La libération de la Française Clotilde Reiss, en route pour Paris après avoir été retenue pendant dix mois à Téhéran, n'a fait l'objet d'"aucun marchandage" ni d'"aucune contrepartie" au régime de Téhéran, a déclaré dimanche le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner.
"Je voudrais simplement vous dire qu'il n'y a eu aucune contrepartie (...) aucun marchandage", a assuré le ministre sur Radio J, se félicitant de la libération de la jeune femme.
Dans la matinée, le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes, Ramin Mehmanparast, a réfuté tout lien entre la libération de la Française et celle de l'ingénieur iranien, Majid Kakavand, rentré dans son pays la semaine dernière après le refus de la France de l'extrader vers les Etats-Unis.
"Cette succession des décisions judiciaires --en France on n'influence pas des décisions des juges-- n'a rien à voir avec un marchandage éventuel, avec un marchandage allégué", a dit M. Kouchner.
Retenue à Téhéran depuis juillet 2009 pour avoir participé à des manifestations anti-gouvernementales, Clotilde Reiss était attendue en milieu de journée à Paris. Elle avait été autorisée à quitter l'Iran après un jugement samedi qui l'a condamnée à une amende.
Sa libération intervient peu après le retour en Iran de M. Kakavand et alors qu'un autre Iranien, Ali Vakili Rad -- l'assasin de l'ancien Premier ministre su Sha d'Iran Chapour Bakhtiar emprisonné en France -- est libérable dans quelques jours.
Paris et Téhéran ont toujours officiellement démenti tout lien entre ces affaires. Mais le président Ahmadinejad avait déclaré le 18 décembre que la solution de l'affaire Reiss dépendait "de l'attitude des dirigeants français".
AFP
http://www.lemonde.fr/depeches/2010/05/16/retour-de-reiss-d-iran-aucun-marchandage-ni-contrepartie-kouchner_3208_38_42463164.html
L'universitaire française Clotilde Reiss, qui a vu sa condamnation pour espionnage commuée samedi en amende par Téhéran, a quitté l'Iran dimanche où elle était retenue depuis juillet 2009 pour avoir participé à des manifestations anti-gouvernementales. Elle "fait actuellement route pour la France", a annoncé la présidence de la République dans un communiqué qui ajoute que "Le Président de la République la recevra, ainsi que sa famille, au Palais de l'Elysée dès son arrivée à Paris, vers 13 heures".
Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, interrogé par Radio J dimanche matin, a assuré que la libération de Mle Reiss n'avait "aucun rapport" avec le sort des Iraniens détenus en France. "Il n'y a eu aucune contrepartie. Cette succession de décisions judiciaires - et en France, on n'influence pas des décisions des juges - n'a rien à avoir avec un marchandage éventuel, un marchandage allégué, rien à voir", a-t-il précisé. M. Kouchner a déclaré que cet heureux dénouement ne changeait rien à "notre décision, avec la communauté internationale, de travailler sur une résolution du Conseil de sécurité" de l'ONU contre l'Iran s'agissant de son programme nucléaire.
Le 5 mai, la justice française a refusé de livrer à Washington un ingénieur iranien, Majid Kakavand, à qui les Etats-Unis reprochent des achats jugés frauduleux de matériels électroniques militaires. Un autre Iranien détenu en France, Ali Vakili Rad, condamné en 1994 à perpétuité pour le meurtre en 1991 de l'ancien premier ministre du Chah, Chapour Bakhtiar, a formulé une demande de libération conditionnelle. Le tribunal d'application des peines de Paris, qui a reporté plusieurs fois sa décision sur ce dossier, a indiqué qu'il statuerait le 18 mai.
Samedi, le Sénégal affirmait quant à lui avoir joué un rôle dans cette "libération", grâce à la médiation menée depuis septembre 2009 par le président Abdoulaye Wade, président en exercice de l'Organisation de la conférence islamique (OCI). Selon Dakar, le gouvernement iranien, dès mardi, avait chargé M. Wade d'informer la France de la prochaine libération de Clotilde Reiss.
Clotilde Reiss, lectrice à l'université d'Ispahan, était officiellement accusée d'atteinte à la sécurité nationale de l'Iran, notamment pour avoir rassemblé des informations et des photos lors de manifestations dans cette ville les 15 et 17 juin contre la réélection contestée du président iranien Mahmoud Ahmadinejad. La jeune femme de 24 ans avait été arrêtée le 1er juillet alors qu'elle s'apprêtait à regagner la France. Elle avait été libérée sous caution le 16 août avec obligation de résider à l'ambassade de France à Téhéran jusqu'à son jugement.
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