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Tourisme

Kédougou, une région carrefour à l’ombre des collines

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Kédougou, une région carrefour à l’ombre des collines

Kédougou, cette vaste région du Sénégal oriental, est entourée de grandes collines. Dans cette localité aux us et coutumes différents de ceux du reste du pays, se dresse un horizon paradisiaque que l’on n’a pas l’habitude de voir. Un beau relief avec ses sites mythiques. Malgré une pauvreté qui contraste à bien des égards avec la richesse de son sous-sol et de ses forêts, Kédougou demeure une destination captivante.

Enfin, le ciel au dessus de la capitale se rebelle et libère, par parcimonie, ses vannes. Rien de dramatique car quelques kilomètres plus loin, la pluie a cessé. Apparemment, Dakar n’en veut pas. Le long des 702 kilomètres à parcourir, des villes du centre du pays, elles, (Kaolack, Kaffrine, Koussanar, Fatick, Koupentoum, en passant par Koungueul), tendent toutes leurs bras à l’hivernage qui s’est installé de manière parcellaire. L’herbe pousse ça et là mais en moindre quantité. Néanmoins, de Dakar à l’extrême sud-est, il existe une stratification tant du tapis herbacé que du relief. Dakar et certaines régions, avec leurs steppes et leurs savanes, se plient volontiers au dictat de dame nature. Elles laissent ainsi la place aux collines du Sénégal oriental ainsi qu’à une flore très fournie, très belle, du reste. On s’oxygène avec cette odeur d’hivernage qui vous colle à la peau. Sur la route de cette zone à plus de 700 kilomètres de Dakar, les passagers passent par toutes les émotions avec la beauté du spectacle à travers le défilé incessant des collines. Ces dernières se liguent les unes aux autres et sont tapissées sur leurs flancs par une luxuriante verdure. Un paysage idyllique, une découverte qui se grave dans la mémoire du novice qui visite ces zones pour la première fois. C’est dans cette douce balade, avec ces tableaux méconnus qui s’offrent à vue qu’apparait Dialakoto. Une bourgade aux nombreux dos de… chameaux sur la route qui incommodent les passagers. La secousse est intense, le corps est endolori à tout endroit.   Dialakoto, ce bled dépassé à toute vitesse rappelle également que l’on est en plein examen de fin d’années. Des élèves qui ont fini de plancher sur les épreuves du Bfem, cahier à la main devisent calmement. Le chemin est encore loin, très loin même informe un des membres de notre équipe. Le moral est ainsi en berne.

NIOKOLO KOBA : ENTRE MERVEILLES ET GALERE

En quittant Tambacounda, Diénoudiela à 144 km de Kédougou, demeure le dernier village à la lisère du parc national Niokolo Koba. Le barrage des agents des Eaux et Forêts matérialisant les délimitations dépassé, nous voila de plein fouet dans ce grand poumon écologique qui s’étend sur à peu près un million d’hectares. Le chauffeur s’engage sur plus de 90 km sans qu’on ne découvre aucun village. Seuls les cris des oiseaux soutiennent notre avancée, excepté le ballet des camions gros porteurs maliens, qui conduisent leurs remorques parfois avec une insouciance déconcertante. Encore, rien à l’horion. Bref, on scrute des deux côtés de cette forêt drue à la recherche, du singe, du babouin, de l’antilope, de la flore authentique ou toutes autres merveilles. Pour l’instant, ces bêtes se terrent, la chaleur oblige, seule cette forêt ligneuse parfois de marécages tantôt de bambous souhaite bonne route aux voyageurs. Ils nous laissent affronter ce tronçon cabossé, poussiéreux et difficilement domptable. Les corps sont en compote, le chemin est long et le slalom est infernal. En entrant dans Niokolo Koba, on s’était pris à rêver de cette faune dont l’on vante le caractère exquis mais c’est le néant.

Peut être que ce singe avait entendu nos complaintes. Nonchalamment, il s’accroche sur l’arbre tout à côté. Les surprises et étonnements venaient de débuter. Une meute de babouins, une antilope et son petit, plus loin un groupe de phacochères tout crasseux pataugeant dans une mare boueuse, tous défilent sous nos yeux avides de découvertes. Le clou a été cette rencontre avec le Koba, un animal entre antilope et cerf à cause de ses longues cornes. Tout ouïe, remuant les oreilles, cet herbivore ne semble pas être effrayé par notre présence. Stoïque et tout luisant avec sa toison qui brille au contact du soleil, le Koba fait le curieux en levant sa tête vers nous.

