Près d'un millier de personnes ont manifesté à Cachan (Val-de-Marne) en soutien aux expulsés du squat et pour réclamer des "logements pour tous".
Près d'un millier de personnes ont manifesté mercredi 23 août en début de soirée dans les rues de Cachan (Val-de-Marne) pour soutenir plusieurs centaines de personnes expulsées de l'ancienne cité universitaire de la ville par les forces de l'ordre, et installées depuis dans un gymnase dans l'attente de leur relogement.
Les expulsés, en majorité des familles africaines parmi lesquelles de nombreux sans-papiers qui réclament leur régularisation, ont par ailleurs confirmé mercredi soir, au cours du défilé, qu'ils refusaient les dernières propositions d'hébergement provisoire de la préfecture du Val-de-Marne, se disant déterminés à rester dans le gymnase mis à leur disposition par la municipalité socialiste jusqu'à ce qu'une "solution pérenne" soit trouvée.
"Un logement, des papiers, une école, tout de suite!"
Les manifestants, en tête desquels les expulsés, ont défilé mercredi en début de soirée entre les abords de la mairie de Cachan et la sous-préfecture du Val-de-Marne, située à l'Hay-les-Roses, où une délégation a demandé à être reçue, sans succès.
De nombreuses femmes avec des enfants en bas âge avaient pris la tête du cortège derrière une banderole jaune sur laquelle on pouvait lire: "un logement, des papiers, une école, tout de suite!".
Une trentaine d'associations, de partis politiques de gauche et de syndicats avaient appelé à cette marche de solidarité pour exiger le relogement de toutes les personnes expulsées ainsi que la régularisation de tous les sans-papiers se trouvant parmi elles.
La secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, le porte-parole de la LCR, Olivier Besancenot, ainsi qu'Arlette Laguiller (Lutte Ouvrière) ont pris part au défilé, aux cotés de militants de la CGT, du PCF, de la FSU, de la Ligue des Droits de l'Homme, du syndicat Sud, de la CNT, ou encore du Réseau Education Sans Frontières (RESF). Plusieurs élus locaux communistes, ceints de l'écharpe tricolore, se trouvaient également dans le cortège.
"Régularisation de tous les sans-papiers", "un toit c'est un droit", ou encore "Sarkozy a oublié que ses parents sont immigrés", scandaient les protestataires.
"Rafle"
"Les propositions de la préfecture n'ont pas bougé d'un iota.
Les familles veulent rester ensemble, et le problème numéro un, c'est celui du logement, qui doit être réglé grâce à la loi de réquisition", a déclaré Olivier Besancenot. "Le deuxième point, c'est la régularisation de tous les sans-papiers", a-t-il ajouté, n'hésitant pas à employer le terme de "rafle" au sujet de l'évacuation du squat jeudi dernier par les forces de l'ordre.
Selon lui, "Nicolas Sarkozy a décidé de rentrer en campagne électorale à Cachan. Il faut donc, à gauche, un front uni du côté de ceux qui prônent la libre circulation et la libre installation".
Dans un discours dans l'après-midi à la préfecture de police de Paris, à l'occasion de l'anniversaire de la Libération de la capitale, Nicolas Sarkozy a justifié à nouveau l'évacuation. "Plusieurs centaines de personnes occupaient au péril de leur vie, je dis au péril de leur vie, un lieu vétuste, un lieu insalubre. Qu'attend-on de moi? Que je laisse faire? Une décision de justice avait été rendue. Qu'attend-on du ministre de l'Intérieur? Qu'il ne respecte pas les décisions de justice?"
Appel à la mobilisation pour samedi
En fin de manifestation, le porte-parole des expulsés, Fidèle Nitiéma, a confirmé à l'Associated Press leur volonté de "rester dans le gymnase tant qu'on n'aura pas une nouvelle solution d'hébergement collectif avant des relogements durables". Après leur défilé, les expulsés sont repartis ensemble en direction du gymnase où ils s'apprêtaient à passer leur sixième nuit.
Les expulsés de Cachan ainsi que toutes les associations qui les soutiennent appellent à une "grande manifestation nationale" à Paris samedi prochain, "contre la politique de Sarkozy et pour la régularisation de tous les sans-papiers", à l'occasion du 10e anniversaire de l'évacuation de l'église Saint-Bernard. Le rassemblement est prévu à 14h devant l'église Saint-Bernard (et non Place de Clichy, comme il a été annoncé un temps) rue Affre, métro La Chapelle. AP
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