Le dirigeant Mouammar Kadhafi a affiché sa détermination à "écraser l'ennemi", l'armée libyenne annonçant son arrivée imminente à Benghazi, ville symbole de la révolte, l'Occident restant impuissant à stopper la répression sanglante de l'insurrection. Mercredi en début de matinée, selon des journalistes de l'AFP, le calme régnait à Benghazi, deuxième ville de Libye, tombée selon les insurgés entre leurs mains le 17 février et siège de leur instance dirigeante, le Conseil national de transition (CNT).
Des tirs ont retenti mercredi jusqu'à 04H00 (02H00 GMT) mais selon des insurgés il s'agissait de tirs de joie après des rumeurs, infondées selon des témoins à Tripoli, sur un bombardement ayant visé la résidence de Kadhafi. Le régime autoritaire du "Guide de la Révolution" libyenne, au pouvoir depuis 42 ans, est contesté depuis le 15 février par un soulèvement qui s'est transformé en guerre civile. Mardi soir, un mois après le début de l'insurrection, le colonel Kadhafi a juré dans un discours télévisé d'"écraser les ennemis". "S'il s'agit d'un complot étranger nous allons l'écraser, s'il s'agit d'un complot intérieur nous allons aussi l'écraser", a-t-il affirmé, qualifiant les rebelles de "rats, chiens égarés". "Les colonisateurs seront vaincus, la France sera vaincue, l'Amérique sera vaincue, la Grande-Bretagne sera vaincue", a-t-il ajouté. En écho à ce discours belliqueux, l'armée libyenne a annoncé dans un communiqué une opération imminente contre Benghazi, à un millier de km à l'est de Tripoli. S'adressant aux habitants de la ville, l'armée a affirmé: "les forces armées arrivent pour assurer votre sécurité". Le vice-ministre des Affaires étrangères Khaled Kaaim a déclaré pour sa part à l'AFP que les forces loyales au colonel Kadhafi "se dirigeaient vers Benghazi". Mardi, les forces gouvernementales ont lancé l'aviation et l'artillerie lourde contre Ajdabiya, noeud de communication stratégique et dernier verrou tenu par les rebelles avant Benghazi, 160 km plus au sud, coupant la principale route entre les deux villes. La télévision officielle puis M. Kaaim ont annoncé qu'Ajdabiya était contrôlée par les forces loyalistes. Le porte-parole militaire du CNT Khaled El-Sayeh a démenti une retraite des insurgés vers Benghazi, malgré des scènes de débandade dont a été témoin un journaliste de l'AFP mardi en fin d'après-midi. Des centaines de civils et d'insurgés fuyant Ajdabiya arrivaient dans le sud de Benghazi à bord de voitures, camions et pick-up. "J'ai pris ma famille, le plus d'affaires possible et on est parti", a déclaré à l'AFP un père de famille, Saïd, 42 ans, racontant "il y a eu beaucoup de bombes". Les combats à Ajdabiya ces deux derniers jours ont fait au moins cinq morts et une vingtaine de blessés, selon des médecins. "Il y a encore quelques éléments qui tirent et nos forces sont en train de les pourchasser", a affirmé Khaled Kaaim. L'ONG Médecins sans Frontières (MSF) a retiré son personnel de Benghazi, soulignant que "tout le monde évacue Benghazi, humanitaires comme journalistes". Les grandes puissances réunies au sein du G8 à Paris ont écarté faute de consensus l'option militaire pour ralentir les forces de Mouammar Kadhafi, se bornant à promettre pour cette semaine une nouvelle résolution à l'ONU sur des sanctions renforcées. Les pays de l'Otan devaient mercredi poursuivre une réunion sur les options militaires à leur disposition si l'alliance décidait d'intervenir. Selon l'ambassadeur français à l'ONU, la France et la Grande-Bretagne continuaient de soutenir l'idée d'une résolution comprenant la possibilité d'une zone d'exclusion aérienne en Libye. "Le temps est compté et dans les heures qui viennent, le moins que nous puissions faire ici est d'imposer une zone d'exclusion aérienne", a déclaré Gérard Araud à la presse mardi soir. Selon M. Araud, un vote ne devrait pas intervenir avant jeudi. Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a affirmé pour sa part mercredi sur son blog que "plusieurs pays arabes" étaient prêts à "une participation effective" à une opération militaire en Libye, ajoutant qu'il n'était "pas encore trop tard" pour intervenir. Les Américains pour leur part jouent la prudence résistant aux appels à se lancer dans une action militaire. Sur le terrain, les insurgés ont indiqué être toujours maîtres de Misrata (150 km à l'est de Tripoli) mais les forces gouvernementales étaient rassemblées dans une caserne proche, laissant présager une attaque. Zouara, ville située à 120 km à l'ouest de Tripoli a été reprise lundi par les pro-Kadhafi. Depuis le 15 février, la répression sanglante de l'insurrection a fait au moins des centaines de morts et poussé plus de 250.000 personnes à fuir le pays.
6 Commentaires
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En Mars, 2011 (10:18 AM)Taz
En Mars, 2011 (10:27 AM)Undefined
En Mars, 2011 (10:34 AM)Ngakham1
En Mars, 2011 (10:37 AM)vive khadhafi
vive khadhafi
vive khadhafi
vive khadhafi
vive khadhafi
vive khadhafi
Khadhafi
En Mars, 2011 (11:43 AM)Participer à la Discussion