Après s'être entretenu avec le colonel Kadhafi, Nicolas Sarkozy a déclaré lundi 10 décembre avoir demandé au leader libyen "de progresser sur le chemin des droits de l'Homme".
Lors d'un point de presse à l'Elysée, le chef d'Etat français a par ailleurs précisé qu'il allait "signer pour une dizaine de milliards d'euros de contrats" avec la Libye lors de la visite de Mouammar Kadhafi.
Cette première rencontre entre les deux chefs d'Etat a duré un peu moins d'une heure.
"La France reçoit un chef d'Etat qui a renoncé définitivement à la possession de l'arme nucléaire, qui a décidé de rendre les stocks sous contrôle des organisations internationales, qui a choisi de renoncer définitivement au terrorisme et qui a choisi d'indemniser les victimes", a-t-il dit.
Contrats de collaboration
Le président a indiqué qu'il "recevrait également les associations de victimes".
"C'est la France qui a négocié la libération" des infirmières bulgares, et "sans cela les malheureuses seraient toujours en prison", a encore insisté Nicolas Sarkozy.
Concernant les contrats entre Paris et Tripoli, Nicolas Sarkozy a précisé que la France allait signer lundi soir "des contrats de collaboration pour une usine de dessalement d'eau de mer avec un réacteur nucléaire", "une coopération en matière d'armement, et différents contrats économiques".
Le dirigeant libyen est arrivé lundi après-midi à Paris, pour une visite officielle de cinq jours en France très controversée.
Arrivé dans la cour de l'Elysée à bord d'une limousine blanche, le colonel Kadhafi, vêtu d'une toge ocre et coiffé d'une toque noire, a passé en revue le détachement de la Garde républicaine qui lui rendait les honneurs avant d'être accueilli au pied du perron par Nicolas Sarkozy.
Kadhafi a brandi le poing serré vers le ciel au moment où il serrait la main du président français.
Flot de critiques
Il avait été accueilli en début d'après-midi à l'aéroport d'Orly par la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie, qui l'a accompagné à bord de sa limousine jusqu'à l'Elysée.
Après ce premier entretien, le numéro un libyen devait revenir dans la soirée à l'Elysée pour une cérémonie de signature de contrats commerciaux et un dîner officiel offert par le chef de l'Etat français.
Le séjour du dirigeant libyen en France a provoqué un flot de critiques et provoqué des remous au sein-même du gouvernement, après les propos très critiques de la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme Rama Yade.
Polémique autour de Rama Yade
Celle-ci a indiqué qu'elle ne démissionnerait pas du gouvernement.
Interrogée sur Europe 1 pour savoir si elle avait envisagé de démissionner, elle a répondu: "On ne déserte pas en rase campagne, surtout quand on est engagé au côté d'un homme qui vous a promue à 30 ans secrétaire d'Etat d'un gouvernement, surtout quand on est auprès d'un homme qui est devenu président, après l'avoir soutenu en tant que candidat pendant des mois, si ce n'est des années".
"Ce que je voudrais c'est que ma position ne soit ni résumée, ni caricaturée", a-t-elle aussi déclaré après avoir été reçue dans la matinée au palais de l'Elysée.
Dans Le Parisien paru lundi, Rama Yade a déclaré qu'elle ne partageait pas "l'indignation automatique de ceux qui excluent tout dialogue avec la Libye". "Mais je ne peux pas dire non plus que je suis heureuse de cette visite".
Achat d'Airbus
Le colonel Kadhafi, souligne-t-elle, doit "comprendre que notre pays n'est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits. La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort".
Dans un entretien accordé samedi au Figaro, le fils Kadhafi, Seif el-Islam Kadhafi, a évoqué une vente d'Airbus pour un montant de 3 milliards d'euros, ainsi que l'achat d'un "réacteur nucléaire".
Un second entretien entre Nicolas Sarkozy et le leader libyen est prévu mercredi.
Durant son séjour, Mouammar Kadhafi résidera à l'hôtel Marigny, près de l'Elysée. Fidèle à son image, il a planté sa tente de bédouin dans le jardin de cette résidence officielle pour y recevoir ses hôtes.
Le titre est de Senewebnews.
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