LE FLEUVE MAKO ET SES LINGERES

Il y’a quelques chose de bon dans le fait que l’on ait dépassé sans accrocs le Niokolo Koba. Le chauffeur peut être maintenant tranquille. Lui qui tiquait à l’idée de voir surgir un lion, une panthère ou autre carnivore. Les dos d’ânes érigés récemment dans le parc, il les escaladait sans ralentir. Autre bonne nouvelle également, finies les routes défoncées, le bitume est lisse à partir de Niéménéké (1er village après le parc en direction de Kédougou) et les collines font leur apparition pour le plaisir des yeux. Cette cordillère d’élévation est plus visible à Mako, ville aux belles cases, aux enfants si remuants avec son pont qui enjambe la Gambie. Ce fleuve à la particularité d’enserrer Kédougou. Et parfois à Mako apparaissent des hippopotames en temps de crue du fleuve, renseigne un agent des Eaux et Forêts. Durant l’hivernage, ce pont, seul porte d’entrée pour aller à Kédougou, peut disparaître à de rares occasions sous les eaux. Un drame d’autant que le terroir est ainsi alors coupée du reste du pays. Dans ce patelin, une plaque indiquant une société minière spécialisée dans à la recherche d’or est très visible. Ça commence à sentir le métal jaune, alors que l’on se trouve à une quarantaine de kilomètres du point de chute.

Plus on s’approche de Kédougou, plus la ville se laisse découvrir. A l’entrée, elle grandit avec surtout ses constructions à cheval entre modernité et tradition. Des habitations faites en briques avec des toits de chaume. Sur le chemin, des vaches, chèvres et moutons tous de race « Ndama », caractéristiques des zones sud, disputent le passage aux automobilistes. Ils font la loi ici et tout le monde doit s’y plier. Enfin, Kédougou se dessine. La voilà, la cité sénégalaise carrefour entre la Guinée et le Mali, ces pays limitrophes. De vue, on donne raison à ceux qui pensent que cette cité est la fille des collines, tellement ces hauteurs semblent la dorloter. Tel un enfant, Kédougou est lové dans les bras de ces élévations. Un tour permet de remarquer la dizaine de campements touristiques très présents en ville. Kédougou a ce charme qui attire les touristes. Entre les chutes de Dindéfélo, les Bédik, Bassari, Djallonké ou encore le parc Niokolo Koba même s’il est assez loin et bien d’autres zones encore, la région à beaucoup de potentiels culturels et touristiques à offrir aux férus de découvertes. La région de Kédougou regorge d’immenses potentialités minières et naturelles. Avec environ 135 000 habitants, l’enjeu, dans cette localité, reste aujourd’hui ses ressources minières. Face au manque d’infrastructures et une pauvreté notoire, la région recèle un énorme potentiel de ressources minières. Les différentes ressources minières estimées sont 800 000 000 de tonnes de minerais de fer de la Falémé, au moins 300 tonnes de ressources d’or en évidence dans le Sabodala, 1 415 000 tonnes de marbre à Bandafassi, Ibel et Ségou. Des ressources dont l’exploitation représente aujourd’hui un vrai enjeu dans la zone compte tenu de « l’espoir des populations de bénéficier davantage des retombées de ces ressources en termes d’emploi et d’infrastructures diverses ».

Quelques difficultés et des richessess

Aujourd’hui, d’autres permis sont délivrés pour la recherche du cuivre. Avec ses 16 896 km² de superficie, la contrée présente des sols très riches, une bonne pluviométrie et de nombreux cours d’eau pouvant favoriser la diversité des cultures céréalières et industrielles…Cependant, malgré ses énormes chances, Kédougou reste confrontée à d’énormes problèmes avec un déficit « inquiétant » d’infrastructures administratives (les locaux abritant la gouvernance, la chambre de commerce, le conseil régional, la préfecture, sont tous en location privée), sanitaires, routières, hydrauliques. A ces écueils s’ajoutent « un manque d’emploi des jeunes, des zones difficiles d’accès, un revenu journalier jugé très bas (42% des populations sont pauvres, 41% moyennement pauvres et seul 1,8% comme très riche) ».

