Le procès très attendu de deux hommes accusés d’avoir tué une fillette de 7 ans s’est tenu ce lundi 15 juin à Cotonou. L’enlèvement et l’assassinat de Gracia Prunelle dans le but de prélever ses organes pour la préparation d’un « savon magique » a ému le pays. La cour a prononcé un acquittement au bénéfice du doute et condamné le second prévenu à la réclusion criminelle à perpétuité.
La Cour a condamné Martial Bignon Zoï à la réclusion criminelle à perpétuité. A la surprise générale, son co-accusé, Gratien Missigbèto, a été acquitté au bénéfice du doute. Le procureur de la République, ministère public à l’audience, a annoncé qu’il allait faire appel.
C’est pourtant Gratien Missigbèto, 22 ans, qui a demandé à Martial Bignon Zoï un gris-gris pour faire prospérer son arnaque sur internet. Martial Bignon Zoï lui a alors promis « le savon de la chance » dont la préparation nécessite des organes humains. Martial Bignon Zoï a d’abord ciblé sans succès des prostituées avant de jeter son dévolu sur Gracia Prunelle, 7 ans, dont il connait bien les parents. Le 3 février, en fin d’après-midi, la petite fille est enlevée et tuée avec un pilon et un couteau.
Martial Bignon Zoï a reconnu les faits lors d'un récit glaçant et devant une assistance prise par l'émotion. « Il faut être un monstre froid pour infliger tant de violence à une fillette de 7 ans », a dénoncé le procureur.
Tout au long du procès, les parents de Gracia sont restés dignes. Tous avaient enfilé un t-shirt blanc à l’effigie de la petite fille, avec comme inscription dans le dos, « non à l’assassinat des enfants ». Mais ils ne comprennent pas l’acquittement de Gratien Missigbèto. Le ministère public a pourtant essayé de convaincre la cour sur la complicité de pratiques de charlatanisme du commanditaire. Ce dernier a même versé 18 000 F pour le sordide travail.
L’avocat de Gratien Missigbèto a expliqué qu’ « il n’y a aucun élément matériel contre son client ». La cour l’a suivi. Me Nadine Sakponou Dossou, l’avocate des parents de Gracia Prunelle, n’est pas satisfaite de la décision : « Je suis mitigée. Si le commanditaire n’avait pas commandé son gris-gris, l’autre n’aurait pas tué la petite. Il faut condamner aussi ceux qui font appel aux personnes qui font du gris-gris au motif qu’ils ont envie d’être riches. »
Le commanditaire acquitté et le condamné ont quitté la salle, menottés ensemble et sous bonne escorte policière.
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