ONUCI d'utiliser tous les moyens nécessaires pour empêcher l'utilisation des ces armes", a dit M. Ban.
Le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello, a dénoncé les frappes, affirmant que la France "cherchait des prétextes pour réattaquer", en référence à l'attaque samedi sur le QG d'Alassane Ouattara, démentie par le camp Gbagbo.
Pour la France "il n'y a pas d'autre objectif" que d'"assassiner le chef de l'Etat, tout le reste n'est que prétexte", a-t-il dit.
 
Des tirs à l'arme lourde avaient repris dimanche près du palais présidentiel dans Abidjan. Le Plateau et Cocody sont largement contrôlés par les forces fidèles à Laurent Gbagbo, qui s'y battent avec acharnement contre celles d'Alassane Ouattara.
Samedi, le Golf Hôtel, où M. Ouattara et son gouvernement sont reclus depuis le début de la crise post-électorale il y a plus de quatre mois, a été la cible de tirs, notamment de mortiers.
 
La France, dont la force militaire Licorne tient l'aéroport d'Abidjan, dans le sud de la ville, et l'ONU ont toujours affirmé qu'elles n'avaient pas pour mission de renverser M. Ggbabo.
 
Les forces d'Alassane Ouattarra essaient de sécuriser la capitale économique, dont la population, évaluée à quatre millions d'habitants, est au bord d'une catastrophe humanitaire.
 
"Nous avons de très vastes mouvements de population d'un quartier à l'autre (à Abidjan) car aucun quartier n'est vraiment sécurisé", a déclaré le coordonnateur humanitaire entre les agences de l'ONU et des ONG, Ndolamb Ngokwey, contacté au téléphone à Abidjan depuis Paris.
 
Interrogé sur la présence de cadavres dans les rues de la métropole économique ivoirienne, ce responsable a répondu: "Beaucoup de personnes m'ont raconté qu'il y avait beaucoup de cadavres qui jonchaient les rues, et pas seulement dans le quartier des ambassades".


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