Un nombre restreint de soldats américains doit être déployé en Europe de l’Est, a annoncé vendredi Joe Biden, maintenant la pression sur Moscou alors que les États-Unis redoutent une invasion de l’Ukraine. De son côté, la France compte envoyer "plusieurs centaines" de ses soldats en Roumanie dans le cadre d'un éventuel déploiement de l'Otan.
Un nouvel outil de pression dans la crise ukrainienne. Joe Biden a annoncé, vendredi 28 janvier, l'envoi prochain d'un nombre limité de soldats en Europe de l'Est, au terme d'une journée d'échanges tous azimuts qui a laissé une voie ouverte pour un règlement diplomatique des tensions autour de l'Ukraine. Samedi, la ministre française des Armées, Florence Parly, a quant à elle affirmer que la France comptait envoyer "plusieurs centaines" de ses soldats en Roumanie dans le cadre d'un éventuel déploiement de l'Otan.
"Je vais envoyer des troupes américaines en Europe de l'Est et dans les pays de l'Otan prochainement, pas beaucoup", a annoncé le président américain, sans plus de précisions. Les États-Unis ont déjà placé 8 500 militaires en alerte pour renforcer l'Otan.
Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a estimé qu'avec plus de 100 000 soldats russes déployés aux frontières ukrainiennes, la Russie avait amassé des forces suffisantes pour une invasion, mais il a souligné qu'un conflit entre l'Ukraine et la Russie n'était "pas inéluctable". "Il reste du temps et du champ pour la diplomatie", a-t-il ajouté.
À Londres, Boris Johnson s'est dit "déterminé à accélérer les efforts diplomatiques et à renforcer la dissuasion pour éviter une effusion de sang en Europe", selon une porte-parole de Downing Street vendredi soir. Le Premier ministre britannique doit s'entretenir dans les prochains jours avec Vladimir Poutine, avant un déplacement dans la région.
Des centaines de soldats français en Roumanie
De son côté, la France compte envoyer "plusieurs centaines" de ses soldats en Roumanie dans le cadre d'un éventuel déploiement de l'Otan, a déclaré samedi sa ministre des Armées.
Ce pays, frontalier de l'Ukraine, qui a un accès à la mer Noire, est une "zone de tension extrême" car Russie et Ukraine y disposent aussi d'une "façade". Il se trouve "à l'épicentre des tensions" et doit donc être "réassuré", a estimé sur France Inter la ministre des Armées, Florence Parly.
"Nous aurons une réunion très prochainement avec les membres de l'Otan" sur l'envoi d'une force en Roumanie et "nous nous préparons de sorte que nous soyons prêts dès l'instant où l'on nous demandera de nous (y) déployer", "en concertation avec d'autres partenaires et pays européens", a-t-elle poursuivi. Paris compte envoyer "plusieurs centaines d'hommes" et souhaite "être la nation cadre de cette force qui serait ainsi déployée.
Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a de son côté annoncé samedi sur Twitter qu'il se rendrait "les 7 et 8 février" en Ukraine en compagnie de son homologue allemande Annalena Baerbock
La Russie dément elle tout projet d'invasion de l'Ukraine, mais s'estime menacée par l'expansion de l'Otan depuis 20 ans et par le soutien occidental à l'Ukraine. Elle a donc lié la désescalade à la fin de la politique d'élargissement de l'Alliance atlantique, notamment à l'Ukraine, et au retour des déploiements militaires occidentaux aux frontières de 1997.
Les États-Unis et l'Otan ont formellement rejeté mercredi ces demandes. "Les réponses des États-Unis et de l'Otan n'ont pas tenu compte des inquiétudes fondamentales de la Russie", a relevé le Kremlin dans un communiqué consacré à l'entretien entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron, vendredi matin.
Menaces de sanctions
Les Européens et les Américains ont promis des sanctions féroces et sans précédent en cas d'attaque contre l'Ukraine.
Ont été évoqués le gazoduc stratégique Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne, ou encore l'accès des Russes aux transactions en dollars, la monnaie reine dans les échanges internationaux.
Washington et l'Union européenne ont affirmé vendredi dans une déclaration commune qu'ils travaillaient à la fourniture de "volumes supplémentaires de gaz naturel" destinés à l'Europe, afin de faire face à un éventuel contre-coup d'une "nouvelle invasion russe de l'Ukraine".
Les États-Unis ont par ailleurs saisi jeudi le Conseil de sécurité de l'ONU, réclamant une réunion lundi en raison de la "menace claire" que fait peser à leurs yeux la Russie sur "la paix et la sécurité internationales".
De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a assuré que la Russie ne voulait "pas de guerre" et préférait la "voie de la diplomatie".
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