En effet, deux agents de ladite municipalité, A. Ndiathie et I. Coulibaly, ont été condamnés, hier lundi, à deux mois ferme, par le tribunal des flagrants délits de Dakar.
Selon «Le Soleil» qui donne l’information, le pot-aux-roses a été découvert à la suite d'une réclamation du ministère des Affaires étrangères qui a constaté qu’un extrait de naissance produit dans le dossier d’une dame était faux. Chargé par sa tante vivant en Espagne de lui trouver ce document, K. Diouf, né en 1987, étudiant en informatique, a appelé son contact à la mairie de Guédiawaye, A. Ndiathie. Celui-ci lui a alors confectionné l’extrait de naissance. K. Diouf s’est rendu au ministère des Affaires étrangères, en début mars, pour le déposer. Après dépôt, la Chancellerie a réclamé un volet pour compléter le dossier. Diouf a, à nouveau, saisi A. Ndiathie qui lui a procuré le document sans difficulté, moyennant 5 000 F Cfa, selon les informations du quotidien national.
De retour au ministère des Affaires étrangères pour s’enquérir du dossier de sa tante, K. Diouf a été interpellé, parce qu'entre-temps, le faux a été découvert. A. Ndiathie et I. Coulibaly, qui travaillent à la mairie de Guédiawaye, ont, eux aussi, été arrêtés. Les deux premiers cités étaient poursuivis pour faux et usage de faux en écriture authentique et publique, le troisième pour complicité de ce délit et usage de faux.
Face aux juges, A. Ndiathie, né en 1981, agent municipal, a soutenu avoir sollicité I. Coulibaly, archiviste à ladite mairie, pour la confection de ces documents. Sorti de prison, il y a six mois pour des faits similaires, il a déclaré qu’il était loin de se douter que l’extrait était un faux. I. Coulibaly, né en 1979, a déclaré que son travail consiste juste à contrôler le registre avant de remettre les documents aux agents chargés de l’état civil.
Selon l’enquête, il a été trouvé, dans son bureau, sept extraits de naissance, des cachets nominatifs et 53 volets. À l’en croire, c’est Ndiathie qui a rempli l’extrait à son insu, selon toujours nos confrères du «Soleil».
Cité comme témoin, S. S. Guèye, Chef du service d’état civil qui réceptionne le courrier, a expliqué que son patron, qui est à Niangue, lui a demandé de remettre le volet à Coulibaly qui lui a fait savoir que l’acte s’est détérioré. Coulibaly a nié avoir tenu de tels propos.
Monsieur Mbaye, régisseur, a fait savoir à l’enquête que le numéro de l’extrait 1047-2005 ne figure pas dans le registre de l’année 2016 et l’a confirmé devant la barre. Pour le représentant du procureur de la République, Ndiathie, qui s’est rendu au multiservice qui est en face de la mairie, a pris un extrait vierge et l’a rempli. Puis, il a sollicité les services de Coulibaly.
Selon lui, Diouf n’était pas conscient du faux, mais en a usé. Le parquet a requis un mois avec sursis contre lui et trois mois ferme contre les deux agents.
Pour Me Alynar Ndiaye, son client Ndiathie a juste porté des mentions. Il n’a pas imité de signature et doit être relaxé. Quant à Me Traoré, conseil de Ndiathie, il est persuadé que les véritables coupables n’ont pas été attraits devant la barre. Ses confrères Moustapha Dieng et Oumar Sy ont relevé que leur client I. Coulibaly n’avait aucun intérêt à faire établir un faux acte. Les documents incriminés qui ont été trouvés dans son bureau auraient pu être glissés par n’importe qui, parce que Coulibaly était déjà en prison depuis une semaine, au moment de la perquisition et son lieu de travail n’était pas fermé. A. Ndiathie et I. Coulibaly ont été condamnés à deux ans dont deux mois ferme et K. Diouf a écopé d’un mois assorti du sursis.
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