Déposer son dossier à la Caisse de sécurité sociale ou se faire payer une allocation n’est jamais chose aisée à l’heure actuelle. Surtout que les allocataires sont souvent mal accueillis et doivent attendre plusieurs heures avant d’avoir un interlocuteur. Aujourd’hui, plusieurs d’entre eux réclament la digitalisation des services.
Il est 9 heures à Colobane. Nous sommes précisément à la caisse de sécurité sociale de l’agence Wiltord. Ici, la file d’attente est longue et va jusqu’à la rue. Il n’y a pas d’exception, tout le monde doit faire la queue pour s’inscrire afin de pouvoir accéder à l’intérieur.
Une fois inscrit, chacun cherche un endroit où s’asseoir attendant patiemment qu’on fasse le rappel. Les femmes enceintes et d’autres gardant par devers elles leurs bébés, font aussi la queue. Certains sont venus demander des renseignements sur une possible disponibilité de leurs allocations, d’autres viennent pour renouveler ou déposer des papiers. L’attente est longue, mais l’accueil laisse à désirer. Certains ont pu trouver où s’asseoir sur les quelques chaises, mais d’autres se mettent debout ou se pavanent pour espérer tuer le temps.
A douze heures passées de 34 minutes, le vigile vient faire le rappel. Quelques personnes sont invitées à entrer dans les locaux tandis que d’autres patientent en discutant sous le chaud soleil. Ceux qui sont présents depuis des heures, sont partis chercher quelque chose à se mettre sous la dent pour tromper la faim.
Dans les discussions, on entend un homme parler au téléphone, faisant part de son absence à son interlocuteur. « Je suis à la caisse de sécurité sociale, je dois déposer des papiers et je sais que je vais passer la journée ici. Excusez-moi mais je ne pourrai pas venir au travail », entend-t-on l’homme dire.
Il est treize heures et les gens commencent à fulminer. C’est l’heure de la pause ! Les personnes présentes ne sont pas du tout contentes ; une insatisfaction qui se voit sur leurs visages. Elles estiment que les agents ne doivent pas prendre une pause en même temps et plaident pour une continuité du service.
Anta Sall (nom d’emprunt) est une femme dans la trentaine. Portant son bébé au dos, elle fait des va-et-vient. Cette dame au teint noir, vêtue d’une taille basse en wax a le visage fatigué et ça se comprend. Depuis hier, elle a fait deux fois le trajet Mbour-Dakar. « Je suis venue hier et vers 14 heures, on nous a renvoyés disant qu’ils avaient arrêté. Aujourd’hui, je viens encore de Mbour. La voiture est tombée en panne sur la route et c’est compliqué avec mon bébé », se désole la dame qui suggère une amélioration des services. « Le déplacement est difficile. J’ai dépensé 6000 Fcfa pour le transport et c’est une situation qui pouvait être évitée si on nous payait par transfert d’argent au lieu de nous déplacer avec nos bébés », suggère Anta.
M. Lo est professeur. Assis sur une chaise, il égrène son chapelet. Il a profité de son jour de repos pour venir régler certaines choses. « Je suis ici depuis 9h. Je viens pour renouveler mes papiers mais vraiment, l’accueil laisse à désirer. Les femmes sont très fatiguées avec leurs bébés et cela pouvait être évité », s’émeut le professeur.
« C’est inacceptable »
M. Lo plaide pour la digitalisation des prestations. «Avec ce monde marqué par la digitalisation, une grande agence comme la caisse de sécurité sociale ne devrait pas rester derrière. Au lieu d’obliger les gens à se déplacer de région en région, ils doivent mettre en place un système de digitalisation pour que les allocataires renouvellent leurs papiers à distance », conseille le bonhomme.
