La déclaration de politique générale du Premier ministre Ousmane Sonko continue de faire réagir. La dernière en date est la plainte de Ousmane Fall. Le commerçant au marché Sandaga demande au Premier ministre, dans une lettre ouverte, de donner plus de considération au secteur informel, "qui n'a été cité qu'une seule fois" lors de la DPG de Sonko. Voici l'intégralité de sa lettre ouverte.
"Lettre ouverte au Premier ministre Ousmane Sonko
Monsieur le Premier ministre,
Tout d'abord, je tiens à vous féliciter pour votre récente déclaration de politique générale. Vous y manifestez un courage indéniable et une ambition louable pour notre pays, tout en faisant preuve d'une courtoisie qui inspire confiance et respect. Cependant, j'aimerais attirer votre attention sur un aspect crucial de notre économie qui mérite davantage de considération : le secteur informel.
Au cours de votre allocution, le secteur informel a été mentionné une seule fois, alors qu'il génère 97 % des emplois au Sénégal et représente plus de 42 % de notre PIB. Cette réalité socio-économique doit impérativement être intégrée dans votre agenda national de transformation. Ignorer ce secteur ne peut qu'entraver notre voie vers une prospérité durable. Dans un pays normal, toutes les activités économiques devraient être formelles. À défaut, nous assistons à une aggravation de l'écart de richesse entre une poignée d'économiquement privilégiés et une large portion de la population vivant dans la pauvreté.
Vous n'ignorez pas que cette dynamique est parfois encouragée par l'administration elle-même. Il est légitime de s'interroger sur la façon dont des millions de francs peuvent quitter notre pays en toute légalité. Il est alarmant de constater que, pour chaque million de francs transféré à l'étranger, les commerçants doivent s'acquitter d'une taxe aéroportuaire de 15 000 F CFA à la douane, un processus qui favorise la circulation de l'argent à l'insu des autorités fiscales.
De plus, les transactions financières relatives au secteur informel se déroulent de plus en plus sur le marché noir. Les transferts télégraphiques et les paiements SWIFT transitent souvent par des pays comme les Émirats, l'Arabie Saoudite, Maurice, ou le Togo. Ce phénomène est renforcé par la cherté et la complexité de notre système fiscal, ce qui amène les opérateurs économiques à esquiver les impôts.
Monsieur le Premier ministre, l'impôt, dont vous savez l'importance, est par trop lourd pour nos concitoyens. La maxime "trop d'impôts tue l'impôt" est ici d'une triste actualité.
Face à cette situation, je propose plusieurs pistes d'action. Tout d'abord, il serait judicieux d'exiger un code SWIFT pour chaque conteneur arrivant à nos ports, et de prévoir des paiements exclusivement réalisés via les banques domiciliées au Sénégal. Cela permettrait de mieux contrôler les flux financiers en provenance du secteur informel, et d'en confier davantage à notre administration fiscale.
Il est également nécessaire d'inciter les banques à alléger leurs procédures de virement pour les opérateurs économiques et de mettre en place une taxe d'État sur chaque million transféré. Ce système favoriserait la transparence et le contrôle des transactions.
Il est essentiel de rappeler que notre système économique actuel profite essentiellement à trois acteurs : le commerçant, le transitaire et l'administrateur d'économie. Pour briser cette dynamique, je vous exhorte à envisager de fixer l'impôt sur le revenu à 15 %. Je suis convaincu que cela pourrait multiplier par cinq nos recettes fiscales, car en réduisant la pression fiscale, nous inciterons les contribuables à déclarer leurs revenus en toute légalité. Payer un impôt élevé est une charge difficile à porter pour beaucoup, et même Allah, qui applique un taux de 2,5 %, reconnaît les limites humaines.
Enfin, Monsieur le Premier ministre, une simplification du système fiscal et une réduction du taux d'imposition sont essentielles pour motiver les contribuables. Sans cela, de nombreux citoyens chercheront toujours à dissimuler leurs revenus, ce qui engendre une culture de corruption qui nuit à l'ensemble du pays.
Je vous adresse ces réflexions dans le respect et l'espoir que vous pourrez en tenir compte pour bâtir un Sénégal plus prospère et équitable.
Respectueusement,
Ousmane Fall
Commerçant au marché Sandaga
18 Commentaires
El
il y a 3 jours (11:51 AM)Reply_author
il y a 3 jours (11:53 AM)Reply_author
il y a 3 jours (13:04 PM)Reply_author
il y a 3 jours (13:53 PM)Reply_author
il y a 3 jours (14:08 PM)Reply_author
il y a 3 jours (14:58 PM)Reply_author
il y a 3 jours (17:58 PM)Mane Mi
il y a 3 jours (11:54 AM)Reply_author
il y a 3 jours (11:57 AM)Coco
il y a 3 jours (13:06 PM)PENDANT CE TEMPS ILS ENCHAINENT DES CONSTRUCTIONS D'IMMEUBLES (CA NE CRÉE PAS D'EMPLOIS DANS UN PAYS).
