De son quartier de Keur Mbaye Fall (banlieue de Dakar), elle s'est retrouvée le vendredi 17 janvier suivant, à Touba où elle était cueillie par la police locale pour nécessités d'enquête. Les conclusions de l'enquête préliminaire des limiers avaient relevé une montagne d'incohérences relativisant la véracité du kidnapping.
Les gendarmes de la Section de recherches de Colobane qui avaient pris la relève se sont heurtés à la matérialité des faits tels que présentés par la présumée victime Coumba Kane. Dotés d'une logistique de pointe en matière d'enquête technique complexe, les hommes du commandant Mbengue vont user de techniques poussées, allant des réquisitions au bornage, en passant par une exploitation minutieuse des deux téléphones de la victime présumée. Seulement, jusqu'au bouclage de l'enquête, le constat des pandores est sans appel: "Aucun indice concordant et élément de preuve pouvant créditer la thèse du Kidnapping n'a été relevé."
D'après les informations de L'Observateur, le constat a été fait, le dossier est transmis au procureur de la République, près le Tribunal de grande instance de Pikine. Au parquet d'apprécier la suite à donner à l'affaire. Selon des sources avisées, l'intérêt de l'enquête confiée aux gendarmes de la section de recherches "était d'apporter des réponses techniques, voire scientifiques, à cette nébuleuse en mettant à contribution toute sa logistique de pointe pour confirmer ou infirmer les allégations de la présumée victime".
L'enjeu de taille était, selon toujours nos interlocuteurs, à la dimension du caractère scandaleux de l'affaire qui a tenu en haleine toute la République. Toutes choses qui font que, précisent nos sources, "des instructions fermes ont été données et toutes les énergies mobilisées autour de ce dossier." C'est en cela, précise-t-on, que Coumba Kane a été, dès son retour à Dakar, admise dans les locaux de la Section de recherches de Colobane pour continuation d'enquête.
Au cours de cet exercice, les enquêteurs relèveront en lettres capitales des passages troublants dans ses dépositions. Articulant son histoire de Kidnapping, Coumba Kane dira que ses ravisseurs avaient confisqué son téléphone portable de type Smartphone, de marque "Techno", dans lequel se trouvait sa puce "Orange". Poursuivant, elle souligne avoir alors discrètement pris son autre téléphone portable de marque "Calus", qui se trouvait dans son sac à main.
Elle aurait déclaré dans sa déposition avoir installé dans cet appareil une puce "Expresso" dont même son mari ignorait l'existence. Après quoi, elle a cherché à joindre son époux. Pour ce faire une religion sur ce récit, les hommes du commandant Mbengue ont saisi l'opérateur téléphonique Expresso d'une réquisition. Et sans équivoque, l'opérateur téléphonique n'aurait pas confirmé ces déclarations.
D'après des informations de l'enquête, la réquisition conclut que c'est plutôt l'appareil téléphonique de marque "Techno" qui a été utilisé pour appeler le mari et non le téléphone de marque "Calus". Ce n'est pas tout, les gendarmes enquêteurs vont relever en gras un autre passage "ambiguë", dans lequel Coumba Kane soutient qu'au moment d'appeler une seconde fois son mari, le 15 janvier à 18h32mn, elle se trouvait en pleine campagne. Une autre déclaration qui n'a pas épousé les conclusions de l'enquête technique, soufflent nos sources selon qui, son téléphone a été ce jour géo localisé à Touba, non loin de la grande mosquée et non en campagne.
Faisant l'économie des bornages faits pour cerner le circuit de cette histoire de kidnapping supposé, les pandores de la Section de recherches ont relevé que le jour des faits, le 15 janvier dernier, le premier bornage localisait Coumba Kane à Keur Mbaye Fall, précisément à 12h52mn. Puis, elle sera géo-localisée le même jour, à la Cité Lobatt Fall à 13h46mn.
Quelques heures plus tard, à 18h32mn, elle est tracée à Touba, puis en dernier ressort à Linguère à 21h36mn. Le dernier bornage indique qu'elle y serait restée 24 heures. L'enquête menée par les gendarmes de la Section de recherches de Colobane, bouclée la semaine dernière et transmise au parquet du tribunal de grande instance de Pikine, la balle est à présent dans le camp de dame justice à qui il revient d'apprécier la suite à donner à ce dossier de kidnapping supposé.
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