Dans cette localité du sud-est du pays où les potentialités culturelles et touristiques sont aussi présentes avec des sites impressionnants à l’image des cascades de Dindéfélo, de Lombel, de Toumanya ( dans le Fongolimbi), du village Bedick d’Iwole…et les minorités ethniques bedick, bassari, djallounké et coniagui, l’espoir ne semble être permis, en grande partie, aux yeux de bon nombre d’habitants, qu’à travers l’exploitation des ressources minières dont principalement, l’exploitation traditionnelle de l’or. «Gage douteux» du décollage de la région. Telle la ruée vers l’or draine avec elle, une kyrielle de problèmes du point de vue sanitaire, environnemental, sécuritaire…

Maitrise des maladies

La cité la plus orientale du pays reste une région très en retard sur le plan sanitaire, avec une population faible et très dispersée. Kédougou fait 4 fois Thiès, mais du point de vue densité, la capitale du Rail fait son double. Sur le plan sanitaire se posent des problèmes d’évacuation. Et les caractéristiques géo-climatiques favorisent certaines pathologies (fièvre jaune, paludisme), précise le médecin chef de région, Dr Habib Ndiaye. « Nous avons autant de vecteurs de maladies tropicales et contagieuses (dingue, arbovirose...) », a précisé le Dr Ndiaye. Selon lui, l’extension des habitats, avec les populations qui ont tendance à aller vers la forêt n’est pas de nature à faciliter la maîtrise de toutes ces maladies. Dans ce même lot, il y a la percée des « djouras » ou sites d’orpaillage entre 2008-2009 qui crée autant de problèmes sanitaires. Cette région compte 25 postes de santé et 3 centres de santé. Le taux de prévalence du sida est de 1,7% d’après l’enquête de 2010. Au-delà du problème du sida, les départements de Saraya et de Salémata restent encore frappés par le phénomène de la malnutrition. La région fait aussi face à la mortalité infantile, maternelle compte-tenu des accouchements à domicile très élevés et du manque de visite prénatales. Jusqu’à ce jour, note Dr Ndiaye, Kédougou ne dispose pas de pédiatrie ni de pharmacie biologique; encore moyen de transport interurbain pour faciliter la mobilité des personnes et des malades.

 

SALOUM SADIAKHOU, non-voyant : A 80 ans, ce poète et dramaturge veut se faire éditer

 

Saloum Sadiakhou se présente comme un autodidacte. La politique ne l’a jamais intéressé, malgré l’invite du président Senghor pour représenter son parti à Kédougou à l’époque. Né à Baraboye, dans l’arrondissement de Bandafassi et âgé de 80 ans, il a été rattrapé par la cécité, mais continue encore à « écrire ». Ses enfants et certains enseignants de bonne volonté l’aident dans cette tâche.

 

Jusque-là non édité, cet homme d’une dimension culturelle assurée est aujourd’hui plus inspiré qu’avant. Entre idéalisme, engagement, honneur et bravoure, les principaux thèmes de ses écrits, il veut léguer à son pays, à sa jeunesse, des valeurs d’éducation et de culture. Saloum Sadiakhou a consacré tout son temps libre à la lecture, à l’écriture, au théâtre et à la culture.

 

« La culture, c’est la personnalité même », laisse-t-il entendre au travers d’un sourire qui laisse entrevoir quelques dents jaunies par le tabac et qui résistent encore au temps. D’un verbe posé, une diction captivante, l’homme rappelle la façon de parler de l’ancien président Senghor. Avec des yeux qui coulent par moment et qu’il essuie avec un petit torchon noir, « le vieux Sadiakhou », comme le surnomment la plupart des gens, ambitionnait de devenir enseignant. Chose faite, mais c’était sans compter avec cette passion des livres qui l’animait. Il se voit vite gagner par la ferveur de la culture qui prime ainsi sur son métier d’enseignant. « Seuls les livres m’intéressaient, surtout que j’en avais des centaines et des centaines à la bibliothèque que je gérais à Tropical, à la portion centrale, par le biais du commandant de la garde républicaine du Sénégal d’alors ».