CE COMMERCANT ON ATTEND A CE QU'IL DISENT A SES AMIS DE L'INFORMEL DE QUITTER CE STATUT POUR ETRE FORMEL, C'EST CELA QUI AIDER LE SENEGAL
Hé!
il y a 3 jours (13:38 PM)Ok, il faut payer des impôts, on est d'accord. Mais sur les 500 mille entreprises que compte notre pays, 475 mille sont dans l'informel (chiffre du président du CNES Adama Lam). Bien sûr, les employés de ces boîtes non plus ne sont pas soumis à la fiscalité.
Jusqu'ici l'urgence exclusive des nouveaux dirigeants, c'est de taxer la presse, secteur pourtant très peu lucratif. C'est tellement urgent qu'ils en parlent dans les médias via une campagne de communication, qu'ils ont mis en ligne un support pour leur permettre de s'enregistrer et de se régulariser etc.
Par contre pour les 475 mille entreprises, ça peut attendre c'est pas grave.
#Pipeau
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il y a 3 jours (15:13 PM)Reply_author
il y a 3 jours (14:45 PM)Quel Commerçant ? Foutaises Ou
il y a 3 jours (12:53 PM)Bravo
il y a 3 jours (12:54 PM)Reply_author
il y a 3 jours (16:06 PM)On en a mare des constats.Dites nous comment s'y prendre.
Merci et bon réveillon
Constat
il y a 3 jours (13:00 PM)les autorités de l’État du Sénégal (depuis toujours) ne savent pas par quel bout "tenir" l'informel; c'est un secteur qui semble leur échapper:
Et pourtant, il suffit de volonté et de perspicacité pour se rendre compte que l’État a plusieurs cordes à son arc pour mener à bien ses politiques publiques (collecte de recettes supplémentaires et répartitions secondaires des revenus) en arrivant d'une part à "formaliser" et à "paramétrer" l'informel pour mieux, non pas la-dompter, mais faire profiter au plus grand nombre de ses avantages en termes d'emplois, d'autonomisation et de créations de richesses, et d'autres part secouer certaines entreprises publiques comme la poste comme levier pour réussir ce challenge...
l’État a tellement de moyens qu'il ignore, il se complait dans la routine de ses traditions de gestion et le confort ainsi que le culte de la facilité de ses fonctionnaires à travers tous les régimes qui passent...
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il y a 3 jours (15:15 PM)Doulnalisme
il y a 3 jours (14:47 PM)Vous cachez mal votre haine viscérale pour ce pouvoir qui a nettoyé la place !
Le titre est faux, violent, tendancieux !
Quand au secteur informel il n'a développé aucun pays dans cet environnement mondialisé. Il faut bien évidemment le traiter mais pas en vue d'un statuquo, il faut qu'il évolue dans sa plus grande majorité
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il y a 3 jours (15:13 PM)Deug Nekhoul
il y a 3 jours (15:40 PM)Bathurst
il y a 3 jours (23:47 PM)Bathurst
il y a 3 jours (23:47 PM)Doyatina Waar
il y a 3 jours (01:37 AM)C'est à l'Etat de mettre en place les moyens nécessaires pour l'accompagnement à cette transition en s'appuyant sur les chambres de commerce et en création des centres de formalités modernes dans tout le pays sans oublier la possibilité de pouvoir faire les démarches en ligne.
C'est ainsi que le Sénégal pourra disposer d'un registre complet et à jour lui permettant d'imposer une déclaration de résultats ou de chiffre d'affaires de chaque acteur économique.
Pastef Mbour 3 Thies
il y a 2 jours (21:13 PM)Il a raison sur le Swift. mais mon cher commerçant, il faut savoir que le système swift est dans certaines zones économique comme le cfa actuellement en Afrique de l'ouest. Le désamour entre le Swift et les zones économique asiatique est profond. D'ailleurs la Chine a créé son mbridge pour plus d'autonomie vis à vis des États-Unis qui contrôle le Swift. Ironiquement le Swift occidental et le mbridge russe asiatique sont concurrencé d'une manière sans précédent par le bitcoin sans compter les autres crypto interne à des zone économique spécifique. Ça n'aidera pas beaucoup dans la formalisation du secteur informel. J'ai pas le temps de répondre au autre aspect de ton texte . Mais c'est bien mon cher commerçant
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