Les travailleurs de Dakar Bamako ferroviaire (DBF) déplorent la "confusion totale" caractérisant la transition prolongée que vit la société depuis trois ans, en attendant la relance de la ligne de chemins de fer Dakar-Bamako.
Lors d’une rencontre interministérielle du 28 août dernier à Dakar, les autorités maliennes et sénégalaises s’étaient engagées à relancer l’activité très prochainement, a relevé Mambaye Tounkara, secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs du rail (SUTRAIL).
M. Tounkara s’adressait à des journalistes, mardi, après avoir rencontré des travailleurs dans la matinée lors d’une assemblée générale consacrée à la situation de DBF et de son personnel, une rencontre motivée par la "phase de transition prolongée" de trois ans que traverse la société.
Il relève que malgré toutes les actions prises par l’administrateur général de DBF et le gouvernement du Sénégal, "il y a toujours cette inquiétude, ce manque total de vision par rapport aux perspectives de relance dans les plus brefs délais".
Les domaines ferroviaires concédé et non concédé sont tous placés maintenant sous la responsabilité de DBF, a-t-il noté.
L’administrateur est en train de mettre en place une commission domaniale, afin d’évaluer et de valoriser le patrimoine de l’entreprise, pour en faire un moyen de relance et de redynamisation de l’activité.
Le responsable de la transition a aussi indiqué avoir signé un contrat pour l’acquisition de six locomotives, dont une de manœuvre, a rapporté le syndicaliste.
Le pont défectueux de Médina Zam- Zam situé sur la ligne ferroviaire dans la région de Tambacounda (est) a été réhabilité, avec l’appui de partenaires. Des entreprises ont été commises pour faire une évaluation de l’état de la ligne
Autre acquis, concernant le personnel, l’autorité est à jour du paiement des salaires, malgré un petit retard, et la situation de précarité de certains cheminots a été "redressée". Des efforts salués par l’assemblée générale.
"Donc rien ne s’oppose plus à ce que le train quitte Bel-Air", jusqu’à Kidira, même si Bamako n’est pas encore prêt, estime le syndicaliste.
"Malheureusement pour nous, nous vivons une situation de confusion totale", s’est désolé M. Tounkara, non sans souligner l’"urgence" de remettre en marche le train à l’arrêt depuis trois ans
Les travailleurs se disent inquiets par rapport aux "éternelles promesses qui n’ont jamais vu le jour".
Pour M. Tounkara, l’ "aspect binational" de l’entreprise qui fait que les décisions doivent toujours être prises de commun accord, est le principal obstacle à la relance de l’activité.
"Aujourd’hui, l’Etat du Mali a comme priorité la reprise de l’activité entre Bamako et Diboli. Le Sénégal a pour priorité le démarrage du TER (train express régional)", ajoute-t-il.
Le syndicat des cheminots invite les autorités à aider DBF à reprendre ses terres sous titres fonciers, occupés de manière "irrégulière", notamment à Bel-Air.
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