Alors que des milliers de personnes manifestent leur colère ce samedi 8 août à Beyrouth contre le pouvoir en place après la double explosion qui a frappé la capitale libanaise, le Premier ministre Hassan Diab a annoncé qu'il allait proposer des élections législatives anticipées.
Seules « des élections anticipées peuvent permettre de sortir de la crise structurelle », estime le chef du gouvernement libanais. Dans un discours télévisé, Hassan Diab a appelé ce samedi « toutes les parties politiques à s'entendre sur l'étape à venir ». Leurs responsables « n'ont pas beaucoup de temps, je suis prêt à continuer à assumer mes responsabilités pendant deux mois jusqu'à ce qu'ils se mettent d'accord », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre, qui a formé son cabinet en janvier après la démission de Saad Hariri fin octobre sous la pression d'un mouvement de protestation populaire, a ajouté qu'il soumettrait sa proposition lundi au Conseil des ministres.
Cette annonce est intervenue alors que des milliers de Libanais manifestaient depuis la mi-journée dans le centre-ville de Beyrouth, demandant des comptes au pouvoir après l'explosion au port de la capitale mardi qui a dévasté des quartiers entiers et qui a fait plus de 150 morts et 6 000 blessés. Ce rassemblement a dégénéré par endroits dans la soirée avec des violences entre manifestants et forces de l'ordre, tandis que d'autres protestataires prenaient d'assaut le ministère des Affaires étrangères, le proclamant « quartier général de la Révolution ».
Démissions
A la colère de la population s’ajoute à celle de personnalités politiques. Plusieurs députés ont ainsi démissionné ce samedi pour dénoncer « l’incurie et la corruption du pouvoir », rapporte notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh. Parmi eux, le chef du parti chrétien Kataëb Samy Gemayel a annoncé sa démission avec les deux autres représentants de sa formation au Parlement, à l’issue des obsèques du secrétaire général de ce parti tué lors de la double explosion. La députée indépendante Paulette Yacoubian a aussi démissionné, appelant ses collègues à lui emboîter le pas dès lundi.
Le député druze Marwan Hamadé avait été le premier à ouvrir le bal en claquant la porte du Parlement dès mardi soir, quelques heures seulement après la catastrophe.
Le chef du parti chrétien des Forces libanaises, Samir Geagea, a quant à lui annoncé que ses députés ne démissionneraient que si des élections anticipées étaient organisées le jour suivant. A ce stade de la crise, pas de signes de démission non plus du côté du plus grand bloc sunnite dirigé par l’ancien Premier ministre Saad Hariri ou du chef druze Walid Joumblatt.
0 Commentaires
Participer à la Discussion