Le programme de recherche dénommé "Indicateurs relatifs aux sciences et technologies agricoles" (ASTI), mené au Sénégal et dont les résultats viennent d’être publiés à Dakar, révèle que 59% des chercheurs sénégalais ont plus de 50 ans.
59% des chercheurs sont âgés de plus de 50 ans au Sénégal. Le résultat de cette étude traduit sans doute une des conséquences de la fuite des cerveaux de ce continent vers les pays du Nord. Un autre phénomène noté par l’étude est la régression des investissements dans la recherche agricole au Sénégal depuis 2000, alors que, durant les années 1980 et 1990, la dépense publique dans la Recherche, en pourcentage de sa production agricole, était l’une des plus élevées de l’Afrique de l’Ouest. Il s’y ajoute qu’au cours des cinq dernières années, l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) a subi également de sérieuses pertes dans sa capacité de recherche, tout comme l’Institut de technologie alimentaire (ITA), à cause de la disparité des niveaux de salaires entre les instituts publics et le secteur privé et l’Enseignement supérieur.
Des situations qui seraient dues aux réductions dans le financement des bailleurs de fonds et de l’État. Toutefois, elle montre que les chercheurs agricoles sénégalais restent parmi les plus qualifiés de l’Afrique de l’Ouest.
Selon Louis Sène, de la Direction scientifique de l’ISRA, « la Recherche et le Développement public dans l’agriculture au Sénégal ont été affectés par les réductions intervenues dans leur financement et leur capacité depuis le milieu des années 1980 ». En outre, ajoute-t-il, les données détaillées rassemblées dans les conclusions de l’ASTI permettent aux décideurs politiques sénégalais de mieux cibler les futurs investissements agricoles, en particulier en faveur des petits exploitants. Pour sa part, le coordonnateur du programme ASTI, Gert-Jan Stdas, a indiqué que l’innovation dans l’agriculture est fondamentale pour promouvoir la productivité agricole, stimuler la croissance économique nationale et améliorer les conditions de vie de tous les citoyens.
Selon lui, les organismes de recherche agricole bien gérés et disposant d’un personnel suffisant sont essentiels pour le progrès des sciences et technologies agricoles. Dirigée par l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), pour le compte du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI), et financée par la Fondation Bill et Melinda Gates, l’étude a concerné plus de 30 pays africains avec comme objectif d’évaluer et comparer les tendances et développements récents en matière de recherche agricole sur le continent.
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