Comment elle est entrée
"Je suis passée par la porte. Ils sont venus me dire qu'ils ont des informations et que j'étais là pour perturber la rencontre. Je leur ai dit: "je suis sénégalaise et j'ai le droit d'assister à la rencontre". Qu'est-ce qui donne le droit au frère de la nouvelle ambassadrice de s'occuper de la visite ou de l'organisation de la rencontre du Président avec les Sénégalais du Royaume Uni ? Qu'est-ce qui lui confère ce droit ? Il n'est pas diplomate ni conseiller, encore moins ministre."
Stratégie bien mûrie
"Je n'étais pas la seule dans la salle. C'était une stratégie que nous avions mise en place au sein de "Aar Li Nu Bokk". J'étais avec deux autres hommes et deux autres femmes. Il s'est trouvé que j'étais la première à parler. Ce n'est rien d'exceptionnel. C'est quelque chose qui se passe régulièrement dans ce pays. C'est une forme de protestation. L'occasion m'était présentée de poser ou de soulever ce que je sais intéresser des millions de Sénégalais qui en discutent dans les salons, les bureaux, les rues, mais n'ont pas, je ne dirais pas le courage de dire, parce qu'on leur a infligé la peur, eu égard à la violence exercée sur eux. C'est dommage pour un pays démocratique."
Ce qui a tout facilité
"Ils ne sont juste pas compétents. C'est aussi simple que ça. Ils étaient tellement mal organisés et je n'allais pas laisser un frère de l'ambassadrice qui N'à aucun rôle, aucune responsabilité à ce que je sache, m'interdire d'accéder à une salle où le Président rencontre des Sénégalais. Farba Ngom doit avoir honte de lui. Un député qui ose venir me sortir de la salle parce que je ne suis pas de 1'Apr. Mais comme ils sont tellement mal organisés, j'en ai profité pour tromper leur vigilance."
La réaction de Macky
"C'est après que j'ai regardé la vidéo, parce que tout ce qui m'intéressait, c'était de faire passer mon message. J'étais prête parce que je savais qu'ils allaient me faire sortir de la salle. J'avais déjà mon manteau, mon téléphone bien dans mon sac. Quand je me suis levée, je savais qu'ils allaient me sortir de la salle (…) Je comprends maintenant pourquoi ça a provoqué ce tollé. Si on arrête des gens pour des distributions de flyers, j'imagine que pour eux, ce que j'ai fait est un acte de bravoure, un acte courageux. Je vis dans un pays de démocratie où le droit de protester est ancré dans les valeurs de tous les jours."
Même pas eu peur
"Je n'ai ressenti aucune peur parce que je n'étais pas là-bas ni pour insulter ni pour faire mal. J'étais là-bas pour faire passer un message. J'avais une opportunité que j'ai exploitée. Les autres, même s'ils ont cette opportunité, ont peur. Il y a une tyrannie qui est exercée par ce pouvoir-là (…) Ils m'ont sortie manu militari. Ils m'ont un peu malmenée, m'ont fait descendre les escaliers par trois et jetée à la rue. Déjà je suis petite et ils étaient plusieurs sur moi."
Pas été battue
"Non ! Ils n'osent pas. Nous sommes en Angleterre, ils n'osent pas tabasser des gens dans ce pays. Il faudrait aussi au Sénégal qu'on arrête à chaque fois qu'une scène de ce genre se passe, de dire qu'on la tabassé, on l'a frappé. On est en train de légaliser et d'encourager la violence. Ils vont se dire que quelqu'un qui dit ce que le Président n'aime pas entendre, il faut le tabasser il faut le corriger. Ce n'est pas normal. Il faut qu'on arrête ce discours, on est en démocratie. (…) C'est un autre membre de "Aar Li Nu Bokk" qui a été évacué à l'hôpital."
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