Le président Emmanuel Macron, qui a perdu la majorité absolue à l’Assemblée nationale, s’est dit “très confiant” vendredi de pouvoir bâtir des “majorités constructives”, comme en Allemagne ou en Italie, avec “l’ensemble des partis de gouvernement”.
“Je crois que c’est ce que l’Italie comme l’Allemagne font et c’est ce que nous ferons, ce que nous ferons avec l’ensemble des partis de gouvernement, de pouvoir bâtir soit une coalition soit (des) accords sur des textes pour avancer sur un agenda clair”, a-t-il déclaré à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles.
La France “sait faire des compromis et y compris votre serviteur”, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse, en promettant d’œuvrer” avec beaucoup de cœur, de volonté et d’optimisme” en ce sens.
“Moi je suis très confiant parce que je crois dans la bonne volonté des femmes et des hommes qui sont là pour représenter la nation”, qui ont “des sensibilités différentes mais s’inscrivent dans le champ républicain et la volonté de gouverner, de faire avancer le pays”, a-t-il martelé, sans préciser quel parti il incluait.
Le numéro 2 de LFI Adrien Quatennens avait affirmé mercredi qu’Emmanuel Macron lui avait “confirmé que, s’agissant de lui, il considérait que la France insoumise était bien dans le champ républicain”. La porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire avait elle dit qu’il n’était “pas au programme” de s’accorder avec les insoumis.
Le chef de l’État s’est attaché à relativiser la situation politique en France à l’issue des législatives, notant que c’était le lot commun de nombre de pays européens et que le camp présidentiel, avec 245 sièges sur 577, était plus proche de la majorité absolue que dans bien autres États-membres.
“La France est dans une situation parlementaire qu’elle a connue d’ailleurs en 1988, à peu de choses de différences, mais (qui) est surtout affreusement banale au niveau européen”, a-t-il lancé, en notant que sur 27 États-membres de l’UE, une “vingtaine” comptent des gouvernements de coalition, “certains avec cinq, six, sept partenaires”, et d’autres des “gouvernements minoritaires”.
“Même si en France, il y a au Parlement aujourd’hui une majorité relative, elle apparaît comme très importante par rapport à beaucoup d’autres régimes parlementaires avec une pure proportionnelle”, a-t-il poursuivi.
Dans son allocution aux Français mercredi, Emmanuel Macron a estimé qu’il avait “manqué une trentaine de députés sur 577" à son camp, sans expliciter, alors que de facto, il en manque 44 pour arriver à la majorité absolue (289).
Le président a rejeté aussi toute idée de perte de leadership pour l’Europe du fait de la situation politique devenue très incertaine en France, l’un des pays fondateurs et piliers de l’UE.
“Je pense que l’Europe a un leadership”, a-t-il dit, estimant même que cette nécessité de dialogue et de compromis le “renforçait”. “Simplement, ça nous donne plus de travail”.
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