Les dirigeants arabes réunis au sommet de Khartoum ont exprimé leur consternation au lendemain de l’élection en Israël d’un parti prêt à agir de manière unilatérale alors qu’ils ont offert, dès 2002, une paix totale contre un retrait de tous les territoires occupés en 1967.
Les 22 membres de la Ligue arabe ont conclu un sommet de deux jours à Khartoum en rejetant à l’unanimité la détermination du parti Kadima, vainqueur du scrutin, à fixer au besoin unilatéralement les frontières d’Israël. Les chefs d’Etat de la Ligue arabe ont réitéré leur offre de paix et de normalisation des relations avec Israël en échange d’un retrait de tous les territoires occupés en 1967.
Ils ont promis de maintenir leur aide financière à l’Autorité palestinienne à 55 millions de dollars par mois et ont exhorté les autres donateurs à continuer de payer après l’arrivée au pouvoir du mouvement islamiste Hamas.
Les Israéliens, qui votaient mardi, ont fait la sourde oreille à l’offre de paix de la Ligue arabe et donné la victoire au parti Kadima du Premier ministre par intérim Ehud Olmert. Kadima a pour programme d’annexer certaines parties de la Cisjordanie et de définir unilatéralement les frontières d’Israël à moins que les activistes palestiniens déposent les armes avant d’ouvrir des négociations. Le Président palestinien Mahmoud Abbas a estimé que le résultat des élections n’aurait pas de conséquences pour les Palestiniens à moins qu’Olmert revienne sur ses positions. «Ce résultat ne changera rien tant que le programme d’Olmert lui-même n’aura pas changé et tant qu’il n’aura pas renoncé aux ‘accords unilatéraux’», a dit Abbas à des journalistes.
«TROP TOT POUR JUGER»
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al Moualem, a noté que la victoire de Kadima était attendue et il a estimé qu’il était plus important de voir quelle forme prendrait la coalition et «son orientation, pacifique ou non».
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, s’est insurgé : «Ce n’est pas compréhensible (...) d’accepter des retraits unilatéraux selon les caprices israéliens. Cela ne fonctionnera pas et cela ne fera qu’aggraver les choses. «Il est impossible d’accepter les propositions israéliennes que nous avons vues jusqu’ici. Y a-t-il quelque chose que le nouveau gouvernement israélien puisse faire jaillir? Beaucoup d’Arabes ne le pensent pas», a-t-il dit.
Abdellah al Khatib, chef de la diplomatie de la Jordanie, seul pays, avec l’Egypte, à avoir conclu un traité de paix avec Israël, s’est voulu moins pessimiste. «Il est trop tôt pour juger», a-t-il dit. «Nous espérons que les élections créeront les conditions propices à la reprise des négociations. Nous croyons qu’une solution pacifique n’est possible que par un accord négocié entre Palestiniens et Israéliens.» «Attendons de voir (...) si (les Israéliens) prennent ou non des mesures unilatérales. S’ils prennent des mesures unilatérales, cela compliquera la situation», a renchéri son homologue égyptien, Aboul Gheit.
La plupart des chefs d’Etat avaient quitté le sommet avant sa clôture, hier matin, et 10 d’entre eux, dont le Président égyptien Hosni Moubarak et le roi Abdallah d’Arabie saoudite, n’y ont même pas fait acte de présence.
0 Commentaires
Participer à la Discussion