Tsai Ing-wen a officiellement pris les rênes du pouvoir vendredi à TaÏwan, devenant la première femme présidente de l'île et augurant vraisemblablement d'une période de rafraîchissement des relations avec Pékin. Mme Tsai a remporté en janvier une victoire écrasante face au Kuomintang (KMT), qui sous l'égide du président sortant Ma Jing-jeou, avait opéré un rapprochement spectaculaire avec Pékin. Mais les électeurs ont été nombreux à considérer que Ma Jing-jeou avait été trop loin et que sa politique, plus que de servir les intérêts de Taïwan, avait surtout mis en péril la souveraineté de cette île que Pékin considère toujours comme faisant partie intégrante de son territoire.
Mme Tsai est issue des rangs du Parti démocratique progressiste (PDP), mouvement aux positions traditionnellement indépendantistes. Rétablir la fierté de Taïwan Cette ancienne universitaire a adouci le discours du PDP mais fait campagne pour rétablir la fierté de Taïwan, un message qui est bien passé auprès de Taïwanais las de vivre dans l'ombre de la Chine. Devant 20.000 personnes rassemblées devant la présidence, Mme Tsai a levé sa main droite, a lu sa prestation de serment devant le drapeau taïwanais et reçu le sceau de la République de Chine, le nom officiel de Taïwan, ainsi que le sceau présidentiel.
L'ancienne Formose suit son propre chemin depuis 1949, année où les nationalistes du KMT s'y étaient réfugiés après avoir été vaincus par les communistes. L'île n'est jamais allée jusqu'à proclamer son indépendance. Un consensus tacite conclu en 1992 entre Pékin et Taipei veut qu'il n'y ait qu'"une seule Chine" et laisse à chaque partie le loisir d'interpréter cela comme elle l'entend. Sauf que le PDP n'a jamais reconnu ce consensus et Pékin voudrait que Mme Tsai le fasse aujourd'hui. Celle-ci s'est bornée à promettre de maintenir le "statu quo" avec Pékin.
0 Commentaires
Participer à la Discussion