Développé par la biotech américaine Moderna en partenariat avec les Instituts nationaux de santé (NIH), le vaccin a développé une réponse immunitaire «robuste» chez les primates.
Le vaccin développé par la biotech américaine Moderna en partenariat avec les Instituts nationaux de santé (NIH) a déclenché une réponse immunitaire «robuste» et empêché la réplication du virus dans les poumons et les nez des singes, selon des résultats publiés mardi. C'est l'un des deux vaccins occidentaux, avec celui de l'université d'Oxford/AstraZeneca, à avoir commencé des essais à grande échelle, sur des milliers de participants humains, dits de phase 3. Le gouvernement de Donald Trump a investi près d'un milliard de dollars pour soutenir son développement.
Sept des huit singes vaccinés dans cette étude, puis exposés délibérément au coronavirus quatre semaines plus tard, n'avaient plus de virus en réplication détectable dans les poumons deux jours plus tard, et aucun des huit n'avait de virus dans le nez, selon les résultats publiés par la revue médicale New England Journal of Medicine. Les scientifiques avaient auparavant constaté que la vaccination, en deux doses séparées de 28 jours, provoquait non seulement la production d'anticorps contre le coronavirus, mais également de lymphocytes T indispensables à la réponse immunitaire. «C'est la première fois qu'un vaccin expérimental contre le Covid-19 testé sur des primates non-humains démontre sa capacité à produire un contrôle viral rapide dans les voies respiratoires supérieures», se sont félicités les NIH dans un communiqué.
Les scientifiques notent par comparaison que le vaccin d'Oxford (fondé sur un adénovirus, alors que celui de Moderna utilise la technologie de l'ARN messager) n'avait pas montré d'effet sur les quantités de virus dans le nez des singes. Réduire la quantité de virus dans les poumons rendrait la maladie moins virulente chez le patient, tandis que la réduction dans le nez devrait faire qu'une personne propage moins le virus autour d'elle.
Mais seuls les essais de phase 3, en cours, permettront de vérifier si l'un et/ou l'autre des vaccins protège les humains. On comparera le taux de contaminations chez les volontaires ayant reçu un placebo à ceux ayant été vraiment vaccinés. Des résultats sont possibles à partir de septembre pour le vaccin Oxford/AstraZeneca, selon le patron du laboratoire, et peut-être à partir d'octobre ou novembre pour l'américain, selon le patron de Moderna.
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