 

Sur place, il devient commis du commandant et enseignant des enfants de gardes. Ce qui lui a permis d’enseigner l’ex ministre Landing Savané vers les années 50. Après des cours qu’il recevait par correspondance à l’école « Abc » de rédaction de Paris, il s’inscrivit à l’école des Sciences et arts et commence alors à écrire.

 

« Ce qui m’a donné le courage, c’est que les professeurs de l’Ecole des sciences et arts ont apprécié les poèmes que j’ai envoyés ». Et il se rappelle toujours leur propos : « Vos efforts vous permettront d’acquérir la technique sans laquelle le plus grand poète ne saurait espérer faire entendre son chant ». La voix était déjà ouverte pour lui. Il produit alors des œuvres parmi lesquelles « Les deux jours de l’Afrique », un recueil de poésie classique de 600 vers qui parlait du passé et du présent.

 

SENGHOR, SON MAITRE SPIRITUEL : Le vent d’indépendance qui commençait à souffler l’avait inspiré.

 

Ensuite, suivront « Les hymnes des bois d’Afrique », « La chanson sur la rive du fleuve », « le consentement vicieux »... Des productions qui ne connaîtront pas de grands retentissements, malgré les bonnes appréciations portées sur elles. Il envoie aussi « Les hymnes des bois d’Afrique » aux éditions de Jeunesse à Bordeaux. D’autres productions, telles que « La chanson sur la rive du fleuve », seront aussi envoyées à d’autres maisons d’édition en France. Mais il ne se fera pas publié. La raison ? « Je crois qu’il s’est juste posé un problème financier. Les frais ne me le permettaient pas ». Même au Sénégal, où il a essayé de se faire publié avec un recueil intitulé « Mandela », rien n’y fut. Son œuvre sera jugée, à sa grande surprise, comme une œuvre de circonstance. Aussi produit-il des pièces théâtrales parmi lesquelles « Hamady, l’étudiant », « Le fils ennemi », « Les mystères agissent », « Coups de baguette de la mémoire », et bien d’autres, pour le compte de la Tripartite, la rencontre culturelle et sportive à caractère sous régionale et qui regroupe le Sénégal, le Mali et la Guinée Conakry.

 

Ses rapports avec le président Senghor sont d’ordre spécifiquement culturel. Il refuse de le représenter à Kédougou sur le plan politique. « Même si chaque trois mois ou deux, à trois fois dans l’année, on correspondait. Il a voulu m’attirer sur le plan politique ». Mais Saloum Sadiakhou est catégorique. « C’est la culture qui nous unis, et je vous appellerai même mon maître spirituel. Sur tous les plans, je suis votre admirateur, mais la politique n’en parlons pas ». « Pour moi, c’est la culture qui domine ». N’empêche, « Senghor était, à ses yeux, un homme de sagesse ». Aujourd’hui, toutes ses œuvres « sont bien classées. Je n’ai rien perdu. C’est l’héritage que je dois laisser à mon pays, à ma jeunesse. Et je continue à écrire ». Voudrait-il dire ses enfants et certains enseignants qui l’aident à coucher ses idées sur le papier. Seulement, il se dit déchu par la jeunesse « qui ne s’intéresse pas à la culture ». Récemment, il a écrit « Parole des idoles » qu’il a envoyée aux éditions de la Pensée universelle où, l’a-ton signifié, 6 000 manuscrits sont en attente. Présentement, le « vieux Saloum » se penche sur un roman, « La source bilatérale », en réplique aux propos « d’humiliation » de Nicolas Sarkozy sur l’Afrique et où il explique aussi que « le retard de l’Afrique est dû plutôt à nos rois nègres qu’aux occidentaux ». Le Noir serait alors à la source de son malheur. Calmement, et sur un ton rassurant, il soutient néanmoins que « le travail, c’est la première religion. L’avenir doit trouver un mur, c’est le présent, mais doit trouver aussi le soubassement, le passé. La jeunesse ne doit pas alors se livrer à des situations indécentes. Il faut qu’elle entre en émulation avec la jeunesse d’autres régions ». Et d’un soupir à peine audible, il termine par un haussement de tête, comme qui l’approuve profondément : « Que la jeunesse ait le courage de trouver l’émulation sur le sentier de la vie. Son propre sentier, c’est ici. Il ne doit pas y avoir de rupture entre eux, le passé et l’avenir ». « Le vieux Saloum » espère toujours témoigner un jour la publication de ses diverses œuvres, son « unique héritage » pour son peuple.