Cette recommandation est confortée par M. Dia qui n’a pas mâché ses mots. « Ce qui se passe à la Caisse de sécurité est inacceptable. D’abord, l’accueil laisse à désirer parce que les gens viennent tôt le matin ici, mais ils vont devoir passer des heures ou même la journée sans qu’on puisse donner suite à leur demande. Moi j’habite dans la banlieue j’y suis depuis le matin, mais je suis encore là à l’heure de pause. Je dois attendre 14 h pour espérer entrer et renouveler mes papiers », s’offusque le quadragénaire. Il continue : « Ensuite, quand les gens viennent pour le renouvellement de leurs dossiers cela ne doit pas prendre autant de temps. C’est malheureusement le cas ».
M. Dia déplore aussi le retard concernant le paiement des allocations de son épouse qui a accouché depuis longtemps. « Ma femme qui devait être payée pour un accouchement, n’a rien perçu pendant des mois. Cela remonte au mois de mai. On nous avait dit qu’on allait nous appeler, ce n’est toujours pas le cas. Il a fallu qu’elle vienne ici un jour pour qu’on la paie », fait-il savoir.
Pour M. Dia, il est primordial de revoir la façon de travailler de la CSS. «Il doit y avoir un nouveau système d’accueil et de paiement des allocations. Je pense qu’il faut digitaliser une bonne partie des services. Les responsables doivent aussi chercher à voir comment faire pour payer les allocataires par transfert d’argent. Cela pourrait permettre aux gens de gagner du temps et rendre efficace la CSS », suggère M. Dia.
Depuis notre reportage sur cette agence Wiltord, il y a une semaine, nous avons essayé d’entrer en contact avec les dirigeants de la structure. Nos tentatives sont restées vaines.
12 Commentaires
Allocataire Css
il y a 5 jours (10:42 AM)Quand vous déménagez d une région a une autre,pour transférer votre compte CSS ,c est incroyablement lent et laborieux.
En plus,en cas de non transfert ou de non renouvellement de certains documents,vous pouvez perdre vos allocations des mois précédents.
Il faut absolument que cela change
Yatt
il y a 5 jours (11:23 AM)L'indisponibilité d'un interlocuteur crédible le deuxième niveau.
La désobligeance du chargé de l'acte qui donne des delais de rendez-vous anormalement longs est l'invite-racket à la corruption.
Quels sont les services publics qui ne s'adonnent pas à une ou toutes ces pratiques ?
Temps De Sauver La Sécu
il y a 4 jours (15:59 PM)Fusion Compliquée Sans I G E
il y a 4 jours (16:28 PM)Attention à La Sourde Colère
il y a 4 jours (17:31 PM)Allô Allô Triste Dans Le Vide
il y a 4 jours (17:56 PM)Ils savent même pas comment parler aux BÉNÉFICIAIRES de ces allocations
Dante
il y a 5 jours (11:09 AM)pour diffusion d'image à caractère personnel
Le Citoyen
il y a 5 jours (11:53 AM)Des fois tu préfère même les laisser ton argent c'est du n'importe quoi ce qui ce passe a Mbour..
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il y a 4 jours (18:49 PM)Moi après les va et vient à n'en plus finir, j'ai préféré arrêter la procédure d'enregistrement.
Autre fait bizarre, c'est que ils ne paient pas les rappels d'allocations familiales au dela d'un an. même si vous cotisez 10 ans sans rien réclamer.
Xxx
il y a 4 jours (14:17 PM)Anonyme
il y a 4 jours (14:43 PM)+1551-349-3414
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il y a 4 jours (22:23 PM)En général,les grands prédateurs des deux Institutions de prévoyance sociale sont connus.le JUB JUBBAL JUBANTI complice ou neutralité ?
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il y a 4 jours (01:24 AM)De quoi ou de qui ont peur les différents régimes depuis WADE pour laisser un individu véritable prédateur et une poignée de complices faire main basse sur nos Institutions de prévoyance sociale ???
L'histoire retiendra le silence complice des organisations syndicales de travailleurs particulièrement la CNTS de Modu GUIRO et L'UNSAS de Feu Mademba SOCK.
PS:Le gouvernement doit réagir suite aux alertes du SATI de l'IPRES.
N'attendons pas qu'il soit trop tard.
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