Quelle que soit l'issue de la course à la Maison blanche, Donald Trump sera satisfait d'avoir fait le maximum, a-t-il assuré vendredi, semblant revenir sur son refus de s'engager à reconnaître le résultat de l'élection présidentielle du 8 novembre. "Victoire, défaite, match nul... - je suis sûr que nous allons gagner si les gens vont voter - je serai content de moi. Comme je le dis toujours, je ne veux pas avoir à me dire : 'Si j'avais fait un meeting de plus, j'aurai gagné la Caroline du Nord", a déclaré le candidat républicain lors d'un rassemblement dans cet Etat.
"Je ne veux jamais regarder en arrière. Je ne veux jamais avoir à me dire ça. Nous devons travailler. Nous devons faire sortir les gens de chez eux", a-t-il poursuivi. Rompant avec la tradition démocratique américaine, l'homme d'affaires, selon lequel l'élection est d'ores et déjà truquée en faveur d'Hillary Clinton, a déclaré mercredi, lors du troisième et dernier débat télévisé de la campagne, qu'il déciderait au soir du scrutin s'il reconnaît ou non le verdict des urnes.
Donald Trump n'a fait qu'une brève allusion à cette thèse du complot, vendredi, en Caroline du Nord, qui sera l'un des Etats décisifs, mais il a accusé les médias "corrompus" d'avoir fourni à l'avance les questions du débat à sa rivale. Plusieurs membres éminents du Parti républicain se sont indignés de ses propos lors du troisième débat. Certains ont même dit craindre qu'ils n'anéantissent les chances du Grand Old Party de conserver la majorité au Congrès.
Les militants, eux, sont plutôt de l'avis du candidat, selon un sondage Reuters-Ipsos publié vendredi. Si Hillary Clinton l'emporte, 70% des républicains sont convaincus que ce sera grâce à des fraudes électorales et 50% refuseront de reconnaître sa victoire. Près de 80% disent par ailleurs douter de l'exactitude du dépouillement et 60% seulement sont certains que leur voix sera prise en compte. "Les républicains sont juste plus inquiets que les démocrates pour tout", a commenté Lonna Atkeson, professeur à l'université du Nouveau-Mexique et directrice du Centre de recherches sur le vote, les élections et la démocratie.
(Emily Stephenson avec Maurice Tamman, Jean-Philippe Lefief pour le service français)
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