La Banque nationale de Belgique (BNB) a confirmé vendredi sa prévision d'une croissance nulle cette année et table sur une progression du PIB d'1,1% en 2014. Une légère amélioration de l'activité économique, attendue à partir de la seconde partie de 2013, ne sera pas suffisante pour empêcher une hausse sensible du chômage.
"Nous attendons une légère amélioration aux troisième et quatrième trimestres, surtout grâce à la demande extérieure, pas en raison de la demande intérieure", a déclaré le gouverneur de la BNB, Luc Coene, constatant que l'activité économique en Belgique est à l'arrêt depuis la seconde moitié de 2011.
Cette timide embellie ne s'accompagnera cependant pas d'une décrue du chômage, qui est au contraire attendu à la hausse cette année (8,3%) et en 2014 (8,7%). Quelque 26.400 emplois seraient perdus en 2013, année que Luc Coene prévoit "difficile", pour 9.200 créations d'emploi escomptées en 2014, mais cette dernière hausse, compte tenu de l'augmentation de la population active, ne permettra pas de réduire le chômage.
Dans les secteurs économiques sensibles à la conjoncture, les destructions d'emploi atteindraient même 28.400 unités cette année et 21.100 l'an prochain. "Cela fait près de 50.000 emplois perdus dans ces branches. Nous avons là un problème qu'il faudrait quand même essayer de résoudre", a estimé Luc Coene.
Dans un contexte d'austérité, les emplois dans la fonction publique et l'enseignement devraient eux aussi baisser, de 3.100 unités en 2013 et 1.400 l'année suivante. Par contre, dans les "autres services", plus de 10.000 créations d'emploi sont attendues cette année et 13.300 en 2014, surtout dans le segment des titres-services.
La BNB constate par ailleurs que la Belgique continue à perdre des parts de marchés à l'exportation. Une donne qui devrait se poursuivre dans les prochaines années. A cet égard, Luc Coene juge que "l'économie belge a besoin d'un stimulant" pour ramener les exportations à un bon niveau.
Le gouverneur a également évoqué la situation des comptes publics. La BNB table sur un déficit public de 2,9% du PIB en 2013 et de 3,3% en 2014. Afin d'atteindre les objectifs fixés à la Belgique dans le cadre du Programme de stabilité (déficits de 2,5% en 2013 et 2% en 2014), le gouvernement devra trouver un milliard d'euros supplémentaires cette année et 4 milliards d'euros l'année prochaine, a souligné Luc Coene. "La nature des nouvelles mesures budgétaires qui seront prises pourrait avoir un impact sur la croissance", a averti le gouverneur.
Les bonnes nouvelles, c'est au niveau de l'inflation qu'il faut les chercher. La hausse des prix devrait en effet rester largement inférieure à 2% et passer sous la moyenne européenne en 2014 en raison principalement d'une baisse des prix de l'énergie et des produits alimentaires. Evoluant avec un certain décalage par rapport à l'évolution des prix, les coûts salariaux (par heure ouvrée) augmenteraient respectivement d'1,8% et 0,9% en 2013 et 2014. "Cela sera-t-il suffisant pour réduire notre handicap de compétitivité? Il faudra voir ce qui se passe dans les pays limitrophes et si on y applique une modération salariale", a observé M. Coene.
Autre motif de satisfaction: "les marchés financiers se portent nettement mieux et la position de l'euro est meilleure qu'en 2011", a encore relevé le gouverneur de la BNB, soulignant le travail de mise en place, actuellement en cours, des mesures destinées à stabiliser la zone euro.
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Serere Sine
En Juin, 2013 (10:20 AM)Photo
En Juin, 2013 (11:19 AM)Participer à la Discussion