La seule évocation par le président des États-Unis d’un prochain accord entre l’Arabie saoudite et la Russie a fait flamber le cours.
Le verbe du président Donald Trump, par tweets interposés, a déjà à plusieurs reprises démontré son pouvoir inégalé sur les marchés. La seule évocation, jeudi, par le président des États-Unis, d’un prochain accord entre l’Arabie saoudite et la Russie susceptible de réduire la production de brut de 15 millions de barils par jour en a fait flamber le cours. Le baril de brent s’est envolé de 21 %, du jamais-vu, en pourcentage, sur une journée. Il est vrai que le pétrole s’est effondré depuis la mi-janvier, d’environ 65 dollars à 22 dollars. Une chute provoquée, d’une part, par une guerre des prix déclenchée par la Russie et l’Arabie saoudite, préférant défendre leurs parts de marché et saper les intérêts des producteurs américains aux coûts plus élevés, et, d’autre part, par
une fonte inédite de la demande sous l’effet du confinement quasi planétaire.
Le président américain a publié son tweet après un coup de fil avec le prince héritier Mohammed Ben Salman, alias MBS, l’homme fort de l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial d’or noir. Le magnat de l’immobilier new-yorkais, autoproclamé roi du deal, a assuré que Riyad et Moscou étaient sur le point de s’entendre. Le Kremlin a pourtant démenti tout entretien entre Vladimir Poutine et MBS. Et aucune date n’est fixée pour une réunion de l’Opep+, cette coalition d’intérêts qui réunit l’Opep et onze autres pays producteurs emmenés par la Russie.
Peu importe que l’accord pour réduire la production soit incertain. Le marché est si nerveux, le baril est tombé si bas que les traders surréagissent à la moindre déclaration
Peu importe que l’accord pour réduire la production soit incertain. Le marché est si nerveux, le baril est tombé si bas que les traders surréagissent à la moindre déclaration. Il est vrai que face au trop-plein de pétrole alimenté par une baisse de la consommation qui pourrait atteindre 20 millions de barils par jour ce mois-ci, la Russie et l’Arabie saoudite, arroseurs arrosés, ont laissé entendre qu’elles comptaient agir pour stabiliser les prix. En attendant, la magie de Trump aura opéré et hissé le baril de brent à quasiment 30 dollars.
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