Le président de la République a soumis, hier, aux députés de l’Assemblée nationale et aux sénateurs réunis en congrès, les propositions qu’il avait déjà faites au nom de l’Etat, le samedi 16 janvier dernier. Lors de cette sortie, le président avait invité, les membres du gouvernement, du Parlement et plusieurs personnalités politiques, des leaders d’opinions, des notabilités civiles et militaires ainsi que des intellectuels à réfléchir sur l’épreuve que traverse le peuple haïtien victime d’un tremblement de terre meurtrier et dévaster le mardi 12 janvier 2010. Son message au Parlement a été lu par le Premier ministre. Souleymane Ndéné Ndiaye a révélé que d’ores et déjà l’Union africaine a été saisie d’un ‘projet de résolution reprenant l’essentiel des propositions sénégalaises’.
Le chef du gouvernement a renseigné que ‘notre pays s’est joint à l’élan de solidarité en faveur d’Haïti en décidant de verser une contribution d’un million de dollars au titre de l’aide humanitaire d’urgence’. Avant d’annoncer : ‘Nous avons également prévu de mobiliser des ressources additionnelles, par une participation populaire à l’échelle nationale et continentale’. Et le chef de l’Etat entend faire plus au plan sécuritaire en envoyant des renforts de gendarmes et de policiers en plus des 123 éléments présents dans ce pays depuis 1997 sous la bannière des Nations unies dans le cadre de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah). ‘En raison des besoins accrus de sécurité, engendrés par l’urgence humanitaire, j’ai donné les instructions nécessaires pour que notre pays augmente ses effectifs à la Minustah, si les Nations unies en faisaient la demande’, informe le Premier ministre porteur du message présidentiel.
Par ailleurs, le chef de l’Etat, dans son message aux députés et sénateurs, a réitéré sa proposition d’accueillir au Sénégal et en Afrique, les Haïtiens qui désirent ‘retourner au foyer d’origine’. ‘Au-delà des efforts louables d’assistance d’urgence et de reconstitution du pays, il me paraît convenable de rechercher des solutions pérennes, dont l’une pourrait reposer sur le retour volontaire des Haïtiens qui le souhaitent, à la terre de leurs ancêtres, étendue sur plus de 30 millions de km2’, indique une fois de plus le messager du chef de l’Etat. Pour justifier sa proposition, le président Wade ne manque pas d’arguments. ‘De l’avis des experts, Haïti se trouve dans une zone sismiquement active et exposée aux aléas climatiques. Aussi, n’est-elle pas malheureusement à l’abri d’autres catastrophes de même nature que le séisme du 12 janvier 2010 ou des cyclones les plus violents’, souligne le message présidentiel.
Le même texte fait remarquer également l’étroitesse de la République d’Haïti dont le territoire ne fait que 28 mille km2 pour dix millions de personnes. A cela s’ajoutent des raisons historiques de l’avis du président sénégalais. ‘Le peuplement d’Haïti, comme chacun le sait, résulte d’un transfert forcé de populations africaines du fait de l’esclavage. Dès lors, notre continent, en tant que terre d’origine, ne saurait rester indifférent aux périls qui menacent le destin du peuple haïtien, cette autre patrie de nous-mêmes’, répète le Premier ministre. Ajoutant toujours au nom du président de la République ‘voilà ce qui me fonde à croire qu’il existe pour nos frères et sœurs d’Haïti, comme pour les autres composantes de la diaspora, un droit naturel de retourner au foyer des origines’.
Selon le Premier ministre, ce retour volontaire vers l’Afrique se fera conformément aux principes et règles qui gouvernent les relations entre Etats. ‘Cette conviction n’est pas nouvelle. Elle résulte d’une position constamment défendue par le Sénégal au sein de l’Union africaine pour la reconnaissance de la diaspora comme sixième région du continent, à côté des cinq régions constituées sur une base géographique’, poursuit le message d’ ‘ouverture et de fraternité humaine’ du président Wade à l’endroit des Haïtiens ; non sans préciser que le Sénégal a pris l’initiative de porter la question au sommet de l’Union africaine prévu ce mois de janvier.
EN PLUS DES 500 MILLIONS DE WADE : Le Parlement débloque 50 millions pour venir en aide à Haïti
Le président de la République a sollicité et obtenu, hier, le soutien du Parlement dans la mobilisation de l’assistance additionnelle en solidarité avec Haïti. Ainsi, dans une résolution lue par le sénateur libéral, Fadel Gaye, le Parlement a décidé ‘d’accompagner cette décision par une contribution du Parlement sénégalais de 100 mille dollars (50 millions de francs Cfa) et exhorte l’ensemble des parlementaires, des partis politiques, des organisations syndicales, des organisations de la société civile à participer activement à la campagne nationale de solidarité qui va être lancée’. Et le Parlement ne s’arrête pas là.Bien au contraire.Il invite ‘les parlementaires du Sénégal, les membres du gouvernement, les directeurs généraux des sociétés nationales, les présidents de conseil d’administration et le secteur privé à verser une contribution volontaire sous forme de journées de salaire au peuple haïtien frère’.
0 Commentaires
Participer à la Discussion