Ethiopie et Soudan tentent de calmer le jeu après les violences frontalières de jeudi. Une milice Amhara, soutenue par l’armée éthiopienne, avait pénétré plusieurs fois sur le territoire soudanais. Des combats avaient éclaté entraînant la mort d’au moins un officier soudanais et de plusieurs civils. Khartoum avait tapé du poing en convoquant le chargé d’affaires éthiopien au Soudan et en annonçant l’envoi de renforts à la frontière. Mais ce dimanche, les deux côtés ont préféré éviter l’escalade.
Khartoum a semblé s’adoucir, dimanche 31 mai, lorsqu’un porte-parole de l’armée a proposé des patrouilles conjointes afin d’assurer la sécurité de la frontière. Dans la foulée, la diplomatie éthiopienne a tendu la main, en utilisant une rhétorique d’apaisement, parlant de nécessaire « dialogue cordial », en présentant ses condoléances aux victimes. Enfin, Addis-Abba a proposé une enquête conjointe.
Depuis longtemps, les agriculteurs éthiopiens font des plantations côté soudanais. On dit qu’ils étaient tolérés par le pouvoir soudanais de l’époque, suite à un accord entre Omar el-Béchir et le dirigeant éthiopien, Méles Zenawi, dans les années 1990. En échange, les forces éthiopiennes devaient empêcher l’opposition armée soudanaise de trouver refuge en Ethiopie et de l’utiliser comme base pour lancer des attaques contre Khartoum.
En tout cas, la donne a changé avec la chute de Omar el-Béchir. Le chef actuel du Conseil souverain, le général al-Burhan, semble avoir une position plus ferme sur la question, d’autant que l’officier a passé l’essentiel de sa carrière au sein des troupes frontalières. Aussi, il est possible qu’il en fasse une affaire personnelle.
Par ailleurs, les deux pays ne semblent pas avoir intérêt à une escalade, alors que des négociations très sensibles sur le barrage de la Renaissance, construit par l’Ethiopie et qui envenime les relations dans la région, pourraient reprendre prochainement, après des mois de blocage.
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