 

Produits du terroir : Le Gie « Koba club » cultive patiemment son fonio

 

Métronome, Adja Aïssatou Aya Ndiaye imprime sa marque aux femmes de toute la région de Kédougou quant il s’agit de se battre pour un certain dynamisme économique. Cette présidente du Gie Koba Club, militante engagée politiquement, est une battante au parcours étroitement lié au conditionnement et à la commercialisation des produits de son terroir.

 

Sur le mur de son magasin, est peinte une biographie express en images. Des reconnaissances glanées par Adja Aïssatou Aya Ndiaye y sont bien mises en évidence. Des accessits du Grand prix du chef de l’Etat en 2002, 2003, 2004, 2008 (avec successivement au cours de ces années, le 7ème prix, le 2ème, le 3ème et le 1er prix), tous sont là. Sur une photo, la poignée de main avec l’ancien ambassadeur des Usa au Sénégal Maria Bernicat est franche. Une autre image montre une certaine complicité avec, cette fois-ci l’actuel ambassadeur Lewis Luckens. Cette dame a du vécu et des résultats probants pour se faire adouber de la sorte. Foulard sur la tête, la lionne de Kédougou ouvre le livre des souvenirs et parle de sa vie étroitement liée à la transformation des produits locaux. Une activité qui lui a valu tant d’honneurs. Pour beaucoup, eu égard à son dynamisme et sa capacité de mobiliser ses sœurs, cette femme est incontournable dans la région de Kédougou.

 

TEINTURE ET TRANSFORMATION DE CEREALES

 

En effet, au début, la teinture était une cible pour cette conseillère régionale, représentante les femmes de Kédougou au conseil économique social et environnementale (Cese). Hélas, il fallait se faire une religion, « les yeux et les mains ne survivaient pas aux produits chimiques utilisés dans la teinture », avoue Adja Aïssatou Aya Ndiaye.

 

Plus tard, la parade va être toute trouvée avec l’appel des céréales. Il y a 20 ans, de concert avec Enda, la dame va explorer le fonio ainsi que la transformation des autres produits. Ce fut le déclic et Adja Aïssatou Aya Ndiaye creuse son sillon avec aujourd’hui plus d’une vingtaine de femmes qui composent le Gie Koba et également beaucoup de contacts.

 

Naturellement, depuis des années, les objectifs commencent à être atteints surtout avec les différents salons de l’agriculture à Paris et plus tard à Turin avec la Terra Madra.

 

Lors de ces rencontres, le Gie Koba fait l’apologie du fonio.

 

Un aliment que leur présidente présente comme riche, digeste et sans sucre ; donc bénéfique pour les diabétiques. Dans le cadre de sa production, le fonio est également bio. Et pour sa culture, informe la présidente du Gie Koba, la richesse du sol n’a point d’importance. Durant les foires et autres rencontres comme la fête du fonio, Adja Aïssatou Aya Ndiaye présente ce céréale sous différentes formes de mets. Le résultat qui s’en suit est probant, « partout, on nous fait des commandes mais il faut également comprendre que Kédougou est la capitale du fonio. Mais nous cherchons toujours à développer un marché africain, européen et même américain».

 

Le RIZ « BARBARA », UNE AUBAINE POUR LES DIABETIQUES

 

En 2008, le satisfécit obtenu lors du Grand Prix du chef de l’Etat avait ceci de particuliers. Il concernait une innovation pour lutter contre la teneur en sucre dans le riz. Dans les faits, les diabétiques avaient d’énormes difficultés pour se restaurer avec certains aliments comme le riz, avoue Mme Ndiaye. Ainsi, une idée germait dans sa tête pour ce groupement. Comment faire pour aider ces malades à se restaurer ? Le riz « Barbara » de couleur marron, fut une réponse. Dans sa préparation, rappelle Mme Ndiaye, il faut le bouillir afin de pouvoir, après, enlever la coque avant de le sécher. Ainsi, poursuit Adja Aïssatou Aya Ndiaye, avec un brin de fierté et de satisfaction dans la voix, «le riz perd sa teneur en sucre pour le bonheur des personnes diabétiques ».

