Les dirigeants de l'Otan se réunissent ce dimanche à Chicago pour discuter de l'épineuse question du retrait militaire d'Afghanistan qui a fait apparaître des divergences au sein de l'Alliance alors que demeurent des doutes sur la capacité de l'armée afghane à assurer la sécurité du pays. Barack Obama accueille ce sommet atlantique chez lui à Chicago après la réunion des dirigeants du G8 qui s'est penchée sur la crise de la dette européenne vendredi et samedi dans la résidence présidentielle de Camp David. Le conflit afghan entamé en novembre 1991 pèse de plus en plus sur les opinions publiques occidentales en raison des victimes qu'il engendre mais également en raison de son coût dans un contexte de tensions fiscales. Après une décennie de combats, les taliban chassés du pouvoir à Kaboul n'ont pas été vaincus et l'engagement militaire n'a pas fait la preuve de son efficacité. Lancé dans une campagne pour un second mandat, Barack Obama va tenter de faire apparaître une ligne commune des alliés en faveur d'un retrait progressif programmé des 130.000 militaires d'ici à la fin 2014. Ce sommet des 28 membres de l'Otan sera également pour le président américain l'occasion de tenter de minimiser les divergences apparues entre Washington et l'Europe et notamment la France depuis l'élection de François Hollande à la présidence. Le chef de l'Etat français qui accomplit ses premiers pas diplomatiques a rappelé samedi qu'il expliquerait à ses partenaires les modalités de retrait des troupes françaises d'Afghanistan lors du sommet de Chicago. Les détails de l'organisation de ce départ des troupes combattantes, prévu pour la fin de l'année, feraient l'objet de réunions d'état-major en France dans les prochains jours. "Cette décision est un acte de souveraineté et doit se faire en bonne intelligence avec nos alliés et nos partenaires", a déclaré François Hollande lors d'une conférence de presse à la fin du G8 de Camp David. "Les effectifs résiduels qui resteront pour des actions de formation ou de rapatriement des matériels au-delà de 2012, effectifs très limités, devront être toujours dans le cadre de la mission qui s'appelle l'Isaf", a-t-il dit. Le président pakistanais Asif Ali Zardari a été ajouté à la dernière minute à la liste des participants à ce sommet dans un contexte de tensions exacerbées entre Washington et Islamabad. Les Occidentaux reprochent notamment aux Pakistanais d'abriter dans leurs provinces occidentales tribales des insurgés islamistes menant des attaques contre le gouvernement afghan et contre les forces de l'Otan. Zardari pourrait être l'objet de pression de la part des membres de l'Alliance qui lui demandent de rouvrir les routes d'approvisionnement des troupes de l'Isaf fermées en signe de protestation après la mort de 24 soldat pakistanais près de la frontière afghane en novembre. Il n'est pas certain qu'un accord sur ce sujet puisse être trouvé lors du sommet.
Avec Elizabeth Pineau à Camp David, Pierre Sérisier pour le service français
2 Commentaires
Minerve8
En Mai, 2012 (12:32 PM)Bouro
En Mai, 2012 (07:08 AM)Participer à la Discussion