L'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva vient d'être, pour la première fois, directement visé par une procédure judiciaire liée à l'affaire de corruption dite du mensalao ("grosse mensualité"), le scandale qui avait failli lui coûter sa réélection en 2006. Dans un communiqué mis en ligne sur le site du parquet fédéral, vendredi 5 avril au soir, le ministère public a annoncé avoir demandé à la police d'ouvrir une enquête sur les accusations d'un homme d'affaires, Marcos Valério da Souza, selon lequel l'ex-chef de l'Etat aurait été impliqué dans ce vaste système de versement de pots de vin à des députés en échange de leur soutien de 2003 à 2005.
La procédure intervient près de quatre mois après les premières conclusions de la Cour suprême, qui a condamné à de lourdes peines de prison plusieurs proches collaborateurs de l'ex-chef d'Etat ainsi qu'une vingtaine d'entrepreneurs et hommes politiques. Elle ouvre une nouvelle phase dans ce procès-fleuve qui a tenu en haleine le pays depuis son ouverture à Brasilia en août 2012.
7 MILLIONS DE REAIS
Marcos Valério, lui-même condamné à quarante ans de prison pour avoir été reconnu coupable d'avoir été le principal trait d'union entre les commanditaires du système de corruption et leurs financiers, a accusé, dans un entretien paru dans l'hebdomadaire Veja en septembre 2012, Lula Antonio Palocci, ancien ministre des finances, et Miguel Horta, ex-patron de Portugal Telecom, de s'être mis d'accord sur un versement de 7 millions de reais (2,710 millions d'euros) au profit du Parti des Travailleurs (PT, gauche, au pouvoir). La somme aurait transité, selon ses dires, par une filiale de Portugal Telecom basée à Macau, ancienne colonie portugaise, aujourd'hui sous administration spéciale chinoise.
Au cours du procès de Brasilia, l'accusation avait rappelé que l'ancien député fédéral et président du Parti travailliste brésilien (PTB, centre droit, affilié au PT), Roberto Jefferson, à l'origine des révélations du scandale en 2005, avait évoqué un voyage à Lisbonne afin d'obtenir des fonds auprès de Portugal Telecom pour le PT et le PTB. Lors de ses nombreux témoignages, M. Jefferson avait toutefois mis hors de cause le président Lula, qui n'aurait rien su des activités de son entourage. Dans son interview du 6 juin 2005, il déclarait : "Lorsque je l'ai informé de l'existence du mensalao, le président a dit : "Ce n'est pas possible". Et il a pleuré."
L'ex-président, qui a dirigé le Brésil de 2003 à 2010, a toujours nié avoir été au courant de ce système d'achats de voix. Peu après la publication de l'entretien dans Veja, Luiz Inacio Lula da Silva avait catégoriquement démenti les propos de Marcos Valério. "Je ne peux pas croire à de tels mensonges", a-t-il déclaré. Un porte-parole de l'Institut Lula a affirmé, samedi, que l'ancien président n'avait pas reçu de notification officielle au sujet d'une ouverture d'enquête judiciaire à son encontre.
La procédure pourrait durer des mois, voire des années. Certains experts doutent toutefois que l'ancien chef de l'Etat puisse être un jour officiellement inculpé.
9 Commentaires
Xalassssssssss
En Avril, 2013 (23:32 PM)Maitre Avocat
En Avril, 2013 (23:34 PM)Nitki
En Avril, 2013 (02:11 AM)Xyz
En Avril, 2013 (02:34 AM)Travailpaye
En Avril, 2013 (03:27 AM)Trés Bien
En Avril, 2013 (07:14 AM)Non Pas Lui
En Avril, 2013 (07:44 AM)Maïmoune
En Avril, 2013 (08:40 AM)France(rouen)
En Avril, 2013 (09:03 AM)Participer à la Discussion