 

Sur le livre d’or du Gie Koba Club, les mots griffonnés par des visiteurs de renom, traduisent toute l’admiration de ces derniers, quant au travail abattu par cette organisation. Avec des mots simples, le 31 janvier 2001, Maria Bernicat accompagnée de l’ancien député Me Ndeye Fatou Touré du mouvement Tekki, dira « Fêtez votre succès ».

 

Lewis Lukens lui, aura les deux petits mots plein de sens « Très bien » pour magnifier le travail d’Adja Aïssatou Aya Ndiaye et son Gie. Une belle notation pour cette dame qui se dirige résolument, avec sa structure, vers l’organisation de la 4ème édition de la « Journée du Fonio » qui verra l’inauguration d’une nouvelle unité de transformation. Entre la région de Kédougou et le fonio, l’histoire ne fait que commencer...

 

Sur le mur de son magasin, est peinte une biographie express en images. Des reconnaissances glanées par Adja Aïssatou Aya Ndiaye y sont bien mises en évidence. Des accessits du Grand prix du chef de l’Etat en 2002, 2003, 2004, 2008 (avec successivement au cours de ces années, le 7ème prix, le 2ème, le 3ème et le 1er prix), tous sont là. Sur une photo, la poignée de main avec l’ancien ambassadeur des Usa au Sénégal Maria Bernicat est franche. Une autre image montre une certaine complicité avec, cette fois-ci l’actuel ambassadeur Lewis Luckens. Cette dame a du vécu et des résultats probants pour se faire adouber de la sorte. Foulard sur la tête, la lionne de Kédougou ouvre le livre des souvenirs et parle de sa vie étroitement liée à la transformation des produits locaux. Une activité qui lui a valu tant d’honneurs. Pour beaucoup, eu égard à son dynamisme et sa capacité de mobiliser ses sœurs, cette femme est incontournable dans la région de Kédougou.

TEINTURE ET TRANSFORMATION DE CEREALES

En effet, au début, la teinture était une cible pour cette conseillère régionale, représentante les femmes de Kédougou au conseil économique social et environnementale (Cese). Hélas, il fallait se faire une religion, « les yeux et les mains ne survivaient pas aux produits chimiques utilisés dans la teinture », avoue Adja Aïssatou Aya Ndiaye.

Plus tard, la parade va être toute trouvée avec l’appel des céréales. Il y a 20 ans, de concert avec Enda, la dame va explorer le fonio ainsi que la transformation des autres produits. Ce fut le déclic et Adja Aïssatou Aya Ndiaye creuse son sillon avec aujourd’hui plus d’une vingtaine de femmes qui composent le Gie Koba et également beaucoup de contacts.

Naturellement, depuis des années, les objectifs commencent à être atteints surtout avec les différents salons de l’agriculture à Paris et plus tard à Turin avec la Terra Madra.

Lors de ces rencontres, le Gie Koba fait l’apologie du fonio.

 Un aliment que leur présidente présente comme riche, digeste et sans sucre ; donc bénéfique pour les diabétiques. Dans le cadre de sa production, le fonio est également bio. Et pour sa culture, informe la présidente du Gie Koba, la richesse du sol n’a point d’importance. Durant les foires et autres rencontres comme la fête du fonio, Adja Aïssatou Aya Ndiaye présente ce céréale sous différentes formes de mets. Le résultat qui s’en suit est probant, « partout, on nous fait des commandes mais il faut également comprendre que Kédougou est la capitale du fonio. Mais nous cherchons toujours à développer un marché africain, européen et même américain».



3 Commentaires

  1. Auteur

    Diamano

    En Août, 2013 (03:55 AM)
    Beautifully done. Merci
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  2. Auteur

    Wadjou Bakh

    En Août, 2013 (09:16 AM)
    Merci pour ce beau reportage. C'est ce genre de travail de recherche et d'analyse qu'on attend de nos journalistes sur les sujets traités .
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    Auteur

    Hommes

    En Septembre, 2013 (12:56 PM)
    kedougou la terre des hommes riche en sous sol et pauvre c'est la question k lon se pose comment booster cette pauvreté à kedougou je lance un appel fort à la jeunesse surtout les femmes aussi de prendre les destinées de cette belle région en main

    kedougou manque de responsable dite responsable un vrai responsable qui pense qu'au bonheur de la region comme dit le président SE Macky SALL la patrie avant le parti à kdg c le contraire
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