Le Collège des gynécologues et obstétriciens français a présenté vendredi ses recommandations pour une meilleure prise en charge des formes les plus sévères de nausées et de vomissements durant la grossesse, une affection pouvant parfois conduire à de graves complications.
Cette forme sévère de nausées et vomissements, appelée hyperémèse gravidique, est "bien identifiée" mais reste "assez mal connue et la prise en charge n'est toujours pas codifiée", a souligné Cyril Huissoud, gynécologue-obstétricien et secrétaire général du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF).
Cette maladie pâtit encore "d'une forme de mépris, de méconnaissance et de certains a priori concernant le profil psychologique des patientes", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.
La princesse de Galles, Kate Middleton, a souffert de cette pathologie lors de ses grossesses et avait dû être hospitalisée.
Les recommandations du CNGOF prévoient notamment une prise en charge plus standardisée et une meilleure sensibilisation des soignants au dépistage, ce qui doit en particulier permettre de mieux connaître cette pathologie, mieux identifier les femmes à risques et mieux accompagner les patientes.
"Si les traitements médicamenteux ont une certaine efficacité, celle-ci est parfois limitée et il faut pouvoir proposer un accompagnement global pour limiter les complications et améliorer le soutien à ces femmes en grande difficulté", souligne le Collège.
Cette question fera l'objet d'ateliers spécifiques pour les médecins prenant en charge ces patientes à l'occasion de Pari(s) Santé Femme, congrès annuel de la profession qui se tiendra du 25 au 27 janvier à Lille.
Les nausées et vomissements représentent l'un des symptômes les plus fréquents de la grossesse et touchent de 50 à 90% des femmes. Le plus souvent, les symptômes sont peu sévères, sans altération de la qualité de vie et disparaissent à la fin du premier trimestre.
Mais pour un peu plus d'un tiers des femmes, les nausées et vomissements de la grossesse sont invalidants, altérant leur vie au quotidien et leur activité professionnelle. Chez environ 2% des femmes enceintes, les vomissements sont incoercibles et représentent la première cause d'hospitalisation au premier trimestre de la grossesse.
Source de souffrance psychique, cette pathologie peut entraîner déshydratation et amaigrissement. Le retentissement psychologique et somatique est souvent important pour les femmes touchées et peut provoquer des complications maternelles ou fœtales sévères. Dans les cas les plus graves, cette maladie peut même entraîner un retard de développement du foetus, voire un décès in utero.
3 Commentaires
Participer à la Discussion