A Kidal, au nord du Mali, un entrepôt de vivres destinées à l'assistance humanitaire a été pillé par des habitants, lundi 6 juin. Les denrées devaient couvrir, pendant un mois, les besoins alimentaires de plus de 11 000 personnes vulnérables réparties dans les 11 communes de Kidal.
Ute Kollies, chef du bureau Ocha-Mali dénonce ce pillage survenu à Kidal et ses conséquences pour les plus vulnérables, d'autant qu'il intervient peu avant la période de soudure et alors que la pluie risque de couper les routes d'acheminement de l'aide. « C’est un événement très difficile à gérer parce que Kidal en tant que région est déjà difficile [d'accès]. Nous avons eu un pré-positionnement de denrées dans la région pour assurer que les [personnes] vulnérables recevront le soutien nécessaire pendant la saison de soudure. Et les conséquences de ce comportement sont très graves parce que la distribution a été faite de manière anarchique et les personnes qui sont les plus vulnérables sont les personnes qui sont maintenant démunies », explique-t-elle.
Alors comment expliquer que ce pillage ait eu lieu ? Certains habitants de Kidal évoquent une partialité dans la distribution qui aurait poussé les personnes frustrées à s’attaquer au dépôt. L'Ocha conteste cette vision des choses : « Les évaluations dans n’importe quelle région sont faites avec des indicateurs concrets qui [précisent quelle] est la vulnérabilité des populations sur place. Malheureusement, la perception de certaines personnes dans la région est qu’une certaine [catégorie] de la population est délaissée. Ils remettent en question la neutralité des humanitaires. Je suis à 100 % convaincue que les évaluations se sont faites avec une méthodologie acceptable par tout le monde. C’est important de comprendre que la vulnérabilité est l’indicateur le plus important pour nous ».
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