L'ex-président égyptien Hosni Moubarak et deux de ses anciens ministres ont été condamnés samedi par un tribunal du Caire à une amende de 90 millions de dollars (65 millions d'euros). les trois hommes ont été reconnus coupables d'avoir "porté préjudice à l'économie" nationale en coupant internet et le téléphone pendant la révolte populaire du 25 janvier qui a entraîné la chute de M. Moubarak le 11 février.
Cette somme correspond au coût estimé de la coupure d'Internet pendant cinq jours décidée par le gouvernement égyptien. Selon une première estimation publiée le 3 février par l'OCDE, "les services bloqués (les télécommunications et l'Internet) représentent environ 3 % à 4 % du produit intérieur brut, soit une perte de 18 millions de dollars [13 millions d'euros] par jour".
Le président déchu, son ancien premier ministre Ahmad Nazif et l'ex-ministre de l'Intérieur Habib el-Adli ont été conjointement "condamnés à payer à l'Etat 540 millions de livres égyptiennes à partir de leurs fonds personnels", a indiqué une source judiciaire. L'ex-chef d'Etat devra verser 200 millions de livres (33,5 millions de dollars), M. Nazif 40 millions de livres (6,7 millions) et M. Adli les 300 millions restants (50,3 millions de dollars).
BLACK-OUT
Les quatre principaux fournisseurs d'accès à internet ont eu leurs services suspendus quasi-simultanément le 28 janvier, quelques jours après que les manifestations hostiles au régime de M. Moubarak eurent commencé.
Les trois opérateurs égyptiens de téléphones portables avaient quant à eux reçu instruction de suspendre leurs réseaux et de suivre à la lettre les ordres du pouvoir, avait alors rapporté le géant britannique de la téléphonie Vodafone. Les cinq jours qui ont suivi ont donné lieu au plus grand black-out jamais orchestré officiellement, selon des experts. (Lire notre cadrage : "Comment le pouvoir a coupé Internet en Egypte").
BIENTÔT UN PROCÈS EN ASSISES ?
Quelque 23 millions d'Egyptiens disposent d'un accès occasionnel ou régulier à internet, selon des estimations officielles, soit plus d'un quart de la population du pays. Nombre de leaders de la contestation se servaient du web pour coordonner les rassemblements, lançant notamment des appels sur Facebook.
Au moins 846 personnes ont perdu la vie, et 6 000 autres blessés, durant la révolte qui a entraîné la chute de M. Moubarak, actuellement hospitalisé à Charm el-Cheikh, dans le Sinaï (est). L'ancien président est accusé de corruption et d'être responsable de la mort des manifestants. Ses deux fils, Alaa et Gamal, sont incarcérés dans une prison du Caire, tout comme plusieurs autres caciques du régime déchu.
Le parquet égyptien a annoncé mardi le renvoi devant une cour d'assises de Moubarak et de ses deux fils. Les trois hommes vont être jugés pour le meurtre de manifestants et pour corruption.
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Cams
En Mai, 2011 (16:38 PM)Participer à la Discussion