Au Niger, le délai pour déposer les désistements au second tour de la présidentielle a expiré ce jeudi 10 mars au soir. Les candidats avaient jusqu'à 23h30 pour annoncer leur décision. Il ya deux jours, l'opposition soutenant Hama Amadou face au président sortant Mahamadou Issoufou a annoncé qu'elle suspendait sa participation au processus électoral, sans officiellement se retirer.
A l'expiration du délai de 72 heures, aucune lettre de désistement de la part du candidat Hama Amadou n'a été enregistrée auprès de la Cour constitutionnelle. Le délai pour se rétracter expirait ce jeudi soir. Sur le bulletin électoral, le candidat de l'opposition figurera donc bien aux côtés du président sortant Mahamadou Issoufou, pour le second tour de la présidentielle du 20 mars.
Ecroué dans une affaire controversée de trafic d'enfants, Hama Amadou « est bien partant » pour le second tour de l'élection présidentielle, selon l'un de ses avocats cité par l'Agence France-Presse (AFP).
La coalition de l'opposition (COPA), très critique sur le premier tour de la présidentielle, avait annoncé mardi 8 mars qu'elle avait décidé de « suspendre sa participation au processus électoral en cours » avant le second tour prévu le 20 mars. « La COPA a juste dit qu'elle suspend sa participation au processus, mais Hama est bien partant pour l'élection », a finalement déclaré son avocat à l'AFP, ce jeudi.
Mission impossible pour Hama Amadou ?
Au premier tour, le président Issoufou, 64 ans, chef du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNSD) a recueilli 48,43% des voix devant à Hama Amadou du Mouvement démocratique nigérien (Moden) qui lui a récolté 17,73 % des suffrages.
Cette différence de plus de 30 points, difficile pour l'opposant d'espérer renverser la tendance. En fin stratège, Hama Amadou aurait résisté à plusieurs sollicitations de la part de ses camarades de l'opposition, dont certains ont souhaité qu'il se désiste en faveur de l'un des membres en liberté. Selon un de ses proches, en restant dans le processus électoral sans battre campagne et sans que ses partisans ne participent au vote, Hama Amadou compte « discréditer son adversaire Mahamadou Issoufou qui sera ainsi élu avec un score à la soviétique ».
Une autre stratégie évoquée est qu'en restant candidat, l'opposant aurait plus de chances d'être libéré et de rester le chef de file de l'opposition nigérienne.
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