L’hypothèse d’une possible transmission par l’air du virus qui provoque la maladie de Covid-19 doit être prise avec une ‘’grande prudence’’, a déclaré André Dioh, responsable de modélisation au Centre de gestion de la qualité de l’air (CGQA).
‘’La réponse à cela appelle à la plus grande prudence’’, a dit M. Dioh, mercredi, dans un entretien avec l’APS sur la transmission supposée du coronavirus par l’air.
C’est une question qui devrait plutôt être adressée aux professionnels de la santé, suggère-t-il, ajoutant qu’à l’état actuel des connaissances, "la transmission par contact est largement mise en avant’’, et des hypothèses de transmission par l’air sont évoquées par quelques études.
‘’Depuis le début de la pandémie de Covid-19, des études sont menées à travers le monde, sur le lien entre la pollution de l’air par les particules, donc les aérosols, et la propagation de la maladie’’, a fait remarquer l’agent du CGQA, un service du ministère sénégalais de l’Environnement.
Ces études, a souligné M. Dioh, démontrent que ces particules jouent le rôle de ‘’transporteur’’ du virus. ‘’Cela remettrait en cause la distanciation sociale’’, explique-t-il.
Selon André Dioh, la relation entre la mauvaise qualité de l’air et la propagation du virus est plutôt à chercher entre une mauvaise qualité de l’air et une propagation de la maladie en termes de contagion, en raison du ‘’transport’’ du virus par les particules.
‘’Des études sont menées par des scientifiques, mais cela reste encore à l’état de recherche, avec des hypothèses qui ne pourraient se confirmer que dans le long terme, après la fin de la pandémie’’, a-t-il précisé.
Selon M. Dioh, ce qui est sûr, concernant la qualité de l’air, c’est que le ralentissement des activités humaines en raison des mesures de riposte (confinement, semi-confinement et couvre-feu) contre la pandémie contribue à réduire considérablement la pollution de l’air.
D’autres stratégies comme le port du masque, en termes de prévention de la maladie de Covid-19, protège également contre les éventuels pics de pollution qui pourraient survenir pendant la pandémie.
‘’Là où les populations doivent concentrer leur énergie, c’est plutôt sur le respect scrupuleux des mesures de protection édictées par les professionnels de la santé’’, souligne M. Dioh.
Néanmoins, un temps poussiéreux engendre une pollution aux particules fines (PM10 et PM2,5), qui constituent les polluants majeurs de l’air à Dakar, rappelle-t-il.
Selon M. Dioh, le temps est moins poussiéreux depuis plusieurs semaines, par rapport au mois de février, qui a connu des épisodes de forte pollution, à Dakar.
Depuis la mi-mars, la réduction du trafic automobile et le ralentissement des activités économiques, causés par les conditions météorologiques favorables, la fermeture des établissements scolaires et l’instauration du couvre-feu, ont contribué à l’amélioration de la qualité de l’air, a-t-il expliqué.
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