Les 400 migrants bloqués au large de la Mauritanie autorisés à accoster

La Mauritanie a finalement accepté de laisser accoster le navire qui mouille depuis six jours au large de ses côtes après avoir subi une avarie. Les plus faibles des 400 migrants à son bord sont autorisés à débarquer. Ils seraient essentiellement originaires d’Asie, mais aussi de Côte d’Ivoire, de Sierre Leone et du Liberia.

Les passagers du Marine I vont enfin pouvoir débarquer. La vice-présidente espagnole María Teresa Fernández de la Vega a annoncé vendredi, à l’issue du Conseil des ministres, que la Mauritanie a accepté d’accueillir les centaines de migrants qui languissent depuis six jours au large du port de Nouadhibou. Le navire qui les transportait a été secouru samedi dernier, au large des côtes sénégalaises, après avoir donné l’alerte suite à une panne. Depuis, ni Dakar, qui a prétexté une absence de moyens d’accueil, ni Nouakchott, qui affirmait ne « rien à voir avec ce bateau (…) ni avec la prise en charge de ses passagers », ne l’ont autorisé à accoster.

L’embarcation, dont on ignore précisément le lieu de départ – sans doute la Guinée selon l’Organisation internationale pour les migrations (IOM) - se dirigeait vers l’archipel des Canaries. Jeudi, Bernardino Leon, le secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires extérieures, s’est déplacé dans la capitale mauritanienne pour rencontrer le président Ely Ould Mohamed Vall et tenter de trouver une issue à la situation. « La Mauritanie n’accueillera pas les clandestins parce que, juridiquement, elle n’est pas responsable de leur drame. Mais elle peut contribuer à une solution humanitaire à cette crise », a-t-il indiqué avant de s’envoler vers le Sénégal.

Deux mois et demi de bateau

Vendredi, María Teresa Fernández de la Vega a précisé que les personnes les plus faibles, « avant tout les enfants », allaient d’abord pouvoir débarquer, indique l’agence espagnol EFE. Le nombre de passagers recensés oscillait entre 200 selon les chiffres des Affaires extérieurs espagnoles et 420 selon ceux de la Croix-Rouge espagnole internationale. Mais jeudi, le Croissant Rouge et l’IOM, qui ont dlélivré cinq tonnes d’aide alimentaire au bateau, sont parvenus à entrer en contact, par radio, avec deux passagers.

Un Ivoirien leur a indiqué que les passagers, majoritairement d’Asie du Sud, étaient au nombre de 372. L’IOM, qui souhaitait absolument parler à l’un des migrants originaire d’Asie, a finalement pu être satisfaite. Le témoin avec lequel elle a communiqué a expliqué que les conditions de vie étaient difficiles et que les asiatiques étaient menacés à chaque fois qu’ils tentaient d’accéder au pont. Lui-même affirme être sur le cargo depuis deux mois et demi. Jointe à Genève, l’organisation des Nations Unies pense que les passeurs sont encore sur le Marine I et qu’ils pourraient être à l’origine des violences évoquées par le passager asiatique. L’IOM explique que la situation n’est actuellement pas tout à fait éclaircie et ignore si tous les passagers pourront débarquer.