Pas facile de déloger l'ex-président ivoirien, dont les fidèles se renforcent. Les limites de la politique interventionniste française risquent d'être bientôt atteintes. Que faire désormais ?
Un risque d'« enlisement » : l'avertissement a été lancé, hier, par Laurent Fabius. Le mot résume bien le sentiment d'une partie des commentateurs et des hommes politiques français, le socialiste Benoît Hamon exigeant, par exemple, des « clarifications » sur la poursuite de l'intervention en Côte d'Ivoire.
Alors que les avocats français d'Alassane Ouattara ont demandé, hier, à l'Onu et à la France d'« éliminer sans délai les armes lourdes, neutraliser les miliciens à la solde de Gbagbo qui constituent une force d'occupation illégale, et remettre à la justice le candidat battu », l'évolution de la situation militaire dans Abidjan n'incite guère à l'optimisme.
La résidence de l'ex-Président bombardée
Le blocus que les Forces républicaines pro-Ouattara espéraient imposer autour de la résidence de Laurent Gbagbo n'a pas tenu. Pas assez aguerries, pas assez unies, voire divisées, les unités des FRCI n'ont pas pu empêcher les loyalistes de reconquérir le terrain perdu à Cocody et de lancer, samedi soir, une attaque contre le Golf Hôtel, quartier général d'Alassane Ouattara. Les défenseurs de Laurent Gbagbo se sont même renforcés : des miliciens les ont rejoints et font le coup de feu à Cocody, sur le Plateau, à la Cité U de Port-Bouet et à Riviera 3.
Les revers du camp Ouattara ont redonné confiance à Laurent Gbagbo, qui s'en prend désormais ouvertement à la France. Hier, son porte-parole, Ahoua Don Mello, a déclaré que « le président Gbagbo a appelé à la résistance contre les bombardements et les agissements de l'armée française en Côte d'Ivoire ».
De quelle marge de manoeuvre la France dispose-t-elle désormais ? Doit-elle suivre les avocats d'Alassane Ouattara et adopter une attitude résolument offensive ? Hier soir encore, ses hélicoptères (avec deux MI-24 de l'Onu) ont bombardé, à plusieurs reprises, le secteur de la résidence de Laurent Gbagbo. Des blindés auraient été détruits ainsi qu'une partie du bâtiment.
La France doit-elle, au contraire, limiter son action à la protection des étrangers, à l'aide des populations en détresse et à la relance des échanges maritimes en relançant les ports d'Abidjan et de San Pedro ? L'activisme politique de l'Élysée, aussi bien en Côte d'Ivoire qu'en Libye, a été louable. Il faut qu'il reste cohérent et justifié.
1 Commentaires
Rte
En Avril, 2011 (04:37 AM)Participer à la Discussion