Le ministère de l'Economie et des Finances a diffusé lundi soir les premières captures d'écran de cette application censée contribuer à la lutte contre la pandémie de coronavirus.
Très contestée avant même qu'elle ne soit développée, l'application StopCovid, censée permettre le «contact tracing» des personnes ayant été à proximité de malades du Covid-19, prend forme. Lundi soir, le service de presse du ministère de l'Economie et des Finances a fait parvenir aux journalistes les premières captures d'écran de cette application qui doit contribuer à combattre la pandémie de coronavirus. «L’application est techniquement opérationnelle et les tests sont conclusifs», indique simplement le communiqué qui accompagne les premières images.
Ce sont des militaires qui ont procédé aux tests de l'application, selon le ministère des Armées, cité par l'AFP. Soixante d'entre eux ont été équipés de portables sur laquelle StopCovid était installée pour tester divers scénarios, note l'agence de presse : 27 d'entre eux appartiennent au 12e régiment de cuirassiers d'Olivet, dans la région d'Orléans, 27 autres au 3e régiment de hussards de Metz et 6 sont des personnels de l'armée de l’Air. «La participation du ministère des armées à ces tests s’inscrit dans la continuité de toutes ses actions de soutien à la lutte contre l’épidémie», dans le cadre de l'opération Résilience, indique le ministère, qui précise que les tests «exigent un respect du timing, le sens du collectif et de la discipline».
Application disponible dès ce week-end?
Dans «Le Figaro» mardi, le secrétaire d'Etat au Numérique, Cédric O, a indiqué que «sous réserve du vote au Parlement, l'application pourrait être disponible dans les magasins d'application d'Apple et d'Android ce week-end». Le vote est prévu mercredi.
Ces multiples annonces précédaient de quelques heures l'annonce du feu vert donné par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) à StopCovid, mardi matin. «L’application utilisera des données pseudonymisées, sans recours à la géolocalisation, et ne conduira pas à créer un fichier des personnes contaminées. La Cnil constate que ses principales recommandations ont été prises en compte et estime ainsi que ce dispositif temporaire, basé sur le volontariat, peut légalement être mis en œuvre», indique la commission. Elle émet toutefois des observations concernant «l'utilité réelle» de StopCovid, qui «devra être plus précisément étudiée après son lancement», l'information des utilisateurs; la question des mineurs, la mise en place d'un droit d'opposition et d'un droit à l'effacement des données et enfin le libre accès au code source de l'application.
Les captures d'écran présentées lundi soir illustrent les différentes fonctionnalités de StopCovid, qui utilise la fonctionnalité Bluetooth et ne permet donc pas de géolocalisation de l'utilisateur. Dans un dossier de presse diffusé la semaine dernière, le gouvernement indiquait que «les contacts pris en compte [par StopCovid] seront les suivants : moins d’1 mètre pendant au moins 15 minutes». Ainsi, dans le cas où cette condition est présente «si vous avez téléchargé l’application sur votre téléphone, vous êtes informé lorsque vous avez été en contact rapproché (...) avec une personne (par exemple dans les transports en commun ou dans un commerce), qui vient d’être testée positive et qui est aussi utilisatrice de l’application. Ainsi, vous pouvez être pris en charge rapidement avec un suivi médical (notamment par des tests)». Cela suppose que la personne malade indique dans l'application qu'elle a été testée positive.
Les inquiétudes concernant StopCovid portent notamment sur la préservation de la vie privée. Mi-avril, le député Les Républicains Philippe Gosselin, membre de la Cnil, avait confié à Paris Match ses doutes : «On ne sait pas entre quelles mains tout cela peut tomber dans quelques années.» L'association La Quadrature du Net, qui lutte pour la préservation des données personnelles, estimait mi-avril que StopCovid n'est pas seulement «dangereuse pour nos libertés» mais «inutile» et pourrait même créer un «faux sentiment de sécurité sanitaire».
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