La junte militaire qui a pris le pouvoir le 12 avril en Guinée-Bissau a annoncé, mercredi 25 avril, qu'elle ne sera pas en mesure de verser les salaires des agents de l'Etat, payés habituellement le 25 du mois.
"En l'absence du gouvernement et dans les circonstances actuelles
depuis le soulèvement militaire du 12 avril, le commandement militaire
(junte)" informe "qu'il ne sera pas possible de verser les salaires des fonctionnaires de l'administration publique le 25 de ce mois, comme habituellement", annoncent les putschistes dans un communiqué.
Ils ne précisent pas de nouvelle date, mais disent qu'ils espèrent que le versement se fera "probablement la semaine prochaine" ou à l'issue des négociations en cours avec une commission technique de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao, quinze pays dont la Guinée-Bissau). Au sortir
de ces discussions qui visent au rétablissement de l'ordre
constitutionnel et à la formation d'un gouvernement, cette équipe
dirigeante "définira (...) comme priorité le paiement des salaires aux agent de l'Etat", ajoutent les putschistes, en exhortant les Bissau-Guinéens à la patience et à la compréhension.
PAS D'ACCORD
Selon une source proche des discussions, la mission de la Cédéao qui était arrivée dimanche à Bissau pour tenter de trouver
une issue négociée à la crise née du coup d'Etat du 12 avril a quitté
la Guinée-Bissau mardi, sans qu'un accord ait pu être trouvé avec les
putschistes. De même source, les pourparlers qui se déroulaient à huis
clos ont achoppé sur la question de la libération des responsables
renversés, toujours détenus par l'armée et du rétablissement des institutions.
Le président intérimaire, Raimundo Pereira, et le premier ministre, Carlos Gomes
Junior, ont été arrêtés le 12 avril par les putschistes, ainsi que
d'anciens membres du gouvernement et du parti de M. Gomes. Un sommet
extraordinaire de la Cédéao doit se réunir jeudi à Abidjan pour évoquer
notamment la crise en Guinée-Bissau, ex-colonie portugaise dépendant de
l'aide internationale. En raison du putsch, le pays a été suspendu de leurs instances par l'Union africaine
et la Francophonie, la Banque mondiale et la Banque africaine de
développement ont annoncé qu'elles suspendaient leur aide au
développement en sa faveur.
1 Commentaires
Nico
En Avril, 2012 (13:42 PM)Participer à la Discussion