Les travaux de chercheurs américains, publiés ce mercredi dans la revue scientifiqueNature, ouvrent une percée dans la recherche pour produire du sang humain en laboratoire. Deux équipes de chercheurs, travaillant avec deux méthodes différentes, ont franchi une « étape importante » vers la production de cellules-souches sanguines.
Leurs travaux pourraient, à terme, permettre de traiter un patient avec ses propres cellules, produire du sang pour les transfusions, mais aussi tester des médicaments ou encore mieux comprendre le développement de la leucémie.
« Ce travail est l’aboutissement de plus de 20 ans d’efforts »
La première équipe a utilisé la technique de « l’édition de gènes » (CRISPR), pour corriger les défauts génétiques des patients et « créer des cellules sanguines fonctionnelles », explique Ryohichi Sugimura, coauteur de la première étude.
« Nous sommes très proches de générer d’authentiques cellules-souches du sang humain » en laboratoire, assure son collègue, le Dr George Daley, de l’hôpital pour enfants de Boston. « Ce travail est l’aboutissement de plus de 20 ans d’efforts. »
Vers « un approvisionnement illimité en sang » ?
Dans la seconde étude, Shahin Rafii et ses collègues ont directement utilisé des cellules endothéliales de souris adultes pour obtenir des cellules-souches sanguines, amenées à maturité en laboratoire.
Dans les deux études, les cellules-souches sanguines transférées chez des rongeurs ont engendré les différents types de cellules du sang. Si leur innocuité est prouvée, ces méthodes pourraient également déboucher sur « un approvisionnement illimité en sang » en utilisant des cellules de donneurs universels.
Quels risques ?
Les chercheurs devront cependant vérifier sur la durée que les cellules sanguines obtenues, et les cocktails de produits employés, ne comportent pas de risque de cancers et notamment de leucémie. Les techniques d’édition de gènes, « plus propres », pourraient contribuer à éliminer ces risques.
Il s’agit d’une « étape importante, même si d’autres études sont encore nécessaires avant de pouvoir en faire bénéficier les patients », soulignent deux spécialistes britanniques dans la revue.
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